Sofie: the Echoes
On vous le dit parfois, il n’y a rien de pire, pour le pigiste, qu’un jeu moyen, un titre dont on ne se souvient pas 2 jours après l’avoir quitté. Ecrire l’article devient un chemin de croix, où il faut faire marcher son imagination pour trouver une approche et surtout quelque chose à dire. Bonne nouvelle avec Sofie: the Echoes, qui ne devrait pas vous laisser indifférent.
Avant de vous précipiter sur Steam pour le mettre en wishlist, laissez-moi finir ma pensée : Sofie: the Echoes est une purge, comme j’en ai rarement connu. Et pourtant j’ai joué à Gollum l’an passé, merci d’ailleurs à EvilBlackSheep de m’avoir rappelé ce charmant souvenir !
Je sais qu’il faut être gentil lorsqu’on parle d’un jeu, car il y a une équipe de gens qui ont travaillé dur pour arriver à ça, mais dans ce cas précis, je me dis qu’ils auraient mieux fait de faire autre chose de leur temps. Laissez moi vous guider à travers ce désastre intégral.
Dans Sofie: the Echoes, vous incarnez Sofie qui… en fait ça n’est pas bien clair. A priori son mari et son gamin ont été butés, on ne sait pas par qui, on ne sait pas trop où mais on va dans un hôpital (enfin je crois) dans lequel des mecs avec des néons accrochés sur la tronche nous tirent dessus, nous obligeant à libérer des zombies enfermés dans des cellules. Et après on s’enfuit à l’extérieur, dans un monde semble-t-il en ruines. Et là j’ai quitté le jeu, 35 minutes après l’avoir lancé. Je l’ai désinstallé et je vais demander à le supprimer de mon compte Steam. Je ne le relancerai pas, il y a des limites au journalisme, même total.
Ca n’est pas la première fois que je suis devant un jeu d’action au scénario sans queue ni tête. D’ailleurs bien souvent la qualité du titre n’est pas du tout en relation avec le niveau d’écriture. Mais dans Sofie: the Echoes, le scénario est pratiquement ce qui a été le plus travaillé.
Vous dirigez donc Sofie à la troisième personne, avec une maniabilité digne des années 2000. Votre personnage semble avoir des problèmes psychomoteurs à chaque pas et courir dans les couloirs semble être la principale difficulté. Avant de s’apercevoir qu’il va falloir escalader des trucs. Enfin pardon, sauter sur des trucs. Et aussi tirer sur des ennemis. Vous savez, les mecs avec les néons sur la tronche qui s’agglutinent au moindre obstacle. Et je vais être gentil et ne pas parler des zombies…
Donc, maniabilité foireuse, check. IA aux abonnés absents, check. Sensations de shoot ? Laissez-moi rire. Au début je ne comprenais pas pourquoi mon personnage s’écroulait. Jusqu’à me rendre compte qu’en fait j’étais poursuivi par les neon-boys qui me tiraient dessus. Aucune sensation de shoot, aucun son, aucun feedback visuel. Au pire votre écran devient un peu rouge, votre personnage s’effondre et hop, game over.
Même chose quand vous arrosez, aucun plaisir, rien. Si j’étais méchant je vous parlerais de ces crises d’angoisse que nous fait l’héroïne. Qui est venue d’elle-même venger sa famille et qui dès le début veut mettre la main sur un flingue. Donc cette dame fait des crises qu’il faut soigner en prenant des cachets… Vous vous souvenez des crises d’asthme de l’héroïne de The Quiet Place, qui vous faisaient faire du bruit au pire moment et qui vous mettaient à fond dans l’ambiance ? Et bien là c’est l’inverse, ces crises ne servent à rien, on voit le personnage s’affaisser n’importe quand et… c’est tout. On prend des pilules et ça passe. Enfin je crois.
Que nous reste-t-il ? Les graphismes ? En activant le HDR je me suis retrouvé devant un écran noir. Avec tous les détails sur Epique, je me suis retrouvé 15 ans en arrière devant un jeu à petit budget. Le son ? Il brille par son absence, ou ses coupures. Les voix sont ridicules, le doublage étant au niveau de la profondeur des dialogues.
Que nous reste-t-il pour essayer de justifier les 10€ que coûte le jeu ? Rien. Mais rien de chez rien, sinon la sensation d’être devant un jeu en pre-Alpha, dont les quelques reviews positives sur Steam sont celles des potes des développeurs. Et vous voulez le clou final sur le cercueil de Sofie: the Echoes ? Quand vous mourrez, le ragdoll pitoyable fait que vous aurez invariablement vue sur la culotte de l’héroïne. Voilà, les mecs font tout de travers mais prennent quand même le temps de modéliser une mini-jupe et une culotte qu’ils exhibent fièrement. Allez, mettez-moi ça en ignore list. Et rendez-moi ma demi-heure.
Genre : Action
Développeur: Working Game Studio Ltd.
Editeur : Working Game Studio Ltd.
Date de sortie : 30 Octobre 2024
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur