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The Dark Pictures Anthology: Man of Medan

Dans le genre jeu interactif d’horreur, Until Dawn avait largement éclaté tout ce qui existait jusque là. Supermassive Games s’était surpassé et ça reste à ce jour l’un des meilleurs jeux sur la PS4. L’arrivée de Man of Medan, un jeu du même genre, des mêmes développeurs, 4 ans après m’avait donc tout de suite intéressé même s’il semblait plus fermé et axé « morts vivants » – comme si on en avait pas assez bouffé dans les jeux vidéo cette dernière décennie.

Ne rien dire est parfois la meilleure chose à faire.

Supermassive Games a décidé de partir sur un principe d’anthologies, ou chaque épisode serait plus court et axé sur des histoires d’horreurs sorties tout droit de légendes urbaines. Ce premier épisode s’inspire de l’histoire du SS Ourang Medan.

Mon beau bateau, roi des murènes !

Le jeu se découpe en trois parties, la troisième étant la plus longue et la plus intéressante. On peut jouer à plusieurs sur son canapé ou à 2 en ligne avec chacun un (ou plusieurs) personnage qui jouera à son tour, mais tous n’ont pas la même durée de jeu/présence à l’écran et celle-ci peut varier suivant les choix effectués. Je déconseille donc de jouer à 5. L’intérêt ludique est assez limité surtout qu’il faut se passer la manette, mais permet ainsi de partager l’histoire de manière plus cadrée.

Mais il parle de nous !

Niveau personnages, on ne retrouve pas, je trouve, la variété disponible dans Until Dawn, surtout que ceux-là étaient supportés par des acteurs solides (enfin surtout Rami Malek). On aura envie de parfois distribuer quelques baffes. Visuellement c’est assez réussi même si les bouches des personnages paraissent parfois un peu botoxées et que le moteur de jeu n’impressionne plus vraiment. Ma PS4 classique a d’ailleurs subi quelques ralentissements inopportuns lors de ma session, en général sans conséquences sauf sur une scène particulière.

Ah jouer aux jeux vidéos pour pouvoir se boire une petite mousse entre potes.

Niveau gameplay, pas de grosses surprises non plus. Le tout est très classique avec de l’exploration entre les cut-scenes et les choix de dialogue. Les rares QTE n’apportent pas vraiment grand chose (ils peuvent être simplifiés en solo mais pas en multi). La seule chose qui importe reste le temps. Lorsque le jeu vous laisse la main il n’est pas rare de n’avoir qu’un temps imparti avant qu’un événement se produise, ce qui peut surprendre au début.

On dirait la chambre à l’autre moche, il doit pendre du plafond quelque part.

Reste le plus important : l’histoire et l’atmosphère. L’histoire met du temps à démarrer, les deux premières parties sont un peu trop dispensable pour que le joueur se sente sous pression. Cela va d’ailleurs limiter l’envie de relancer le jeu plusieurs fois pour expérimenter différents choix. Lors de son premier run, elle fait malgré tout son petit effet jusqu’à un certain point. L’exploration du bateau amène un fort sentiment d’oppression et même si le côté horreur se limite principalement à des jumps scares, ils sont assez efficaces pour vous faire sursauter dans votre canapé. Vous hésiterez même parfois à tout fouiller par peur de ce qui pourrait arriver. Comme souvent, la peur se dissipe lors d’un second run.

On peut pas répondre les deux ?

Le jeu est assez court, 4h et si certains choix ont un réel impact au point de ne quasiment pas voir certains personnages durant la partie, la plupart sont là pour donner l’impression de choix et c’est un peu dommage. Le jeu suit aussi les relations entre les personnages mais je n’ai pas remarqué de réel impact, que celles-ci soit bonnes ou mauvaises. J’ai aussi remarqué qu’en fin de partie le jeu avait tendance à perdre un peu les pédales et à accélérer certains événements au point que je ne sais même pas comment un des personnages s’en était sorti. Après je ne sais pas si c’est un problème technique dû au fameux freeze, ou de finition.

Salut, ça roule ?

Au final, je dirais que cet épisode est en demi-teinte. J’ai beaucoup apprécié mon premier run, avec de réels moments de stress bien tendus. La fin en revanche m’a parue un peu décousue, peut-être du fait de mes choix mais ça reste aussi un souci de finition. Les prémonitions qu’on peut découvrir tout au long du jeu sont d’ailleurs totalement inutiles. De plus, le jeu ne se prête pas assez bien aux runs successifs, certes on peut directement reprendre à une scène fixe pour éviter de se retaper les deux premières parties mais de trop nombreux choix semblent ne pas avoir de conséquences réelles, j’ai plus eu le sentiment que les QTE étaient les moments où je risquais réellement la peau de mes personnages.

Patati patata

Vu qu’un autre opus est prévu l’année prochaine avec une histoire différente, j’espère que le côté « horreur » sera mieux distillé dès le début de l’aventure. Malgré tout, il faut bien avouer qu’il n’y a pas des dizaines de jeux du genre et qu’on passe un bon moment, c’est juste que ça aurait pu être bien mieux.

SA_Avenger

Le Belge taciturne du groupe, pas fan de quoi que ce soit mais touche-à-tout aux goûts éclectiques, amoureux du cinéma, de littérature et de chanson française à texte, bref un nostalgique invétéré. Ancien beta testeur hardcore, je joue encore régulièrement à des jeux obscurs aux règles complexes que je termine d'ailleurs rarement.