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The Lord of the Rings: Gollum

Je sais ce que vous vous dites. Que soit je n’ai pas compris qu’un rédac’ chef est censé avoir du flair pour pouvoir refiler certains types de jeu aux autres, soit je suis tellement altruiste que je préfère me sacrifier deux fois de suite plutôt que faire souffrir mes petits camarades. Alors oui et non. En fait, c’est juste que j’aime souffrir – il faut au moins ça pour supporter les Girondins de Bordeaux – et surtout me rendre compte par moi-même. Donc quand The Lord of the Rings: Gollum est sorti avec une ribambelle de casseroles aux fesses, je me suis dit qu’il me le fallait !

Dans TLOTR : Gollum – que nous appellerons désormais Gollum parce que je ne suis pas payé au signe – vous incarnez le personnage qui serait le plus adapté à la vie au sein de la rédaction de Dystopeek. Fourbe, souffrant de troubles de la personnalité et pire, quasiment chauve (coucou Baalim !) : il passerait inaperçu ici. Malheureusement pour lui, les Terres du Milieu ne sont pas aussi accueillantes et il est capturé par les Elfes, qui laissent Gandalf le questionner.

Le jeu nous fait donc revivre les aventures du petit chauve (non pas Baalim, Gollum ! Suivez un peu) entre la perte de l’Anneau et les événements relatés dans le Seigneur des Anneaux. Par contre, ne comptez pas sur moi pour vous raconter la fin, je n’ai pas tenu autant. Il y a des limites au journalisme total et l’intégrité de mon matériel informatique en fait partie.

Parce que vous allez avoir envie d’en bousiller des claviers/souris/écrans/manettes. Ne rayez pas de mention, vous allez vraiment vouloir bousiller autant de trucs. Et de vous crevez les yeux avec les petits bouts de plastique qui en résulteront.

Vous vous dites que j’exagère, que j’en rajoute des tonnes pour attirer le chaland et faire du clic facile. Ne vous en faites pas, nos millions de visiteurs uniques quotidiens ne sont pas dupes et viennent sur Dystopeek pour notre rigueur et notre probité. C’est donc sans la moindre émotion que je vais vous raconter mes déboires sur cette $ù° de *$ù* de jeu.

Parlons technique en premier pour une fois. Parfois un jeu n’est pas optimisé. Parfois il est moche. Parfois sa maniabilité n’est pas terrible ou alors il souffre de problèmes de caméra. Gollum réussit l’exploit de cumuler tout ça. Le framerate fait du yoyo dès que l’on pousse un peu les options graphiques. Et avant que vous ne demandiez, j’y ai joué avec une RTX2080 puis une RTX4070 sans remarquer le moindre changement. On pourrait se dire que c’est normal vu tout ce qu’il y a à l’écran mais non, tout ce qui vous entoure ce sont des textures dégueulasses. Super.

Je vous laisse deviner ce que j’ai choisi. Oui ça s’est mal fini pour moi.

Mais bon, ça m’arrivait sur Redfall et j’ai réussi à m’habituer. Par contre, le coup de la maniabilité à jeter par la fenêtre avec l’eau du bain et la nounou, je ne m’y attendais pas, surtout pour un jeu où la composante « plateforme » est si prononcée. Oui j’ai mis des guillemets parce qu’il suffit de suivre bêtement les marquages sur les murs, sans réfléchir. Pas besoin de skill pour sortir des sauts au micropoil, tout est automatisé. Mais la gestion terrible des déplacements et des collisions rendra cela quand même terriblement fastidieux. Avant que ne vous saute à la figure l’énorme défaut du jeu, celui qui pour moi ruine l’expérience : la gestion de la caméra.

C’est, je pense, la première fois que je vois un jeu sortir dans un état pareil. Vous avancez dans un couloir quand tout à coup la caméra s’emballe et se remet… n’importe comment. Parfois orientée vers le haut, parfois vers le bas. A gauche, à droite, ça dépend du vent. Résultat, vous êtes obligé de regarder autour de vous pour voir d’où vous venez. Si c’était dans un des innombrables couloirs aux textures identiques, vous allez vous tromper et repartir à contre-sens. Si c’était dans une phase un peu tendue où il fallait éviter un ennemi, dommage vous allez vous jeter dans ses bras.

Oukilé le Gollum ?

Bon, heureusement pour vous, ces derniers sont bêtes comme leurs pieds et ne vous verront pas, même à 1m d’eux, tant que vous restez bien dans l’ombre. Pardon, dans la zone un peu plus sombre que les autres. Oui, Gollum est à l’infiltration ce que Wolfenstein est à la résolution d’énigmes… C’est ballot quand même pour un jeu où vous dirigez un héros taillé comme une arbalète.

Parlons-en d’ailleurs de ce petit bonhomme maigrichon au regard vitreux et au charisme d’huître morte. Si le côté carpette et obséquieux est relativement bien retranscrit, les monologues entre Sméagol et Gollum perdent rapidement de leur intérêt et les divers choix moraux, faisant pencher la balance vers une personnalité plutôt que l’autre, ont bien peu de poids sur la suite des événements. On choisit donc très vite la plus ridicule des réactions juste pour voir ce qui va se passer.

Fuck l’infiltration !

Je pourrais continuer encore un moment, à vous parler des dialogues insipides, des quêtes secondaires ennuyeuses ou des environnements génériques qui se limitent à un grand couloir. Je pourrais mentionner les événements étirés au maximum pour rallonger la durée de vie ou encore ces séquences ridicules où, quand Gollum entre dans une zone, la caméra montre au joueur le chemin qu’il va devoir parcourir jusqu’à la sortie avec de revenir à Gollum. Mais je sais que vous avez mieux à faire et honnêtement moi aussi.

Je voulais m’assurer si ce Gollum était aussi terrible que les gens le disaient. La réponse est oui, mille fois oui. J’ai joué une demi-douzaine d’heures en ayant l’impression que c’était le triple. Chaque fois que je devais cliquer sur le raccourci, une petite voix me disait de ne pas le faire, de faire autre chose. Même aller discuter avec Cekter aurait été moins désagréable, pour vous dire ! N’allez pas vous le prendre en espérant que les développeurs vont travailler dessus. La seule manière pour ce jeu de s’en sortir dignement est d’être balancé dans le plus profond puits de la Moria.

Genre : Action, infiltration

Développeur : Daedalic Entertainment

Editeur : Daedalic Entertainment, Nacon

Date de Sortie : 25 Mai, 2023

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...