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Football Drama

Je suis un joueur extrêmement patient. Il m’arrive de me laisser happer par les gameplays répétitifs, parfois au détriment de mon plaisir de joueur. Ceci dit point trop n’en faut. Le challenge de cet article sera de me rappeler avant la fin de la rédaction le titre d’un jeu qui me rappelle celui qui est l’objet de cet article : Football Drama.

Coup d’envoi

Il y a FIFA, PES, Football Manager. C’est la sainte trinité des jeux de foot, qui ont leur opus annuel, leurs communautés de modders, des forums de milliers de passionnés. Et dans l’ombre de ces ogres ludiques, des jeux inconnus qui choisissent d’utiliser le football sous un angle différent. On pourrait presque faire un dossier dessus. Boss ?

C’est beau !

Football Drama (également disponible sur mobile via Appstore ou Playstore) est un jeu narratif dont le héros est un coach. Il nous place dans la peau de Rocco Galliano, entraîneur du club de football de Calchester Assembled. Et cette idée de départ m’a fait vibrer.

Il y a une vraie patte graphique.

Préparez-vous à vivre une saison de 18 matches au travers de deux volets : la gestion des matches et un jeu de relations avec différents protagonistes.

Dans la peau de Rocco. Non, l’autre.

Le gameplay se résume à faire des choix en cliquant sur l’étiquette qui vous convient, du classique dans tout jeu narratif.

Faux rythme

Du côté de la vie perso et pro, Galliano doit vivre des dialogues avec son président Boris Aluminovitch, sa girlfriend, des intermédiaires chelous qui lui proposent des deals, un dirigeant de la THIEFA (fédération internationale) et les journalistes à la fin de chaque match. Et aussi son chat, à l’occasion de confidences philosophiques.

Le président, riche et quasi analphabète.

Selon les choix opérés, les variables de Chaos et de Karma voient leur valeur modifiée. Et ces scores influent semble-t-il sur les cartes que récupère Galliano, des power-ups qu’il pourra sélectionner avant le match, afin de les activer ou pas durant la partie.

Une des cartes bonus à jouer au cours d’un match.

Pour chaque match, un entraînement à mener (cela se résume à choisir un point à travailler, y compris le yoga ou … le pub !), puis la rencontre à suivre en mode hyper simplifié et pas passionnant du tout.

Les affiches se succèdent, la saison est lancée.

La rencontre débute, vous n’avez aucun contrôle sur les joueurs. Le match se joue en tour par tour. Vous choisissez une action prudente ou risquée, en vous appuyant sur la puissance des deux équipes, leur fatigue, la position de la balle sur le terrain. Tout ceci laisse une impression assez aléatoire. Et bien entendu, vous pouvez choisir de jouer une de vos cartes bonus : attaques aériennes, marquer un but en solo, 4-3-3…

Les deux boutons du bas servent au choix de l’action. Bon ici pas de choix, trop fatigué…

Seules les occasions de but donnent lieu a des animations dans lesquelles des points figurent des joueurs.

Un but, mis en valeur dans un highlight très light.

Entre deux matches, vous repassez par la partie « narrative », avec à chaque fois le président, puis le chat ou la meuf, rinse and repeat.

Circuit préférentiel

Allez-vous serrer la main du coach adverse après le match ? Dire aux journalistes que l’arbitre vous a fait perdre ou bien que les deux équipes ont livré un grand match ? Appeler votre président « Boris » ou « Mi lider Maximo » ? Ces choix sont très répétitifs et c’est dommage. Les propositions ne semblent hélas pas très nombreuses.

La presse fait son miel des mes déclarations.

La grande qualité du jeu est son humour : les personnages sont stéréotypés, les supporters ont des slogans et des chants plutôt drôles, et les noms d’équipe sont fantaisistes (vous jouerez contre le PTG, Paris Ta Gueule).
Des punchlines mystico rigolotes ornent des écrans de transition. Une musique jazzy assez sympathique accompagne vos pensées et vos échanges. Les images publiées dans cet article vous donnent une idée de l’identité graphique originale. C’est réussi sur le plan artistique.

Carton Jaune

Mais globalement, le jeu est lourd et on attend que quelque chose se passe. Chaque match est une purge, les commentateurs répètent inlassablement les mêmes répliques que l’on connaît vite par cœur et qu’il est impossible de spammer, en attendant le prochain choix de jeu. Les développeurs annoncent 24 fins différentes, si on ne se fait pas virer avant. Et en effet, les amateurs de jeux à histoire pourront trouver un intérêt aux tentatives de manipulation ou aux pressions que subit Rocco, il y a quelque chose de pourri dans le monde du Football Drama. Comme en vrai.

Les amateurs de foot ont la référence.

D’ailleurs certains personnages sont des caricatures criantes de vérité…

Remplacement

Comme dans Behold the Kickmen (c’était lui !), un autre jeu décalé sur un univers de foot imaginé et atypique, teinté d’une partie narrative, je me sens après quelques matches en train de subir une moulinette fade en trompant mon ennui avec quelques miettes d’humour et d’invention. Mais dans ce titre on pouvait au moins manipuler les joueurs pour jouer des actions.

Arrêt de jeu

Les auteurs de Football Drama ont revendiqué ce parti pris d’un jeu narratif dans lequel le football est un décor. Je ne peux conseiller ce jeu, car si je salue l’originalité de l’intention et l’humour décalé de cet univers, la lourdeur nous attend sur le terrain et en dehors. Ça fait au moins un côté de trop. Il manque une option pour sauter les phrases répétitives des commentateurs (il faut jusqu’à 8 secondes pour que leur affichage se déroule et s’estompe, pour nous rendre la main), ou alors pour que les matches se jouent en automatique. Cela permettrait de vivre l’histoire en acceptant ses phases répétitives.

L’humour est présent. Mais il ne fait pas tout.

J’attendrai donc encore un peu pour voir un jeu de foot autre que les 3 géants et qui soit intéressant. Ami lecteur, j’attends ta passe dé’ au premier poteau.

Genre : Stratégie, Sport

Développeur : Open Lab Games, Demigiant

Éditeur : Open Lab Games

Date de parution : 18 septembre 2019

Prix : 9,99€

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