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Combat Mission: Cold War

Le partenariat entre Battlefront et Slitherine continue, permettant aux titres du studio de bénéficier des avantages de Steam, n’en déplaise aux détracteurs. Comme les grands principes de la série vous ont déjà été présentés pour Shock Force 2 et Black Sea, voyons ce que propose ce Combat Mission: Cold War fraîchement débarqué.

Comme son nom l’indique Combat Mission: Cold War traite des éventuels conflits qui auraient pu se dérouler entre les deux blocs entre 1979 et 1982. Point de batailles historiques donc, juste des campagnes en What if sur les principaux scénarios imaginés à l’époque. Vous allez donc défendre la trouée de Fulda dans les bottes américaines ou bien au contraire incarner les Russes pour envahir l’Allemagne de l’Ouest.

Deux campagnes classiques pour la période avec comme cerise sur la 12.7mm une série de missions simulant l’entraînement dans le désert du Mojave d’une compagnie américaine. Original ! Ajoutez à cela les habituels scénarios indépendants jouables dans les deux camps et allant de l’escarmouche des deux patrouilles voulant investir le même bar point d’intérêt à des offensives dantesques avec des dizaines de chars.

Le moteur n’ayant pas évolué depuis Black Sea, avec ce que cela comporte de qualités mais malheureusement aussi de défauts, c’est du côté des unités proposées qu’il faut se tourner pour voir les nouveautés. Et de ce côté-là, force est de constater que c’est encore du tout bon ! Enfin, pour qui aime les gros canons bien entendu. En même temps si vous n’aimez pas cela, pourquoi lisez-vous encore ? Allez donc embêter Evilblacksheep et ses gros pixels !

Vous allez donc retrouver du M48, du M60, des F-4 Phantom mais aussi des T80, T64 et autres Su-25. Tout est comme d’habitude parfaitement modélisé et satisfera les plus pointilleux des historiens en herbe. Les gars de Battlefront sont des grands malades, ça on le savait. Bon en même temps ils sont attendus au tournant…

Tout est donc parfaitement rose kaki dans le pays joyeux des wargamers heureux. Enfin, en théorie, parce que quelque part on se demande si Battlefront ne pourrait pas faire plus d’efforts. Alors certes, leurs titres sont enfin sur Steam, ils bénéficient donc des patchs automatiques, même si ceux-ci sont rares vu l’ancienneté des titres. Mais ce qu’il ne faut pas perdre de vue c’est que justement, ces titres ne sont que de simples adaptations aux outils de la plateforme de Gabe et qu’il n’y a aucune évolution par rapport aux titres disponibles directement sur la page de l’éditeur. Pas de nouveau moteur pour remplacer un Game Engine 4 qui crache du sang et a montré depuis bien longtemps ses limites. Pas non plus d’outil intégré digne de ce nom pour la gestion des parties par emails, le véritable cœur du jeu.

Donc pour tout ça, Battlefront mérite un carton jaune. Oui on veut continuer à voir les Combat Mission débarquer sur Steam, il manque tous les opus sur la deuxième guerre mondiale. Mais on aimerait que cela serve à quelque chose : pouvoir gérer facilement les mods par exemple. Que la rentrée d’argent provoquée par la plus grande visibilité et l’augmentation certaine des ventes permette d’embaucher des développeurs.

Allez, même si vos jeux sont quasiment ce qui se fait de mieux en matière de combats tactiques en 3D, ne vous reposez pas sur vos lauriers et continuez de les faire évoluer, votre fidèle communauté le mérite bien !

Une fois n’est pas coutume, c’est Harvester qui s’est collé au test pendant que je bataillais de mon côté avec la campagne (de là à dire que je la battais…). Comme dit plus haut, pas vraiment d’innovation technique (même si personnellement j’ai trouvé la résolution des tours plus rapide sur les parties que j’ai jouées mais c’était probablement dû au nombre de troupes en présence) à attendre de ce nouvel opus, on pourra toujours lui reprocher le manque de gestion des lignes de vue et tout ce qui a été soulevé lors de nos précédents tests. Le fait que ce soit un nouveau titre veut aussi dire qu’il n’y a pas encore de DLC. Si j’ai apprécié les cartes un peu plus champêtres, la diversité des unités entre les deux campagnes à dates différentes ne saute pas vraiment aux yeux et la campagne russe semble elle être réservée aux joueurs hardcores qui aiment avoir peu de chance de succès. 
Clairement j’ai préféré la campagne de Black Sea qui, selon moi, est un opus plus riche pour les nouveaux joueurs mais la période de la guerre froide a son charme. Les tanks n’ont pas d’armure réactive et les ATGM (missiles guidés anti-chars) font des ravages, l’artillerie est très efficace ce qui peut grandement mettre en danger un dispositif défensif, bref comme toujours on se retrouve aimer jouer aux petits soldats même si on peste dès qu’un coup d’arty au but va vous éliminer un sixième de vos forces sans pouvoir réagir.
L’IA en revanche a manqué de m’étonner alors que les parties que j’ai jouées tentent d’entretenir le suspense sur ce qui vous attend (parfois un peu trop, il m’a fallu près de 30 tours pour que l’ennemi se décide à attaquer juste là où les renseignements ne l’indiquait pas… tout ça pour traverser à travers champs telle la charge de la cavalerie légère) quitte parfois même à arriver dans votre dos. Bref, j’ai trouvé le jeu un peu plus difficile aussi, non pas pour réussir la mission mais pour éviter les pertes qui peuvent s’accumuler très vite dès que vous êtes en mouvement. Mais, à ce niveau, ça correspond bien à la guerre moderne.

Au final, c’est donc un résultat un peu en demi-teinte, si la formule est toujours solide on aimerait la voir évoluer et les missions de la campagne sont, pour ce que j’en ai vu, moins variées que celles de Black Sea

Genre : Wargame

Développeur : Battlefront

Editeur : Slitherine ltd.

Prix : 49,99€

Date de sortie : 16 novembre 2021

Page Steam

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...