Convention du Roi de Rome 2025
Parce que chez Dystopeek le sommeil et les jours de repos n’ont aucune valeur, j’ai décidé de couvrir la Convention du Roi de Rome, qui avait lieu du 10 au 12 octobre dernier à Rome Rambouillet (note pour plus tard : penser à leur faire changer le nom). Organisée par l’association Barak’à Jouer (qui semble hyperactive, ils ont organisé une convention orientée jeux de société en Août dernier, RamboLudik), c’était la première édition et elle avait lieu dans une salle proche de l’hôpital local, pour sûrement parer aux blessures dues aux représailles des mauvais perdants.
Profitant de l’opportunité, l’équipe des 3 Zouaves m’a rejoint pour présenter leurs jeux : Gettysburg et surtout Brandywine 1777, qui est en plein financement participatif sur Gamefound et dont je vous ai parlé ici et là. Nous avons donc débarqué le vendredi soir pour prendre la température et installer le matériel pour leur part et enfin découvrir Gettysburg pour ma part. Le premier constat était probant : une salle disposant d’un grand parking, bien spacieuse avec beaucoup de place pour circuler autour des tables.

Après un réveil très tôt pour un samedi matin, nous voilà à l’heure pour l’ouverture et les premières découvertes, avec un premier tour de salle. L’équipe de Semper Victor Publishing, qui gère en parallèle le réseau Trajan, avait répondu à l’appel et proposait plusieurs tables pour découvrir de nombreux jeux : la Guerre de Cent Ans, Clash of the Ardennes, Cangaceiros, Barbarian Kingdoms… Ils n’étaient que deux mais étaient partout à la fois, expliquant les règles, volant d’une table à l’autre pour répondre aux questions et arrivant même à passer voir les parties sur les autres tables. Une énergie impressionnante !


Juste à côté, on retrouvait une immense table avec Marches & Batailles: Belgium 1815, d’Hervé and Lucas Dugrenier, qui était une grande attraction avec ses composants et mécaniques originaux. Je n’ai pas eu le temps de l’essayer mais tous les participants attablés semblaient passer un bon moment.

Juste à côté – et judicieusement placé près de l’entrée – c’était le très beau Black Seas, qui avait revêtu ses plus beaux atours : une mer sublime, des navires superbement peints, impossible de passer à côté sans hurler Ahoy !

Un peu plus loin, on retrouvait Clem et Jules, Jules et Clem, le duo infernal que j’ai enfin eu l’opportunité de rencontrer en chair et en poils (je vous ai déjà parlé de ma fanboyite aigue à Heroes of Normandie ?). Les deux compères présentaient leurs deux jeux à venir chez Vuca Simulations : Saint-Lô: The Capital of the Ruins et Operation Overlord. Deux jeux sur la Deuxième Guerre Mondiale, deux approches totalement différentes.


Juste à côté il y avait donc les 3 Zouaves avec leurs deux jeux, avec un Brandywine sur un playmat géant et des figurines au lieu des blocs en bois. Tout pour se faire remarquer ces Zouaves ! Et ça a marché car après quelques heures tranquilles, le duo a dû enchaîner les présentations et les parties. Encourageant pour la suite de la campagne Gamefound.



Le reste de la salle était réservé aux parties libres et on pouvait y trouver un Commands & Colors: Ancients pimpé avec des figurines, un Red Flag Over Paris géant le samedi, animé par Fred Serval himself (mais si, vous savez le gars dont je vous parle ici et là) et les collègues de Strategeek qui s’étaient attelés à une partie de A Most Fearful Sacrifice. La légende dit d’ailleurs qu’à l’issue des 3 jours ils ont eu le temps de faire le setup et la moitié du premier tour avant de devoir remballer… Il restait quelques tables qui se remplissaient et vidaient au rythme des parties, le plus souvent sur des jeux Vae Victis.


Niveau logistique c’était du tout bon, avec deux food trucks différents pour le week-end qui proposaient une nourriture copieuse et de qualité pour une somme dérisoire. Il était aussi possible d’avoir du café, de la bière ou même des viennoiseries à des prix défiant toute concurrence. Nous étions donc gâtés !

Au point de vue ludique – parce que non, je n’ai pas passé mon temps à uniquement me promener entre les tables pour embêter les gens (même si je l’ai beaucoup fait, soyons honnête) – j’ai été très occupé et surtout très comblé.

Le samedi matin, ce fut Great War Commander, de Pascal Toupy (auteur entre autres de Vendée 93 et Saigon 75) avec Rodolphe M., l’homme aux 200 parties. Après une excellente présentation des règles, ce cher Rodolphe m’a – toujours avec le sourire – mis une fessée mémorable, me laissant prostré et sanglotant sous la table. Je savais le jeu très meurtrier mais pas à ce point. Conclusion : c’était génial et il me tarde d’y retourner.

Après le repas, je me suis installé avec Gzavatwar – qui animait aussi le Commands & Colors : Ancients – devant Saint-Lô où Jules Kanou a tenté de nous convaincre que son jeu était simple. Alors au risque de le décevoir, non Saint-Lô: The Capital of the Ruins n’est pas un jeu simple. Non pas parce que ses règles sont alambiquées ou complexes, mais tout simplement parce qu’il associe d’une manière inédite hexagones et zones, obligeant les joueurs à mettre de côté tous leurs réflexes acquis sur d’autres wargames tactiques pour repenser leur approche et s’imprégner de ce qui est proposé.

La courbe d’apprentissage sera plus abrupte que pour un Old School Tactical par exemple, mais je pense qu’avec des joueurs maîtrisant un minimum les règles, les parties seront pleines de rebondissements. J’ai d’ores et déjà prévu une partie avec Jules sur TableTop Simulator pour creuser un peu tout cela car j’avoue ne pas avoir réussi à vraiment maîtriser les mécanismes.

Anecdote sympathique qui prouve qu’il faut toujours aller essayer les prototypes dans les conventions : en jouant nous sommes tombés sur une situation qui nécessitait un remaniement des règles et nous avons donc pu assister (et collaborer un petit peu) en direct à la réflexion des deux auteurs autour du point soulevé jusqu’à l’élaboration d’une nouvelle règle jugée satisfaisante. Passionnant !

Le dimanche a été plus calme, avec la découverte d’Operation Overlord, présenté par Clem. Au menu, un bloc wargame aux règles simples mais néanmoins suffisamment assez complexes et détaillées pour obliger les joueurs à faire un peu de micro management d’unités sur un plateau dédié. Le jeu proposera 3 scénarios (les trois mois de l’été) qui pourront être réunis en une campagne et est prévu de sortir très bientôt.

Le déploiement des troupes est malin, avec la possibilité d’affecter les divisions à des corps différents au fil de la partie pour leur faire profiter de différents soutiens, sans que l’adversaire sache vraiment ce qu’il a en face. Rajoutez un système de bonus/malus selon le lieu attaqué et l’axe d’approche, un système de missions où le joueur Allié doit se fixer des objectifs (et les remplir bien entendu) chaque semaine pour gagner des points de victoire et vous obtenez un jeu nerveux, original et facilement assimilable.

Et la dernière partie fut sur Cangaceiros, édité en VF par Semper Victor Publishing, un jeu où de gentils hors-la-loi brésiliens doivent lutter ensemble – mais pas trop non plus quand même – contre de riches propriétaires terriens exploitant la population. Le gameplay repose sur la planification des actions, un système de loot dans différentes zones et de montée en puissance des héros qui doivent affronter les troupes ennemies décidées à les trucider.

Il faut donc essayer de gagner individuellement de la Gloire tout en luttant collectivement contre les ennemis qui peuvent rapidement devenir trop puissants si laissés tranquilles. Un boardgame intéressant qui nécessiterait une découverte plus approfondie. Et des joueurs attentifs lors de l’explication des règles, les concernés se reconnaîtront…


Cette première Convention du Roi de Rome fut donc une réussite, avec une excellente organisation par une équipe très dynamique et volontaire et de très nombreuses démonstrations. Le public a répondu présent – le dimanche principalement – et même si la salle aurait pu être plus remplie, attirer du monde (qui ne soit ni barbu ni ventripotent) à une convention du genre n’est pas vraiment évident.


Nul doute que la communication sera encore meilleure l’an prochain, surtout que la salle sera encore plus grande, et que plus d’éditeurs se laisseront convaincre de venir tenir un stand. Encore merci à l’équipe pour ce week-end assez épuisant mais ô combien agréable ! Le rendez-vous est pris pour l’an prochain, en espérant que cette convention devienne incontournable en région parisienne, orpheline de l’OPJH.
Un sacré week-end en effet !
L’article le résume bien.