Unravel 2
Il y a des jeux qui sont injustement passés sous silence, malgré leurs qualités. Ce sont généralement des petits jeux tout à fait recommandables, mais qui sortent au mauvais moment ou qui ne bénéficient pas de la part de leur éditeur de la publicité qu’ils mériteraient. Et à ce petit jeu, la série des Unravel et à l’instar des Titanfall, une autre production Electronic Arts, doit gagner une palme ! Après un très bon premier épisode en Février 2016, Coldwood Interactive ne s’est pas découragé et a remis le couvert en Juin 2018 avec Unravel 2. Et comme je n’aime pas les injustices, je vais vous dire pourquoi vous devez l’acheter, presque deux ans après sa sortie.
Dans Unravel, vous dirigiez un bonhomme non pas en mousse, mais en laine, qui a la particularité de pouvoir se détricoter. Pratique pour s’accrocher à un point du décor et se balancer pour atteindre des plateformes autrement inatteignables. Ou lancer un lasso et jouer à Tarzan au-dessus d’un fleuve de lave. Le jeu était court mais rythmé de bout en bout, superbe graphiquement et disposant d’une bande sonore à pleurer, il racontait une histoire aussi émouvante que mignonne. Et comme il ne faut pas changer une formule qui gagne, Unravel 2 vous place encore une fois aux commandes de Yarny, le petit bonhomme rouge trop choupinou. Sauf que cette fois…
L’histoire commence mal : pris dans une tempête en pleine mer, votre bateau fait naufrage et vous vous échouez sur une plage, trempé mais vivant. Alors qu’on se dit que l’on va avoir du « more of the same », Coldwood Interactive nous sert le twist du jeu : Yarny rencontre un autre petit bonhomme en mousse laine avec qui il va falloir coopérer pour franchir les sept niveaux composant le jeu. Je vois déjà les plus asociaux d’entre vous froncer les sourcils : « comment faire quand on n’a pas d’amis si c’est un titre coop’ ? ». Ce à quoi je répondrais : « c’pas grave on peut quand même jouer seul, et sortez un peu pour rencontrer des gens » (oui bon je parle en temps normal hein, là maintenant tout de suite ne sortez pas de chez vous, faisez pas les cons !).
Pensant effectivement aux joueurs solitaires, le studio a eu l’excellente idée de permettre de combiner les deux héros, qui disposent des mêmes pouvoirs. La pelote rouge et bleue ainsi formée peut donc se déplacer comme un seul personnage, ce qui permet de garder les phases de plateformes rythmées et de ne pas attendre l’éventuel traînard. Mais pour le reste du jeu, il va falloir exploiter les facultés des deux personnages pour résoudre les énigmes rencontrées.
Que ce soit pour faire levier avec un bout de bois pendant que l’autre escalade, se servir d’un pour faire descendre l’autre en rappel, la coopération est indispensable et même seul l’entreprise est aisée. Une simple touche permet en effet de passer d’un personnage à l’autre, celui étant abandonné gardant sa position. Après quelques minutes de tâtonnements la prise en main est parfaite et on enchaîne les écrans sans se poser trop de questions. Car non, Unravel 2, comme son grand frère, n’est pas bien difficile. Et c’est là son plus gros défaut mais aussi sa plus grande qualité. Parce que même si les joueurs aguerris n’auront guère de difficultés à enchaîner les niveaux, les débutants dans le genre ne seront pas refroidis par l’expérience et passeront un excellent moment.
Pour tout vous dire, Mme Harvester est souvent venue regarder par-dessus mon épaule, s’enthousiasmant devant les graphismes somptueux et les personnages choupinou. Alors qu’elle est aux jeux vidéo ce que SAAvenger est à la stratégie : une parfaite étrangère. Mais je sais que si je lui propose un jour une partie d’Unravel 2, elle acceptera sans guère hésiter. Tout ça pour dire que les énigmes demandent juste un peu de logique et d’observation et que le skill, même s’il en faut un minimum, n’est pas indispensable pour atteindre la fin.
Alors que le premier épisode mettait en scène les souvenirs d’une vieille dame et était plein de mélancolie, dans celui-ci nos deux protagonistes suivent à distance deux adolescents qui enchaînent les mésaventures et provoquent des catastrophes. C’est un peu en deçà au niveau émotionnel mais on poursuit quand même l’aventure avec curiosité. On se promène donc dans des décors aussi variés qu’une grange, une plaine ou encore une forêt en feu, poussant de petits cris admiratifs devant des décors encore une fois somptueux.
Car Unravel 2 est beau à en pleurer, avec des couleurs chatoyantes, des petits bonhommes terriblement expressifs et une interface… absente pour ne pas gâcher le tout. La caméra s’éloigne parfois pour offrir au joueur une vue d’ensemble, se rapproche à d’autres moments pour les séquences émotion et le joueur voit son petit cœur régulièrement fondre devant tant de mignonceté. Rajoutez par-dessus une bande son encore une fois parfaite, avec une musique s’adaptant parfaitement au danger, et vous obtiendrez un jeu qu’il faudrait présenter dans les universités formant les designers de demain.
Le seul écueil sur lequel Unravel 2 pouvait buter, c’est la maniabilité et force est de constater que celle-ci est irréprochable. Que ce soit lors des poursuites, où il faut sauter, accrocher son lasso ou éviter des obstacles le plus vite possible, ou lors de la résolution des énigmes nécessitant un minimum de précision, les personnages réagissent parfaitement et ne provoqueront pas de mort frustrante. De toute manière, mourir n’est pas un problème en soi étant donné que vous réapparaissez toujours là où vous êtes mort et non pas à un checkpoint éloigné vous obligeant à refaire trop de chemin. Du rythme, du rythme !
Unravel 2 est donc à tous points de vue un succès. Les vétérans de la plateforme auront, avec les 20 niveaux bonus, des challenges à se mettre sous la dent et les débutants auront à portée de pad une expérience idéale en matière de difficulté. Le fait de pouvoir jouer en solo aussi facilement qu’en coop’, les graphismes superbes et la musique enchanteresse m’obligent à vous hurler de vous jeter dessus.
Rarement un jeu sans dialogues aura fait passer autant d’émotions (voir ces petits bonhommes se faire des high fives lors de la résolution d’une énigme…) et n’aura servi qu’à une seule chose : vous faire passer un très bon moment, sans prise de tête. Et comme en plus il est disponible très régulièrement à bas prix…
Date de sortie : 9 juin 2018
Genre : Jeu de plates-formes
Développeur : ColdWood Interactive
Plates-formes : Windows, Nintendo
Switch, PlayStation 4, Xbox One
Pan dans ma Wishlist.
Je ne vous remercie pas, monsieur.
Mets aussi le premier tant que tu y es !
Je m’étais posé la question sur le premier, et tu réponds pour les 2. Merci tu le vends bien.
Je l’ai découvert hier un peu par hasard. La claque. Il est vraiment sublime. Et il m’a de plus permis de découvrir votre blog, que j’adore!
Merci ! En espérant que nous continuerons à te satisfaire 🙂