Preview: Pathfinder: Wrath of the Righteous
Les croisés, ça muse
Dans le grand tourbillon de la vie de la rédaction surviennent parfois des surprises. Le fait que je me retrouve à tester Pathfinder: Wrath of the Righteous en est une. Je ne connais pas cette licence, je n’ai jamais bouclé un seul RPG de ce type, à savoir : touffu et plein de jets de dés et de mots. Mais qu’importe, car nous sommes sur Dystopeek.fr, fer de lance du journalisme gonzo. Aujourd’hui, un noob découvre pour vous Pathfinder 2.
Croisade Libitum Pathfinder: Kingmaker plaçait le joueur à la tête d’un royaume à gérer. Dans Wrath of the Righteous, c’est d’une armée de croisés dont il faut prendre soin. Ce qui passe par le recrutement d’unités et de généraux, leur amélioration et l’entretien d’un camp militaire. La grande nouveauté, c’est donc l’implémentation de combats tactiques sur grille avec notre armée, bien distincts du jeu avec notre équipe de personnages principaux. Dans le premier cas, on opère sur une grande carte de la région en nettoyant les zones occupées. Faire tomber des bastions ennemis dégage la voie à notre équipe de personnages principaux, qui peuvent alors découvrir de nouveaux lieux où aller explorer et se battre comme dans un CRPG classique.
Dans ces combats, il est toujours possible de passer à tout moment du temps réel pausable au tour par tour. On préférera très vite ce dernier pour éviter les mêlées illisibles, où il est impossible de gérer les actions de toute son équipe. D’autant que le mode de difficulté “normal” du jeu permet à n’importe quel mob de base de découper en deux coups n’importe lequel de vos coéquipiers. Heureusement, la difficulté est modifiable à volonté : on peut choisir de diminuer le nombre d’ennemis et/ou leur puissance. Pour quelqu’un qui découvre la formule, tout basculer en “facile” n’enlève rien au challenge. À moins d’aimer roter du sang à la moindre incartade, c’est même vital.
Pour ce second jeu, les développeurs annoncent une courbe d’apprentissage moins abrupte. Au niveau du lore et de la narration, c’est plutôt vrai. Que ce soit via les fiches de personnages ou l’encyclopédie, le lore est facile à appréhender. Niveau gameplay, en revanche, il reste pas mal de zones d’ombres frustrantes. Chaque nouvelle mécanique est introduite par une infobulle, et des notifications nous alertent en cas d’équipement optimisable, ou incompatible avec un personnage en particulier. Mais dans la pratique, on navigue souvent à vue, par manque de feedback notamment. On gaspille souvent des actions lors de son tour de jeu, par manque d’informations directement accessibles. Comme la faiblesse d’un ennemi, par exemple, ou les chances de l’atteindre dans certaines circonstances.
Mais comment être tout le temps clair avec tant de classes, d’objets, d’armes et de sorts différents ? Ce défaut plaira en fait au public cible qui, on imagine, prend plaisir à farfouiller dans des menus qui parlent de jets de dés comme autour d’une table, où chaque montée de niveau d’un personnage ouvre trois sous-menus dans lesquels choisir des dizaines de paramètres à améliorer, par dessus une couche d’options de classes différentes. “Hihi mon archer aura 2% de chance de coups critiques en plus quand le vent souffle dans son dos, à condition que son armure soit légère et qu’il n’ait pas mangé de fenouil l’avant-veille.” J’exagère peut-être un tout petit peu, et chacun trouve son plaisir où il veut dans la limites des lois de la république. Mais vous voyez l’idée.
Pathfinder: Wrath of the Righteous n’est donc pas l’épisode de conquête d’un nouveau public. Les habitués retrouveront ce qu’ils aiment. À commencer par des environnements archi-classiques, mais ma foi très beaux, même sur une bécane modeste. On a hélas encore rien pu voir des “Mythics Paths”, grosse nouveauté annoncée qui intégrera des destinées propres à chaque personnage, peu importe sa classe, en fonction de son orientation plus ou moins maléfique. Sur l’aspect technique, les fans ont toutes les raisons d’être optimistes au vu de l’état de la bêta à 4 mois de la sortie. Jusqu’à un freeze bloquant au bout de 30h de jeu, tout tournait bien à quelques très rares (et ironiques) bugs de pathfinding près.
Au joueur conquis par le premier opus, Pathfinder: Wrath of the Righteous s’annonce comme un deuxième service guère révolutionnaire. Mais plutôt saupoudré de nouveautés, comme la possibilité de vivre des idylles amoureuses, de monter sur le dos de bestioles pour combattre, ou d’effectuer des rotations de caméra libres sans installer de mod. Les autres joueuses et joueurs continueront de les regarder de loin, en se demandant où trouver le temps de lancer une telle usine à gaz.
Pathfinder: Wrath of the Rigtheous
Développeur : Owlcat Games
Sortie : 2 septembre 2021
Prix non communiqué
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur