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Kingdom of the Dead

Décidément, me voilà pris dans un drôle d’engrenage. Alors que je n’avais jamais touché aux FPS rétro qui fleurissent depuis quelque temps, moi voici à les enchainer. Après Forgive me Father et son ambiance lovecraftienne, place à Kingdom of the Dead et son ambiance… horrifique.

Pas la peine de critiquer, si certains font du FPS retro c’est bien qu’ils n’aiment pas innover ! Et à ce petit jeu on peut dire que Dirigo Games assure le coup tant leur jeu semble moulé sur le FPS- qu’on-prend-pour-base pour débuter son projet. Sauf que là où par exemple Forgive me Father a mis ses ingrédients propres, Kingdom of the Dead semble s’être arrêté là.

Pauvre bête, elle doit souffrir !

Certes les bases semblent être mises pour nous offrir un FPS tout ce qu’il y a de plus classique avec ses pétoires, ses zombies et, petite particularité, ses graphismes sombres dessinés à la main et en noir et blanc. Oui c’est peu il faut l’avouer et c’est assez peu hypé, comme disent les jeunes et Ruvon, qu’on se lance à l’aventure, qui démarre dans notre manoir et qui vous verra parcourir neuf niveaux différents sur la côte Est des Etats Unis.

Vous êtes l’Agent Chamberlain et devez, semble-t-il, refermer des portails par lesquels des vers géants tentent de s’extraire et aurez pour cela l’arsenal (qui se compose de huit armes, youpi !) du parfait guerrier du XIXème siècle à disposition : révolver, fusil à pompe, gatling, dynamite et… une épée. Que vous abandonnerez bien vite tant les sensations au corps à corps ne sont pas là.

Vous voilà donc parti sur votre moche destrier vers des horizons pas si lointains que ça. Pour vous apercevoir que la tâche ne va pas être aisée. Non pas du fait des ennemis, qui opposent une résistance honorable à défaut d’être bien coordonnée. Oui bon, ils avancent bêtement vers vous mais j’essayais de trouver une manière élégante de le dire, vous gâchez vraiment tout !

Non, si la tâche semble ardue, c’est que l’équipement ne donne tout simplement pas envie : le pistolet n’est utile qu’en headshot, le fusil à pompe n’effraie que les chauves-souris et même utiliser la gatling ne suffit pas à réveilleur un joueur qui s’ennuie très vite, la faute à un rythme peu trépidant. Les environnements sont très pauvres et guères aidés par les graphismes peu inspirés (et par décence je ne vous parlerai pas des modèles des monstres) et le comportement des ennemis est très prévisible, le joueur ne se retrouvant en difficulté que lorsque la zone est trop ouverte et que ça apparait dans tous les sens.

Rien à voir donc avec un Forgive me Father qui savait faire épuré et bien. Il est évident que Dirigo Games a voulu proposer une expérience viscérale et brut de décoffrage mais en l’état, Kingdom of the Dead est bien trop dénudé pour proposer le moindre intérêt. Les niveaux sont vite parcourus car beaucoup trop vides, les armes n’ont aucun peps et la musique… je préfère l’oublier. Le bilan est bien maigre pour un titre que j’ai honnêtement cru encore en cours de développement mais pour lequel les développeurs vont devoir s’interroger. Que voulaient-ils proposer au joueur ? Un jeu d’horreur ? Alors l’ambiance n’y est pas. Un FPS au rythme effréné ? Les sensations sont inadaptées.

Vous l’aurez compris, il y a peu de chances que Kingdom of the Dead vous plaise, même s’il faut toujours laisser sa chance au produit me souffle Machiavel en ricanant méchamment. Mais je le soupçonne de vous inciter à l’acheter pour que vous deveniez aussi méchant que lui. Toujours est-il que je suis bien embêté. Le jeu aurait été en Early Access, je vous aurais dit d’attendre le temps que le studio rectifie le tir. Mais en l’état, vu comme je me suis ennuyé devant, je vous recommande de vous écarter, ni vu ni connu, et de prendre Forgive me Father pour satisfaire votre envie de FPS rétro.

Genre : FPS rétro

Développeur : Dirigo Games

Editeur : Hook

Date de sortie : 10 Février 2022

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...