Early Access: Forgive me Father
Pendant que certains perdent leur temps à essayer de se démarquer de la concurrence à grands coups d’idées foireuses et de concepts bancals, les rascals de Byte Barrel ne sont pas embêtés avec tout ça et sont repartis des bases pour Forgive me Father. Et quoi de plus basique, surtout ces temps-ci, qu’un FPS bourrin, un vrai Doom-like comme au bon vieux temps, accompagné d’un scénario horrifique basé sur l’œuvre de H.P. Lovecraft, l’idole de Flad ?
C’est vrai que pris comme ça, Forgive me Father pourrait être sorti dans les années 2000 que ça ne serait pas déconnant. Un mec avec des flingues, des monstres/cultistes/zombies à buter, de l’hémoglobine, des trucs qui volent dans tous les sens et du bon gros métal pour rythmer le tout. Rajoutez des niveaux courts, des clés de couleur pour ouvrir les portes adéquates (quelle idée de génie, où vont-ils chercher tout ça ?) et vous êtes parés. Rajoutez quand même quelques crashs parce que vous êtes sur un Early Access…
Ouais, je vous vois déjà déserter l’article parce que c’est nul, y’a pas de composante rogue-like ou de bouillie de pixels pour faire indie. Mais vous savez quoi ? On s’en fiche un peu parce que ça marche. Forgive me Father est un excellent FPS, bien old school avec une direction artistique pour le moins particulière, mélangeant éléments en 2D dans des environnements en 3D. L’effet est saisissant et même si certains éléments ne sont pas toujours très lisibles, l’ensemble rend très bien.
Si j’avoue ne pas avoir vraiment suivi le scénario, et je ne pense pas avoir manqué grand-chose, j’ai par contre du mal à m’arrêter de jouer à chaque fois que je le lance, la faute à ces niveaux ramassés et remplis d’action. Le level design est très bon et même si en de rares occasions on traverse des passages un peu trop calmes, il y a toujours un petit coin où fureter pour récupérer des munitions ou bonus. Les développeurs ont essayé de varier les environnements mais soyons francs, ça tourne beaucoup autour de lieux glauques et sombres (surprenant hein vu le thème).
Le côté horrifique est donc préservé même si vous n’aurez pas droit aux jump scare et autres grosses ficelles : ici l’indicible se calme à coups de chevrotine et de crucifix. Car en plus de d’avoir un arsenal aussi conséquent que classique, le héros peut non seulement gagner en expérience pour se spécialiser dans certains domaines mais il dispose en plus d’artefacts. Ces derniers, récupérés au fil de l’aventure, lui permettront par exemple de se soigner ou d’éclairer les lieux. C’est donc un poil moins classique que les grands Anciens (oh oh oh comme on se marre) comme Doom et Quake et c’est parfaitement intégré au gameplay.
Tous les voyants sont donc au vert dans Forgive me Father et si les développeurs continuent sur leur lancée, il devrait devenir un titre solide hautement fréquentable. Les sensations de shoot sont excellentes, le gore est bel et bien là tout comme les petites touches originales ici et là, suffisantes pour le démarquer de la concurrence. Je pense par exemple à cet ennemi qui, quand vous lui faites un tir la tête, place celle qu’il portait dans sa main sur son cou et continue de vous poursuivre. C’est tout couillon présenté comme ça mais la première fois que vous le croiserez, vous vous demanderez pourquoi cela n’avait jamais été fait (et là je vais recevoir 200 commentaires me disant que ça a été fait dans autant de titres…).
Peut-être étais-je en manque de FPS bourrins, peut-être suis-je trop gentil je ne sais pas. Mais quand je me mets devant Forgive me Father, je n’ai pas à réfléchir deux plombes : le plaisir est immédiat, les sensations sont là. Pas de fioritures inutiles, on reste sur du simple mais efficace : de l’action frénétique, des gros flingues et du gore. Franchement, je ne vais pas vous en tartiner pendant des heures. Achetez-le, mettez-le en wishlist, mais surtout ne passez pas à côté. Tant de bonheur pour 15€, c’est limite ineffable. Ok je sors…
Genre : FPS Old School
Développeur : Byte Barrel
Editeur : 1C Entertainment
Date de sortie en Early Access : 26 Octobre 2021
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur