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Classic Racers Elite

C’est peut-être une nouvelle pour vous, mais je ne suis pas très friand de courses automobiles. En regarder à la télé ou en live, c’est non. Piloter des engins, c’est non. En résumé, conduire m’ennuie profondément (oui, même pour aller faire les courses). Je n’ai pas l’âme d’un pilote. Et pourtant un ami compagnon de stream, m’a un jour initié aux joies de la belle mécanique et m’a expliqué tout un tas de choses sur les moteurs. Et là, soudainement, j’ai trouvé un intérêt à tout ce qui, jadis, me semblait si futile. Pas que je sois devenu soudainement passionné, je continue à observer l’ensemble d’un oeil distant, mais disons que j’y suis sensibilisé. Du coup, quand Harvester m’a jeté Classic Racers Elite à la figure pour que je le teste sur ma superbe Switch, j’étais plutôt content. Je l’ai senti alors déçu, car c’est un sadique avec un fez.

Running up that hill

Comme son nom l’indique, Classic Racers Elite est un jeu de courses, probablement classique et réservé à l’élite. C’est parfait puisque, pour paraphraser un célèbre illuminé moderne : « l’élite, c’est moi ». Maintenant que j’ai fâché Dystopeek avec 15% de la population, voyons un peu ce que ce jeu a dans le ventre par rapport aux dizaines de jeux du même genre (d’élite ou non).

Première originalité, il se déroule dans les années 60, avec les véhicules de l’époque. Malheureusement, je n’y connais pas grand-chose en voiture, moderne ou ancienne. En revanche, je connais bien les James Bond et le cinéma italien de l’époque. De ce fait, ça a été un plaisir de retrouver de vieilles Citroën, des Fiat, et autres Aston Martin. Tout y passe, d’un microcar qui n’aurait pas juré dans un film avec De Funès, aux Formule 1 antiques, engins de mort sans aucune électronique, ressemblant plus volontier à des caisses à savon motorisées qu’à de véritabes bolides.

Deuxième originalité, le jeu est sur le modèle du contre la montre. Comme dans un rallye, vous partez du point A et vous devez arriver le plus vite possible, et dans le temps imparti, au point B. Pas de concurrent pour vous gêner ou vous pousser dans le décor, pas d’adversaire pour rire de vous, juste vous et votre maîtrise de la course. Et je dois avouer que pour une personne comme moi qui déteste la confrontation, c’est très agréable.

Jour de Tonnerre

Le jeu propose deux modes : les courses de championnat et le mode libre. Pour ce dernier, il s’agit comme son nom l’indique de piocher dans l’ensemble des courses débloquées dans le mode championnat, et de les refaire à l’envi pour battre son propre temps et ainsi améliorer son score.

Le mode championnat, clairement le mode principal, va vous faire passer à travers 12 groupes de courses de plus en plus difficiles. Vous aurez le choix à chaque étape entre quatre véhicules différents, que vous pourrez redécorer si le coeur vous en dit. Vous n’aurez pas la personnalisation poussée qu’on peut atteindre dans certains jeux du même type, mais cela se justifie aussi par la période choisie.

En tout, vous aurez accès à une cinquantaine de circuits différents dans des décors variés. La direction artistique est vraiment plaisante, les décors vont du pas mal au franchement joli, et les modèles de voiture sont détaillés. Pour certaines d’entre elles, on se demande vraiment comment qui que ce soit a pu accepter de grimper là-dedans. Surtout que Classic Racers Elite nous gratifie de trois vues différentes dont une vue cockpit qui, si elle est bien entendu injouable comme il est de tradition dans ces jeux, a le mérite de nous faire découvrir l’intérieur sommaire de ces cercueils sur roues (la ceinture de sécurité ? c’est pour les faibles).

Tokyo Drift

Côté gameplay, vous aurez principalement deux types de circuits : du contre la montre avec des virages de taré ou du contre la montre avec des slaloms de malade. Est-ce que c’est la même chose ? Non pas vraiment, mais dans les deux cas il faut apprendre à tenir la trajectoire et à drifter. Heureusement, les contrôles du jeu sont très réactifs et faciles à prendre en main. Vous pouvez utiliser un mode « automatique » (par défaut) ou « manuel ». N’étant pas masochiste, j’ai décidé de garder le mode auto.

La sensation de vitesse est bien présente, les bruits des véhicules semblent conformes à la réalité (abominablement criards donc) et on enchaine les circuits sans se poser de question. Il est facile de recommencer une course (ce qu’on fera souvent) et il y a une inévitable phase d’apprentissage ascendante qui a fini de me bloquer vers la 30e course. Le titre étant devenu trop difficile pour mes pauvres réflexes émoussés. Toutefois, et c’est là une appréciation toute subjective, ce n’est jamais frustrant.

Je m’explique : les rares fois où je joue à un jeu de course conventionnel, je m’énerve parce que j’ai le sentiment que le jeu « triche ». Soit pour que je reste devant, soit pour me laisser bon dernier. Bref, je sens l’arnaque. Dans Classic Racers Elite, vous ne jouez que contre vous-même et vos capacités. Ainsi, un échec ne sera pas la faute d’une IA capricieuse ou d’un joueur vicieux, mais uniquement à cause de vous. Ce qui évite toute frustration ou ressentiment.

Un amour de Coccinelle

Au final, je me suis vraiment amusé sur ce jeu. Que ce soit sur le petit écran de la Switch ou sur un écran plus grand, les sensations sont là. Il y a quelques petits défauts mineurs comme un peu de clipping et une interface entre les courses qui n’est vraiment pas très jolie. Certaines textures sont un peu baveuses, d’autres accusent un certain âge. Mais il ne faut pas oublier que c’est un jeu Switch, donc des concessions sont à faire. Pour ma part je préfère une bonne jouabilité et de bonnes sensations à des graphismes époustouflants.

Pour les plus exigeants, Classic Racers Elite est prévu sur Steam « prochainement » comme nous le révèle pudiquement sa page. Sans nul doute, il faudra jeter un oeil à cette version pour y voir, probablement, ce que le jeu peut nous offrir comme graphismes sur nos machines de luxe.

Genre : Courses d’automobile

Développement : Vision reelle

Éditeur : Funbox Media Ltd

Date de Parution : 29 juin 2023

Plateforme : Switch

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

CekterDown

Fasciné par Sherlock Holmes et le mythe de Cthulhu, j'aime également la science-fiction et tout ce qui s'y rapporte, je ne réponds qu'aux superlatifs et ne désespère pas qu'on me voue un culte un jour. J'aime surtout m'entourer de gens plus talentueux que moi.