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Shadow Warrior 3

Je prends un pied vidéoludique terrible en ce début d’année 2022. Warhammer Total War 3, Dying Light 2, Serious Sam Siberian Encounter, c’est du bon voire excellent qui débarque sur nos machines. A tel point qu’il est bien difficile de se tenir à un jeu et de ne pas papillonner. Mais quand en plus sort Shadow Warrior 3, que j’attendais un peu mais pas vraiment, et qu’il se révèle accrocheur, la messe est dite. Dites à ma femme que je l’aime et d’apporter assez de nourriture pour plusieurs jours à l’entrée de mon antre.

Bon en fait cela ne sera peut-être pas la peine pour Shadow Warrior 3 car, balançons d’entrée son principal défaut, il est très court. Comptez 6-7 heures sans la moindre rejouabilité, pas de N+ ou de sélection de niveau. Oui ça fait mal pour un jeu à 45€ et c’est cela qui lui vaut quelques critiques négatives. Ça et d’autres bricoles mais ne mettons pas la charrue avant les bœufs et appâtons d’abord le chaland.

J’avoue ne pas avoir joué au deuxième épisode, mais j’avais comme souvenir du premier un FPS à l’action frénétique et à l’humour potache. Bonne nouvelle, les développeurs ont gardé la même approche et ont plaqué par-dessus un scénario profond et plein de rebondissements. Non je déconne, le scénario est débile à souhait et les situations improbables s’enchaînent pour notre plus grand plaisir. Les dialogues entre Lo Wang et Hoji frôlent les pâquerettes, les monstres sont ridicules et les finish moves fournissent au héros des armes aussi stupides que dévastatrices. Il n’y a pas à dire, je suis le cœur de cible !

Parce qu’au-delà de cette ambiance barrée, de ces niveaux superbes, bien que peu variés, le gameplay de Shadow Warrior 3 est d’une grande nervosité et ravira les amateurs de Doom Eternal. Le principe est simple : entre deux séquences de plateformes, le héros arrive à une arène, découvre éventuellement un nouvel ennemi et doit démembrer tout ce qui l’entoure. Clic gauche pour les armes à distance, clic droit pour le sabre. Tuer un ennemi à distance lui fait lâcher de la vie, le tuer au sabre permet d’avoir des munitions. Le principe est limpide, les monstres ont tous un comportement varié, les arènes sont pleines de trous et de pièges à déclencher et les munitions sont disséminées un peu partout.

Rajoutez à cela les challenges, qui vous demandent de buter trouzemille ennemis en l’air, ou une palanquée à bout portant avec le fusil à pompe, et vous obtenez des passages où le joueur, au lieu d’avancer bêtement droit devant en défouraillant, va analyser les lieux et se demander comment exploiter les lieux et l’armement au mieux. J’avoue même (et là je plaide innocent en pointant du doigt le célèbre chasseur de succès Nanaki qui m’a corrompu) avoir recommencé certains passages pour décrocher un succès ou un challenge. Shame on you, Nanaki.

Enfin oui et non parce que terminer ces challenges et trouver des orbes disséminés un peu partout permet de débloquer des améliorations d’armes et autres pouvoirs. Qui, pour une fois, sont globalement bien utiles. Et cela permet de rallonger un peu la maigre durée de vie.

On court donc, on virevolte, on s’accroche grâce au grappin en lâchant des rafales, on repousse dans le vide les mobs les plus faibles et on fait gicler le sang. Beaucoup, beaucoup de sang. Et des petits bouts de viscères aussi. Non, Shadow Warrior 3 ne fait pas dans la finesse, qu’on se le dise.

Donc des passages en grappin, des combats épiques, des armes et un humour débile, tous les voyants sont au vert ? Non, malheureusement. J’en causais hier soir avec Nanaki (toujours dans les mauvais coups lui) et nous sommes parvenus à la même conclusion : le jeu souffre de sa faible durée de vie et de son manque de rejouabilité. Une fois terminé il n’y a aucun intérêt à le relancer car vous ne pourrez même pas choisir votre niveau. Et à la deuxième fois, les blagues marchent moins bien, le plaisir de la découverte n’est plus là.

La structure même du jeu est aussi à blâmer. Alterner les passages virevoltants sur des plateformes et de la course sur les murs avec des arènes est sympa au début mais les premiers font retomber le rythme guerrier et se ressemblent un peu tous, tandis que les ennemis trop peu variés rendent les combats parfois trop prévisibles. Rien de grave bien sûr, l’adrénaline monte toujours et le plaisir est là, mais on se demande parfois pourquoi d’un coup on court sans rien faire. C’est peut-être un aspect à travailler pour les prochains…

Au milieu de toutes ces grosses nouveautés nécessitant un temps de jeu conséquent pour en voir le bout, Shadow Warrior 3 fait figure de bouffée d’air frais. Son humour idiot, ses combats gores et frénétiques font presque oublier que la fin arrive trop vite et qu’il y a quelques moments de flottement. Vous qui recherchez un bon FPS défouloir, vous venez de trouver votre bonheur s’il est en promo !

Genre : FPS barré

Développeur : Flying Wild Hog

Editeur : Devolver Digital

Date de Sortie : 1er Mars 2022

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...