The Cruel King and The Great Hero
Il était une fois un vieux barbu qui découvrit que l’on pouvait faire un RPG au tour par tour en 2022 qui s’adresse aux plus jeunes. Aigri, il croyait que le genre était destiné aux vieux barbus nostalgiques pour qui « c’était mieux avant » et un jour, un autre vieux barbu lui proposa une clé pour The Cruel King and The Great Hero. Le vieux barbu accepta et toute son aigreur s’envola après avoir découvert l’histoire de Yuu, future héroïne.
The Cruel King and The Great Hero est un RPG au tour par tour avec un soupçon de Metroidvania (comprendre revenir dans les niveaux précédemment traversés avec des nouveaux pouvoirs pour avancer). Du point de vue gameplay, le jeu se veut très classique. Si vous avez déjà joué à un RPG tour par tour nippon, vous ne serez pas dépaysé. On peut attaquer, se défendre, utiliser un pouvoir spécial ou un objet. Il y aura de la prise de niveau pour augmenter ses compétences, de l’équipement, une carte pour se repérer, des marchands, une quête principale et des quêtes annexes (Vous aimez FedEx ? C’est la même chose).
Concernant les quêtes, elles sont indiquées sur la carte donc pas de difficulté ou de temps perdu à chercher. Le monde se divise en plusieurs zones constitués de niveaux à traverser avec des combats aléatoires comme des monstres trop mignons pour être honnêtes. Rien de fondamentalement original, ni de difficile. Les combats sont simples à aborder, sans être dénués d’un peu de tactique. Le déplacement dans le monde se fera classiquement en 2,5D et même si je fais partie de ceux qui apprécie quand les personnages jouables peuvent courir tout le temps, la taille des niveaux est suffisamment petite pour ne pas être trop gênant en jeu.
Visuellement comme musicalement, le jeu est sublime. Pas de photoréalisme ou des graphismes faisant croire à votre voisinage que votre habitation a été dotée de réacteurs avec le bruit de soufflerie de votre console. Seulement une direction artistique forte qui vous immerge dans ce monde qui invite à suivre Yuu dans sa quête pour devenir une héroïne de légende comme son père avant elle. Elle est en cela aidé par un dragon.
Sans trop en dévoiler, il la poussera toujours à aller de l’avant tout en la surveillant de près. Bien que plutôt destiné aux plus jeunes, la narration est élégante et devrait réussir à attendrir les plus âgés. Elle s’apparente aux histoires du soir que les parents racontent à leurs enfants. Il ne faut surtout pas s’attendre à de grandes envolées ou de l’épique, mais simplement suivre la quête d’une enfant qui veut devenir une héroïne.
Clairement destiné aux plus jeunes, The Cruel King and The Great Hero a tout pour leur plaire. Avec un gameplay simple et efficace, un enrobage visuel immersif et une narration qui rappelle les histoires du soir, il coche toutes les cases du très bon jeu voire du Dystoseal. Sauf qu’il est en japonais sous titré anglais et vu le public ciblé, cela risque de le desservir dans nos contrées où être bilingue n’est pas chose courante.
Même s’il est toujours possible d’accompagner son enfant dans sa partie, le jeu perdra de sa saveur avec une traduction à la volée. L’immersion sera largement réduite avec la voix d’une autre personne qui traduit et cela en supposant que l’un des parents soit suffisamment à l’aise avec la langue anglaise pour le faire.
En résumé, The Cruel King and The Great Hero est une parfaite porte d’entrée pour le RPG tour par tour japonais niveau gameplay. Il possède une direction artistique de toute beauté et une narration en phase avec son histoire. Son seul gros défaut étant l’absence de localisation française pour permettre aux plus jeunes d’y accéder facilement sans l’aide d’un tiers traducteur à ses heures perdues.
Genre : JRPG pour enfants
Développeurs : Nippon Ichi Software
Editeurs : Nippon Ichi Software, Koch Media
Prix : 59,99 €
Plateformes : PS4, Switch
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur
