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Titanfall 2

La vie est terriblement injuste. Je ne parle pas de ce pauvre SAAvenger, que Mère Nature n’a pas épargné, mais bien de la licence Titanfall. Le premier a été bien accueilli (à juste titre) par la critique, un peu moins par les joueurs, focalisés sur Call of Battlefield. Lorsque Respawn Entertainment a annoncé que Titanfall 2 ne comporterait qu’un pan multi-joueurs, les joueurs ont chouiné (ce qu’ils font de mieux) et ont demandé un solo.

Alors Respawn Entertainment s’est retroussé les manches et a pondu une campagne solo. Mais le jeu ne s’est quand même pas très bien vendu. Allez comprendre. Et pourtant, malgré sa durée de vie assez limitée, cette campagne est une tuerie. C’est pour ça que, des années après sa sortie, j’ai envie de vous en parler. Parce qu’il est, à mon avis, impossible d’aimer les FPS et de passer à côté. Et aussi parce que le jeu est trouvable pour une bouchée de pain.

Si le scénario, qui vous fait incarner Jack Cooper, un bleu qui va se retrouver catapulté malgré lui pilote de Titan, n’est pas d’une originalité folle, il dispose tout de même de sérieux atouts, à commencer par un rythme impressionnant de maîtrise. Un peu l’inverse de cette dernière phrase comportant bien trop de virgules. Après des débuts où l’on apprend à maîtriser ses nouveaux atouts et surtout son Titan, on se retrouve embarqué dans une aventure épique qui jamais ne tombe dans le WTFesque Call of Dutien. Pas de bataillons entiers d’ennemis à massacrer, pas de spawn infini d’ennemis vous obligeant à rusher en grenadant chaque recoin de la map, dans Titanfall 2 tout est maîtrisé et intelligemment exploité.

On vous apprend un nouveau mouvement ? Vous aurez un petit bout de niveau pour vous y accoutumer puis ce sera à vous de l’utiliser quand vous en ressentirez le besoin. Un niveau original dans une usine de fabrication vous obligeant à alterner cabrioles et gunfight ? Il ne sera pas trop long, pour ne pas vous lasser. Et le niveau suivant n’aura rien à voir. Tout est fluide, tout est dosé et on a constamment envie d’envoyer des lettres d’amour aux designers.

Les passages à pied, qui pourraient être en deçà des phases à bord du Titan, sont un pur régal, obligeant à une extrême mobilité et à être constamment sur le qui-vive. Les phases à bord de BT-7274, votre Titan, sont quant à elles plus posées et nécessitent de bien analyser vos ennemis et votre entourage pour sélectionner l’armement adéquat. Jamais vous n’avez l’impression (ou alors elle est très fugace lorsque vous voyez fuir devant vous des groupes de soldats paniqués) d’être un dieu, malgré toute la puissance de votre Titan, celui-ci est vulnérable face à la diversité des ennemis lui tombant régulièrement sur l’engrenage. Et, cerise sur le gâteau, tout ceci est lié par des cinématiques de qualité et surtout, surtout, une relation avec votre Titan qui vous fera régulièrement sourire et même pleurer (à moins que vous ne soyez un monstre sans cœur comme Machiavel).

Vous l’aurez compris, la campagne solo, même s’il ne faut que 6 heures pour en voir le bout, est un modèle du genre et devrait être utilisée dans toutes les écoles de JV pour montrer aux futurs game designers que « toujours plus » n’est pas forcément mieux. Mais ce qui fait la grande force de Titanfall 2, c’est quand même son gameplay. S’il n’innove pas par rapport au premier épisode, il est toujours aussi nerveux et solide.

La combinaison de votre pilote vous permettant de courir sur les murs ou de vous rendre invisible pour un court instant, chacun est libre d’aborder le jeu comme il le souhaite. Que vous soyez un crevard habitué à tuer silencieusement par derrière, comme une vieille péripatéticienne (coucou Machiavel, je parle encore de toi là !) ou que vous vous sentiez l’âme d’une puce sous héroïne à courir sur tous les murs, vous trouverez votre compte. Et les passages en Titan ne sont pas moins intéressants, l’armement équipé vous apportant son lot de pouvoirs (vol stationnaire, bouclier permettant de renvoyer les projectiles…) et de situations tactiques.

J’ai donc beau chercher, je ne trouve guère de défauts à ce titre. Techniquement, c’est très propre sans la moindre anicroche à relever. Pas de ragdoll foireux, pas de cadavre coincé dans un mur. C’est fluide, ça tourne toutafon sans frémir, du travail d’orfèvre. Et visuellement, c’est une bonne claque. Je me suis souvent arrêté, au pied de mon Titan, juste pour observer le décor et voir ce qui m’attendait un peu plus loin. Non franchement, je ne comprends pas que ce titre n’ait pas eu un succès planétaire. Peut-être (sûrement !) est-ce la faute d’Electronic Arts qui n’a pas fait une comm’ correcte et a privilégié Battlefield 1.

Peut-être est-ce l’intransigeance et la frilosité des joueurs à quitter leurs licences favorites. Quoi qu’il en soit, ne serait-ce que pour son solo, Titanfall 2 vaudra le prix que vous mettrez dedans. Et concernant l’injustice qui semble régner sur notre monde, je me console en me disant que Respawn Entertainment a pris sa revanche en sortant Apex Legends, un jeu qui a cartonné sans la moindre campagne du pub. Quel monde étrange…

Note de SAAvenger : C’est pas pour dire mais ça fait perpette que j’encourage tout le monde à jouer à Titanfall 2. Ca reste encore aujourd’hui la meilleure campagne solo que j’ai pu faire sur un FPS cette dernière décennie. Comme décrit par l’autre moche, que ce soit au niveau technique ou au niveau de l’histoire c’est une tuerie : oui oui, moi qui trouve que les histoires dans les jeux vidéo c’est bof, bon c’est pas complexe non plus hein mais elle sort du lot. Le lien qui se développe avec votre Titan est tout simplement super bien amené et vous vous arrêterez plusieurs fois avec l’envie de dire « Wouah ! ». Bref, il n’y a aucune hésitation ou excuse à avoir. Ce jeu est pour vous !

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...