Parasol Stars: The Story of Bubble Bobble III
Une fois n’est pas coutume, nous voici réunis pour tester une nouveauté qui doit bien avoir près de 40 ans d’âge puisque nous allons nous intéresser à un petit classique des années 80, Parasol Stars.
Parasol Stars, produit par les célébrissimes (à l’époque) studios Taito (désormais avalés, digérés et recrachés par Square Enix) est en réalité le troisième opus qui a commencé avec le cultissime Bubble Bobble. Rappelons brièvement l’histoire de la saga.
Bub et Bob sont deux jeunes dinosaures qui vaquent tranquillement à leur occupations (en gros : glander, bouffer et dormir) quand un ignoble méchant, Baron Von Blubba, sorti dont on ne sait quel coin paumé de l’univers, décide de leur piquer leur amoureuse (oui, il n’y en a bien qu’une pour les deux).
Nos deux mini dragons cracheurs de bulles décident alors de partir à sa poursuite (la copine, pas le gros moche de la 8ème dimension). Oui, je vous accorde bien volontiers que les scénaristes de l’époque étaient encore largement trop payés pour ce qu’ils produisaient.
Tout le gameplay de ce premier jeu, sorti en arcade en 1986, consistait à franchir les 100 niveaux qui vous séparent du boss en sautillant de plateforme en plateforme et en emprisonnant vos adversaires dans des bulles que les dragonnets kawaii faisaient alors exploser pour les mettre KO.
En d’autres termes, le gameplay, ultra efficace et qui reste toujours au top aujourd’hui, compensait très largement les faiblesses scénaristiques de l’ensemble. Faut bien reconnaître que dans les 80’s, on n’avait pas encore découvert le CD-Rom, les cutscenes et la musique au format wav. Du coup, on se foutait de tout en dehors du gameplay. Du coup, une croix directionnelle et deux boutons suffisaient à faire notre bonheur.
Cerise sur le gâteau, le jeu était jouable à deux joueurs et, succès faisant, a dû être adapté sur à peu près toutes les machines du marché (soit Sega Master System, NES, Amstrad CPC, Atari ST, Amiga 500, C64, Spectrum, Gameboy, Gameboy Color etc.). Étrangement, je n’ai pas souvenir d’une version PC Engine.
Un an et plusieurs millions de gamepads traumatisés plus tard, Taito décidait de remettre le couvert, non sans avoir nonchalamment renversé la table. Exit les dragons kawaii et enter le petit enfant moche. Adieu le mode 2 joueurs et les bulles, notre petit héros était désormais seul et armé d’arcs-en-ciel. Ce qui faisait un peu léger pour survivre au périple qui vous faisait parcourir 7 îles flottantes (non, pas le dessert).
La subtilité tenait cette fois au fait que vous pouviez brièvement vous servir de vos propres arcs-en-ciel pour accéder à des plateformes apparemment hors de portée.
Et il ne fallait pas traîner, vu que l’eau montait progressivement au rythme d’un timer vicelard, menaçant de vous noyer. Ce qui était, bien entendu, synonyme de game over (Flood et Bullfrog, on pense à vous).
Bien que moins marquante et immédiate que son illustre prédécesseur, cette nouvelle réalisation colorée et acidulée a néanmoins rencontré un succès critique et public qui a, une fois encore, permis à Taito de l’adapter sur pratiquement tous les supports de l’époque.
Trois ans plus tard, le développeur japonais s’était alors retroussé les manches pour réaliser une suite qui, là encore, allait modifier considérablement le gameplay de ce nouveau titre.
Si la mise en place des niveaux rappelle Bubble Bobble et abandonne le scrolling vertical et le timer de Rainbow Islands, Parasol Stars se dote d’un nouvel accessoire à la fois offensif et défensif… Le parapluie (avouez que vous l’aviez légèrement vu venir).
Petite nouveauté, le jeu n’aura cette fois plus les honneurs d’une sortie arcade, à l’inverse du très sympathique Liquid Kids sorti la même année.
Cette fois, c’est la merveilleuse petite machine blanche (ou grise) de NEC (et Hudson Soft) qui aura la chance d’accueillir ce troisième volume (tout comme une très bonne adaptation de Liquid Kids).
Le parapluie qui donne son nom à la version anglaise du jeu a un double usage.
Il permet non seulement de frapper les ennemis et de s’en servir comme projectiles en les renvoyant vers leurs congénères mais également d’emmagasiner les gouttes d’eau qui coulent régulièrement à l’écran.
Votre personnage peut ainsi capturer jusqu’à quatre gouttes d’eau qui lui permettront de déclencher une petite inondation qui embarquera les ennemis qu’elle rencontrera sur son trajet. Il s’agit donc d’un mécanisme qui existait déjà dans le premier Bubble Bobble et qui est justement au cœur du gameplay de Liquid Kid sorti la même année dans les salles d’arcade.
Bref, nous tournons pas autour du pot, le jeu a le charme des productions d’antan avec un gameplay basique mais immédiat qui reste presque toujours aussi percutant quelques 35 ans plus tard. Du côté de l’adaptation, pas grand-chose à signaler.
On retrouve les classiques options de changement de format d’écran qui vous permettront d’avoir un écran étiré tout moche ou au contraire un écran tout joli respectant parfaitement la résolution atypique du jeu (il faut savoir que cette conversion est manifestement basée sur la version PC Engine, console qui dispose d’une résolution légèrement inférieure – variable mais usuellement 256 lignes sur 224 – au traditionnel format 4/3 en 320 lignes sur 240).
Tout aussi classiquement, vous aurez le choix d’ajouter quelques illustrations sur les bords d’écran et/ou d’appliquer des shaders permettant de retrouver une luminosité plus proche du rendu arcade (ce dont je ne suis pas persuadé) ou des scanlines reproduisant peu ou prou l’apparence des écrans cathodiques d’antan avec leurs bords arrondis et leur technologie CRT.
À l’arrivée, il s’agit d’une très honnête adaptation d’un vieux classique qui sera peut-être vendue un poil trop cher au goût de certains (bien qu’on parle d’un prix de 10 €) mais qui reste très plaisante à jouer seul ou en duo.
À vous de voir si vous vous vous sentez une âme de retrogamer ou pas, le gameplay d’antan étant, à l’évidence, un brin rustique par rapport à celui des productions les plus modernes.
Genre : Platformer arcade
Développeur : ININ Games / Taito
Editeur : Strictly Limited Games
Date de sortie : 11 Juillet 2024
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur