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Shines Over: The Damned

Ça peut surprendre mais je suis, en réalité, quelqu’un de très sympathique. Si, si, je vous jure. Et, en tant qu’être très bienveillant (là, je pousse un peu), ça m’ennuie un peu de dézinguer une production indépendante. Pour autant, je ne vois pas vraiment d’échappatoire après avoir subi Shines Over: The Damned pendant la grosse demi-heure que dure « l’expérience » (rajoutez une dizaine de minutes à rater les sauts et à mourir en continu).

L’expérience donc. Je ne vois pas d’autre terme pour qualifier cette chose qui ressemble à un trip itch.io (vérification faite, c’est presque le cas : https://juan-mod.itch.io/shines-over et https://juan-mod.itch.io/shines-over-the-damned). Mais commençons donc par le commencement. Dans Shines Over: The Damned, vous êtes… Humm… je ne sais pas trop, en fait. Un truc au moins est certain : vous possédez des bras et des jambes qu’on aperçoit lors de séquences body awareness plus ou moins foireuses.

Vous êtes seul.e, perdu.e dans un paysage de cendres, déambulant sans but (oui, j’incluse si je veux). L’absence de toute indication à l’écran démontre, si besoin était, que vous n’êtes pas dans une production Ubisoft. A l’horizon… De la brume, de la rocaille et un chien qui couine. Bon, tout cela est intriguant.

Ben quoi, vous ne voyez pas le chien ?

Comme dans tout bon walking simulator qui se respecte, vous avancez – très – tranquillement sur la ligne droite que le jeu ose à peine esquisser avant que celui-ci ne décide à vous avouer que vous pouvez également courir et sauter. Ce qui tombe assez opportunément puisque vous rencontrez rapidement le premier obstacle à franchir, lequel se présente sous la forme d’un ravin. Jusqu’à là, tout va bien.

L’ambiance est maussade, intrigante, le paysage torturé et rocailleux est nimbé dans la brume et les jeux de lumière peignent un tableau assez plaisant pour le spectateur (ou le joueur, ça dépend de vos attentes en matière de gameplay). Puis survient brutalement le premier QTE foireux (et intrigant, ça va de soi) et les choses commencent à se gâter très sérieusement.

N’était-ce donc pas un walking simulator, un trip sensoriel qui devait vous amener à interroger l’existence même du monde qui vous entoure et à vous questionner sur la vision de l’auteur ? Ne serait on qu’en présence d’un vulgaire jeu vidéo (avec un chien couinant qui surgit brutalement de scène en scène, je vous l’accorde) ? La progression au fur et à mesure des différents chapitres qui composent le jeu va hélas donner la réponse assez rapidement.

C’est… intrigant.

Le jeu (le trip / l’expérience ? Rayez donc les mentions inutiles) va alors enchaîner les séquences de plateforme moisies et de puzzles plus ou moins chiants avec une régularité admirable tandis que la qualité graphique des décors va s’amenuiser crescendo jusqu’à ressembler à une jam sur Unreal 4 (sérieusement, cette gare abandonnée me donne l’impression de sortir d’un fan game sur Silent Hill.)

Etant donné que je veux éviter au maximum les spoilers (et l’effort, ça va de soi), je ne dirai rien sur les puzzles si ce n’est qu’ils sont souvent plus fastidieux qu’ingénieux. Quant aux séquences de plateforme… dites-vous simplement que mon voisin se rappelle m’avoir entendu hurler de rage. Cerise sur le gâteau, le créateur a eu la merveilleuse idée de n’autoriser aucune sauvegarde et de ne prévoir aucun checkpoint. L’expérience se vit d’une traite et, manifestement, on ne transige pas avec l’art.

Ah… tiens, un chien.

Suis-je sorti grandi de mon bref passage sur Shines Over: The Damned ? À l’évidence, non. Vous recommanderai-je Shines Over: The Damned, pour peu que vous soyez un peu moins obtus que moi ? Toujours pas. Que retirerai-je de Shines Over: The Damned ? Honnêtement, plus un agacement progressif mais bien réel qu’une épiphanie.

Je vais être un peu basique mais il y a, à mon sens, de bien meilleures manières de dépenser 15 € sur Playstation 5 (et non, je ne parle pas d’acheter des skins sur un free to play, bande de baleines).

Genre : Walking Simulator
Éditeur : Firenut Consulting S.L.
Date de Sortie : 21 Mars 2024
Prix : 15€
Plateforme : PS5
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Baalim

Vieux joueur, atariste convaincu, collectionneur de trucs bizarres et hétéroclites, geek à ses heures perdues, pratiquement certain de n’avoir rien signé et de ne pas être payé, il se demande encore ce qu’il fait là.

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