Jeux vidéoJouer

Dungeons 4

Cela faisait trois ans que j’attendais. Trois ans sans baffer le moindre Snort. Trois ans sans blagues pourries. Heureusement pour moi, pour vous, pour le reste de l’humanité, Dungeons 4 est là pour vous faire passer de bonnes fêtes de fin d’année. Enfin j’espère…

Tout d’abord, première constatation : il est dommage de sortir deux Dungeon Keeper-like en quelques semaines, cela crée une compétition inutile après des mois de disette dans le genre. Et je suis gentil de ne pas compter SteamWorld Build, beaucoup plus orienté gestion, dans le lot.

Alors, pourquoi tant d’impatience à mettre les mains sur Dungeons 4 se demanderont les plus jeunes d’entre vous ? Parce que c’est tout simplement – et ça n’engage que moi – la meilleure série dans le genre. Les développeurs ont su, au fil des ans, passer du statut de clone à une franchise ayant sa propre personnalité et ses codes.

Tout d’abord, commençons par le plus évident : le graphisme ultra coloré et cartoonesque. Ça pète dans tous les sens, ça flatte la rétine et c’est choupinou comme tout. On a plus l’impression de construire un Club Med pour monstres de dessins animés qu’autre chose. C’est à contre-courant du thème, qui vous place dans les godasses du Mal Ultime (les majuscules sont importantes) mais totalement raccord avec l’autre point fort du jeu.

L’humour. Pas un humour fin et subtil. Non, un humour bien idiot à base de voix off à l’accent so British totalement barrée défonçant régulièrement le 4ème mur et de références pillant allégrement et sans la moindre subtilité la culture geek. C’est idiot, désespérant, hilarant et on se demande toujours quelle connerie ils vont nous sortir.

Pour ce 4ème épisode, et parce que vous aviez déjà conquis le monde entier dans le précédent, il fallait trouver un twist. Facile : votre main droite, une elfe noire du nom de Thalya, aussi idiote que le reste de votre équipe et bien plus maladroite, libère malencontreusement un sort qui vous éparpille aux quatre vents. Ballot.

Pire, elle se fait capturer juste après par son demi-frère, un paladin héroïque ne connaissant qu’un speech pour motiver ses troupes… Vous allez donc devoir le combattre et récupérer votre Général en chef afin qu’elle puisse vous redonner votre forme en accomplissant un certain rituel. Vous voilà partis pour de longues heures, la durée de vie du titre étant aussi élevée que celle des précédents.

Ce qui différencie principalement Dungeons 4 de Dungeon Keeper et même Naheulbeuk’s Dungeon Master, c’est que le jeu se joue sur deux niveaux : l’Underworld d’un côté avec la construction de votre Donjon et de l’autre l’Overworld – la surface – où vous lancerez vos troupes à l’assaut des constructions de vos ennemis.

Petites nouveauté de cet épisode : les Nains. Ces êtres, que vous trouveriez charmants en temps normal, sont cette fois vos ennemis et vous allez devoir vous en débarrasser dans l’Underwolrd. Oui, en plus des attaques habituelles de héros, venus piller vos coffres et des nids d’araignées, élémentaires et autres saloperies hantant le monde souterrain.

D’un côté vous allez donc devoir creuser et aménager des pièces pour vos troupes, toujours divisées en 3 grands groupes (Horde, avec les Peaux-Vertes, Morts-Vivants et Démons) ayant chacun leurs attentes et besoins. L’arbre technologique permet de débloquer de nouvelles pièces comme l’arène ou la salle de gardes qui serviront soit à la protection soit à la production de ressources.

Car non, l’or trouvé dans les galeries est bien vite insuffisant et il va vous falloir de la Mana, pour jeter des sorts ou de la Méchanceté, gagnée en détruisant des bâtiments et troupes ennemis. Cela obligé à sortir de chez soi pour tout dévaster, au lieu de rester gentiment dans sa base en attendant de pouvoir rouler sur tout le monde.

Cet équilibre est ce qui rend le jeu parfois difficile – même si le mot est un peu fort – car en tentant des raids en extérieur sans être vraiment préparé, ou en creusant trop loin, on peut souvent se mettre tout seul dans la panade. Rien n’est cependant jamais perdu d’avance et il faut constamment avoir un œil sur vos ressources, vos minions et l’état de vos troupes.

Et ne pas oublier bien entendu et dès que les ressources le permettent, de continuer à vous répandre, à poser des pièges partout et à planifier. C’est d’ailleurs pratique, vous pouvez pré-construire tout ce que vous voulez, vos minions venant s’en occuper lorsque vous aurez les ressources. On peut donc pré-aménager un coin, laisser vos Snorts creuser et construire pendant que vous êtes en train de raser des camps de héros en extérieur.

Beaucoup de choses à faire donc et surtout beaucoup de choses différentes. Selon les missions vous allez devoir défendre votre Donjon, intercepter des convois en extérieur ou raser des colonies Naines, le tout avec des justifications ubuesques et hilarantes. C’est idiot, c’est bête et c’est ce qui plaît ! Et la cerise sur le gâteau ? Il est possible de faire toute la campagne en coopération (ce que je n’ai pu tester, n’ayant pas d’amis).

Au niveau technique, rien à dire ça tourne très proprement même si je regrette un peu le zoom arrière trop timide qui ne permet pas de prendre assez de recul et qui rend certains passages bien bordéliques et difficiles à déchiffrer. Mais rien de grave on est vraiment dans le chipotage.

Vous aimez la gestion, le Mal Absolu et l’humour idiot ? Alors Make your Dungeon Great Again comme on dit et procurez-vous Dungeons 4, même si vous avez les précédents. Les changements ne sont pas révolutionnaires la franchise ronronne tranquillement, mais quel plaisir d’entendre à nouveau le narrateur se disputer avec Thalya. Et surtout il y a des Nains. Que demandent les Snorts le peuple ?

Genre : Dungeon Keepr-like

Développeur : Realmforge Studios

Editeur : Kalypso Media

Date de Sortie : 9 Novembre 2023

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...