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Early Access: Pathogenesis: Overcome

Dans le petit monde féérique des Early Access, vous trouvez de tout : des jeux en pre-alpha, des jeux quasiment finis ou d’autres tellement pétés qu’on se demande comment les développeurs peuvent mettre ça à disposition. Mais majoritairement, les phases d’Early Access sotn vitales pour les petits studios qui vont implémenter petit à petit les fonctionnalités de leur jeu tout en prenant la température auprès des joueurs. Dire que Pathogenesis: Overcome en a besoin est un euphémisme dont Dystopeek a le secret.

Le développeur russe de Pathogenesis: Overcome m’a prévenu en m’envoyant la clé : le jeu est loin d’être fini et il leur reste beaucoup de boulot. C’est normal, cela permet d’adoucir le jugement du testeur qui, en voyant l’implication de l’équipe, va finir par un « c’est pas mal du tout mais attendez encore un peu ».

La fiche du jeu prévient aussi : Pathogenesis: Overcome a un gameplay « hardcore ». Et là niveau euphémisme, je pense qu’on est dans le top 10 annuel. Pathogenesis: Overcome fait tout pour vous faire crever. Rien n’est user-friendly, le fun a été retiré jusqu’à la dernière goutte pour que vous en baviez le plus possible. Et… c’est cool !

Alors attention, il y a hardcore et hardcore. Comme dans Pathogenesis: Overcome vous dirigez un survivant – dans les années 2030 – d’une pandémie ayant transformé tout le monde en infectés. Vous êtes dans le village de Raskovolo qui, si Google Maps ne se trompe pas, se situe en plein milieu de la Creuse et devez… survivre. Ouais, ça claque hein ? Et figurez-vous que dans la Creuse, quasiment chaque maison est habitée par des gens collectionnant fringues militaires, armement et ketchup.

Vous allez donc escalader des clôtures, fouiller des coffres de voitures, des chambres à coucher ou des salons pour trouver ici un plus grand sac à dos, là un holster pour votre pistolet. Tout en essayant de rester silencieux car vous vous doutez bien que les infectés ne rateront pas la moindre occasion de vous sauter au cou.

Une partie de Pathogenesis: Overcome se déroule donc toujours de la même manière : on essaie de rester silencieux le plus possible, à un moment donné on s’emmêle les pinceaux dans les contrôles, on fait du bruit, des infectés sont attirés, on court (spoiler alert: pas assez vite) et on meurt. On respawn avec son équipement et on repart. C’est très limité pour le moment mais c’est écrit en gros : Early Access.

Mais en quoi est-ce hardcore ? Pour la partie voulue par les développeurs, ce sera la rareté des munitions, les dizaines d’objets différents devant être combinés, comparés. Les différentes jauges de fatigue, faim ou soif, les blessures localisées. On est dans le réaliste, on sent le jeu créé avec l’amour du détail. Oubliez les top-down shooters, dans Pathogenesis: Overcome si vous sortez votre arme, c’est que vous êtes déjà dans la panade.

Mais qu’est-ce qui le rend vraiment hardcore ? Tout simplement son état d’avancement. Commençons par le plus évident : les contrôles. Un guide Steam a été créé pour vous les donner car ils sont impossibles à paramétrer. C’est comme ça, démerdez-vous. Bon, je pense qu’à un moment ils seront paramétrables, mais là ça complique la vie du joueur. Surtout que des choix étonnants ont été faits en amont, et j’espère franchement qu’ils reviendront dessus.

Le déplacement se fait en cliquant droit, les touches ZQSD ne servant qu’à faire des écarts. Double-cliquer droit vous fera sprinter vers le point choisi en vous montrant le chemin qui sera suivi. C’est rigide, pas du tout intuitif et contribue à de nombreuses boulettes. Surtout que la gestion de la caméra est encore bancale… Celle de l’inventaire est quant à elle extrêmement fastidieuse. On ne sait pas pourquoi certains éléments ne vont pas dans certains sacs/poches, le nombre de clics pour faire la moindre action est impressionnant. Changer de sac à dos vous obligera à vider l’ancien au sol avant de tout remettre article par article dans le nouveau. Oui, on a connu mieux. Mais l’équipe a réalisé son erreur et travaille dessus.

Le système de combat – et surtout de visée – est quant à lui tellement frustrant qu’on en vient à refuser tout combat, qui de toute manière se termine toujours par notre mort. Il y a clairement un énorme travail à faire de ce côté. Hardcore du fait du manque de munitions, oui. Hardcore parce qu’on ne peut rien faire, bof. Et ne me parlez pas de la possibilité de ralentir le temps, c’est un pansement sur une jambe en bois.

Vu l’avancement du jeu, vous vous doutez bien que l’IA des ennemis ou le pathfinding ne sont pas non plus optimisés. Grimpez sur une voiture et tous les infectés s’agglutineront autour, vous permettant de les flinguer tranquillement. Plus gênant, vous ne savez jamais où votre personnage va escalader les clôtures ce qui peut conduire à des morts frustrantes quand vous êtes poursuivi.

Alors ce Pathogenesis: Overcome, est-ce qu’on l’amène dans un terrain vague pour se débarrasser discrètement du corps après l’avoir mis à mort ? Non, bien sûr que non ! Les bases du concept sont là et sont saines. J’ai essayé d’attendre au maximum avant de faire la comparaison mais il faut bien que je me lance : on sent que c’est un projet à la Project Zomboid, où les développeurs ont juré sur une pile de bibles de finir leur jeu ou de mourir en codant.

La roadmap est cohérente pour le moment, il y a tellement de choses à implémenter et – à mon avis – à reprendre qu’il est impossible d’espérer une sortie en v1 avant un bon moment mais ça n’est pas grave, il y a déjà de quoi s’amuser par petites sessions. Et comme vous l’aviez anticipé, mon avis va se résumer à un « c’est pas mal du tout mais attendez encore un peu ». Sauf si vous aviez, à l’époque, soutenu Projet Zomboid à sa sortie. Là vous êtes suffisamment masochiste pour foncer dès maintenant.

Genre : Survie hardcore

Développeur : 269th Lab Games Softworks LLC

Éditeur : 269th Lab Games Softworks LLC

Date de sortie en Early Access: 4 Septembre 2023

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...