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Early Access: These Doomed Isles

En ce moment, les jeux indépendants sont dans la phase « mélange des genres ». Après An Ankou qui mélangeait rogue-like et crafting, voici These Doomed Isles qui se place pile à la frontière entre builder, tower defense et jeu de cartes. Et bien sûr le tout en pixel art ; parce qu’on a une certaine idée du prestige dans la sphère indépendante.

Le mélange est un gage d’originalité et permet de se distinguer de la masse des « hey regardez j’ai refait Factorio mais cette fois y a des loutres », mais il peut être aussi sévèrement casse gueule en mixant des genres qui pourraient naturellement s’exclure. Alors est-ce réussi ou le concept tombe-t’il totalement à l’eau ? Un article qui répond sans se mouiller (ami de l’humour et du double sens, bonjour).

Divinité en ligne

Une fois n’est pas coutume, enfin si mais on va dire que ça fait longtemps, These Doomed Isles nous place dans la peau d’un dieu. Et ce n’est pas une figure de style : vous êtes bel et bien dans la peau d’un dieu. Vous devez même le sélectionner au début de votre run.

Chaque dieu a des pouvoirs et des avantages, mais également des demandes bien spécifiques. Il devra se servir de ses pouvoirs pour faire fructifier ses fidèles, ces derniers étant à la fois la source de sa puissance mais aussi son talon d’Achille.

En effet, vous devez bien vous occuper de vos gens en créant des bâtiments adaptés à leurs demandes, mais également en leur fournissant nourriture et protection. Le célèbre trio magique « le gîte, le couvert et la sécurité » prend ici tout son sens. Pour faire vivre tout ce petit monde, rien de plus simple : des ressources (bois, pierre, fer, or) et de la nourriture. Viennent s’ajouter deux concepts : le bonheur et la foi. La foi que vos ouailles vous porte va vous permettre de faire des miracles, le bonheur qu’ils ressentent les fera rester auprès de vous.

La boucle de gameplay est connue : vous construisez des bâtiments qui vont générer des ressources, ces ressources seront utilisées par vos fidèles pour prospérer, ce qui demandera encore plus de bâtiments et donc de ressources, etc. Alors qu’est-ce qui fait que ce jeu est différent ?

Divinité: péché originel

Trois ajouts majeurs qui changent tout : le craft n’est disponible que via des cartes que l’on tire d’un deck ; on subit des attaques régulières et de plus en plus puissantes de tout un tas de créatures diverses et variées ; on a un temps limité pour remplir une série d’objectifs et éviter le game over. On retrouve les trois éléments constitutifs du titre : Jeu de cartes, Tower Defense, Builder. Auxquels se rajoute une forte composante rogue-like.

Comme dans tout bon rogue-like, vous gagnez un ou plusieurs niveaux à la fin de chaque run, qu’il soit réussi ou non. Niveaux qui débloquent des cartes à ajouter à votre deck. Ces dernières (nouveaux pouvoirs, nouvelles constructions, nouvelles défenses), améliorent vos capacités à survivre un peu plus longtemps.

Ajoutez à cela des « zones » à construire (des terres entre les îles) et des emplacements de ressources à aller chercher par ce moyen, des systèmes de malédictions/bénédictions (des buffs et débuffs donc), et on arrive rapidement à un ensemble de mécaniques complexes qui vont rendre l’exercice global très difficile. Heureusement, un tutoriel très bien fait vous prend par la main pour vous faire saisir ces concepts et leur mise en place.

Toutefois, il vous faudra vous creuser les méninges pour associer efficacement les différentes synergies entre les cartes, votre expansion, l’entretien de votre petite peuple, et les attaques régulières.

Noir & Blanc

Graphiquement These Doomed Isles est très choupinou. Le pixel art est joli, les animations sont mignonnes tout plein et les couleurs sont chatoyantes. Musicalement c’est agréable, mais de toute façon vu les heures qu’on passe sur ces jeux autant vous mettre votre propre musique pour ne pas devenir fou à force d’entendre les mêmes morceaux.

Techniquement il n’y a rien à dire, le jeu tourne rapidement et sans encombre sur nos machines de guerre, et son faible poids fait qu’il pourrait squatter votre ram sans se faire remarquer. L’UI est efficace, on s’y retrouve très facilement et il n’y a pas de sous-menus dans lesquels on risque de se perdre, c’est toujours un très bon point.

Il est également très agréable d’avoir plusieurs façon d’aborder un problème. Les îles étant générées aléatoirement à chaque run, il n’y a pas de solution infaillible. Bien sûr, les débuts se ressembleront probablement tous un petit peu, mais très vite les aléas des cartes tirées et du placement géographique vous forceront à prendre des décisions spécifiques.

Simulateur de Dieu

La rejouabilité est, on s’en doute, excellente. Chaque partie foirée (et il y en aura) donne envie d’y retourner. Les nouvelles cartes à découvrir, les stratégies à essayer, les graphismes mignons et la jouabilité sans fausse note font de These Doomed Isles un petit jeu agréable et prometteur. Car oui, je le rappelle, il n’est qu’en Early Access.

Ce qui permet d’espérer un lissage de ses mécaniques afin de rendre l’ensemble un peu plus digeste pour les nouveaux venus. En attendant, et si vous aimez les god games originaux, These Doomed Isles est sans nul doute un projet à suivre de près.

Genre : god game

Développeur : Triplevision Games Limited

Editeur : Fireshine Games

Date de Sortie : 25 sept 2023

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

CekterDown

Fasciné par Sherlock Holmes et le mythe de Cthulhu, j'aime également la science-fiction et tout ce qui s'y rapporte, je ne réponds qu'aux superlatifs et ne désespère pas qu'on me voue un culte un jour. J'aime surtout m'entourer de gens plus talentueux que moi.