DystosealJeux de sociétéJouer

Unmatched

Quand vous étiez petits, vous passiez des heures à vous demander qui est le plus fort entre le paresseux et le lamentin. Ne mentez pas, nous l’avons tous fait : prendre des paires improbables et fantasmer autour d’un combat aussi improbable qu’excitant. Réjouissez-vous parce qu’il est tout à fait possible de maintenant répondre à une de vos questions d’enfance : qui gagnerait entre le Petit Chaperon Rouge et Sherlock Holmes. Comment je le sais ? En jouant à Unmatched pardi !

Unmatched, c’est une refonte de Star Wars: Epic Duels par Rob Daviau et Justin D. Jacobson avec la volonté de mettre aux prises des personnages mythologiques ou de fiction. Big Foot, le T-Rex de Jurassic Park, Daredevil ou la Méduse, la liste des différents combattants est longue comme le bras et ne cesse de s’allonger.

Ce qui fait le succès d’Unmatched, ce sont bien entendu les personnages mis en scène, mais aussi et surtout son accessibilité. C’est du combat avec des cartes et des figurines, ça se joue vite et s’explique encore vite ! Un plateau de jeu figurant une arène découpée en zones, des héros représentés par une figurine (fort jolie même si non peinte) et leurs éventuels acolytes par un jeton, un deck de 30 cartes uniques et… c’est tout ce qu’il vous faut pour jouer. Le gagnant ? Celui qui tue le héros adverse ! Le ou les acolytes ne sont que du menu fretin et leur mort n’a pas d’incidence.

A son tour, après avoir tiré sa main de départ, chaque joueur doit faire deux actions parmi trois possibles : manœuvrer, attaquer ou utiliser un stratagème. Il peut attaquer deux fois, attaquer puis bouger ou l’inverse, il n’y a pas de limitation hormis de faire obligatoirement deux actions.

Pour manœuvrer, il va tirer une carte et bouger ses combattants d’un nombre de cases maximum égal à sa valeur de déplacement. Il peut décider de ne pas bouger mais doit quand même tirer une carte. Cela peut sembler un détail mais il faut savoir qu’à chaque fois que l’on doit tirer une carte et que le deck est vide, on perd 2 points de vie, et généralement les combattants n’en ont qu’une quinzaine au départ. Cela permet de simuler l’épuisement du combattant et oblige surtout à bien gérer sa main.

L’utilisation d’un stratagème est très simple, on joue la carte – si le combattant cité dessus est toujours vivant – et on résout les effets. Ceux-ci peuvent permettre de se replacer ou d’infliger des dégâts et ils sont rarement appréciés de l’adversaire. Et quoi de plus satisfaisant que de voir un sourire se crisper ?

Attaquer est ce qui rend les parties d’Unmatched si passionnantes. Les cartes d’attaque et de défense comportent plusieurs informations capitales : qui peut l’utiliser (le héros, son acolyte ou les deux), si c’est une carte d’attaque, de défense ou une carte polyvalente, sa valeur et ses effets.

Dans un combat, l’attaquant déclare qui attaque qui. Il choisit ensuite une carte face cachée, laisse le défenseur en choisir une (éventuellement) et ensuite les cartes sont révélées. On regarde s’il y a des effets Immédiatement, que l’on applique, puis s’il y a des effets Pendant le Combat, que l’on applique aussi. On compare ensuite la valeur d’attaque contre la valeur de défense des deux cartes jouées, retranche la différence des points de vie du défenseur et enfin on applique les effets Après le Combat s’il y en a.

Cela peut sembler fastidieux mais le tout se fait en quelques secondes et surtout… les retournements de situation sont fréquents. Vous aviez réussi à vous approcher de votre adversaire, vous aviez LA carte aux effets dévastateurs ? Lui vous en sort une qui les annule tous et transforme votre attaque en petite claque inoffensive.

Chaque personnage et son acolyte ont leur propre style de jeu, combattent soit au corps à corps soit à distance (et dans ce cas là les zones de couleur prennent toute leur importance) et disposent de capacités spécifiques. Certains vont gagner en puissance quand ils prennent des coups, d’autres vont utiliser des mots clés sur les cartes dans leur défausse, d’autres n’ont pas d’acolytes mais se téléportent comme l’Homme Invisible… Il y en a pour tous les goûts.

Unmatched fait partie de ces jeux que l’on sort régulièrement, quand un ou plusieurs (on peut jouer à 4) amis passent à la maison. Il est vite expliqué, vite mis en place et aucune partie ne ressemble aux autres. Certes les esprits chagrins peuvent pointer du doigt le nombre important de boîtes disponibles, mais il faut savoir que chacune est indépendante et qu’à moins de vouloir tout collectionner, il suffit de se concentrer sur les héros qui nous semblent intéressants.

Pour les collectionneurs par contre, il faut savoir que les boîtes avec des héros à licence – au hasard les Marvel – ne sont disponibles qu’en anglais, ce qui peut en rebuter certains, et qu’il va falloir prévoir un peu de place pour tout mettre…

Pour ceux qui n’ont pas d’amis, sachez qu’une version Steam est disponible et s’avère très agréable à utiliser, avec des achats de héros soit par season pass soit à l’unité, ce qui permet un filtrage encore plus précis. La version de base coûte une vingtaine d’euros et permet surtout de jouer contre une IA qui se débrouille pas trop mal.

J’ai présenté Unmatched à Mitchpuru, habituellement amateur de jeux d’histoire bien plus sérieux, et à d’autres amis qui jouent très rarement aux jeux de société, la réaction a été la même à chaque fois : ils ont aimé la partie de découverte et ont tenu à explorer les decks de chaque combattant pour les parties d’après, des étoiles plein les yeux.

Chaque joueur devrait avoir au moins une boîte d’Unmatched dans sa ludothèque, tant c’est un jeu facile à sortir et plaisant à jouer. Les parties étant rapides, il est très facile de prendre sa revanche, de tester de nouvelles tactiques avec son héros préféré ou même d’en découvrir un. Facile à prendre en main, difficile à maîtriser, c’est un jeu que je vous conseille sans la moindre retenue, en numérique comme en physique.

Comme en plus il y a un des groupes Facebook dédiés et des championnats organisés en ligne et dans plusieurs villes, vous ne risquez pas de tomber à court d’adversaires. Allez, choisissez une boîte et lancez-vous ! Quant à moi, je vais tenter de comprendre pourquoi je perds toujours contre la Méduse…

Auteur : Rob Daviau, Justin D. Jacobson

Artiste : Oliver Barrett

Editeur : Mondo Games, Restoration Games, iello

de 2 à 4 joueurs

de 20 à 40 minutes

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *