Welcome to Wrexham
Une fois n’est pas coutume, je ne vais pas vous parler d’une série idiote mais bel et bien d’un documentaire, sur un club de foot qui plus est. Oui ma p’tite dame, tout se perd chez Dystopeek ! Ce documentaire, Welcome to Wrexham, met à l’honneur un club gallois, le Wrexham AFC donc, dont l’histoire est tout sauf commune.
Fondé en 1864, le club de football de Wrexham a été racheté en 2021 alors qu’il était depuis une quinzaine d’années bloqué dans une division loin, très loin de la Premier League, la National League. Porté à bout de bras par les fans, le club est un cas unique : c’est le plus ancien club professionnel gallois et son stade est le plus vieux stade international encore utilisé. Autant vous dire qu’on n’est pas devant un petit club amateur du fond de la Creuse (mes excuses aux footballers amateurs de la Creuse).
Racheté en 2021 donc, ce qui pourrait être un non-événement si… les acheteurs n’étaient pas Ryan Reynolds et Rob McElhenney. Comme vous ne passez pas toute votre vie devant des jeux vidéo, inutile de mentionner que vous les connaissez de Deadpool (au pif) et It’s Always Sunny in Philadelphia… Deux acteurs nord-américains qui rachètent un club de foot gallois. Un club de foot au fin fond du seau… WTF comme on dit !
Pourquoi ? Comment ? Pourquoi Wreham en particulier ? Autant de questions auxquelles Welcome to Wrexham répondra lors de la première saison (sur deux disponibles), vu que nos deux compères ont décidé dès le début de commencer le documentaire. Oui c’est assez visionnaire, les fans pouvant refuser le rachat du club. Mais heureusement, la vente se fait et on plonge directement dans la vie du club. Et celle des joueurs. Et celle de la ville. Et celle des supporters.
Parce que si Welcome to Wrexham nous offre de nombreux moments avec Rob et Ryan, soyons honnêtes : ils ne sont pas les héros du show, même si leurs apparitions sont croustillantes. Le vrai héro, c’est le club, celui qui fait vivre une ville entière. Que le club gagne et c’est toute la ville qui fait la fête, qu’il perde et elle tombe en dépression. Cela peut sembler idiot, ou même surjoué, mais les vrais supporters comprendront. D’ailleurs, je m’estime supporter mais quand je vois l’investissement affectif outre-Manche, l’intensité du public à domicile comme à l’extérieur, je me dis qu’on a encore du chemin à faire en France…
C’est là la grande force de Welcome to Wrexham : nous faire vibrer en même temps que les locaux, nous faire pleurer, trépigner devant notre écran. La tension est palpable lors des matchs – ils utilisent beaucoup d’extraits de match – à croire que tout est scripté pour apporter un maximum de tension. Mais non, cela s’est passé dans la vraie vie ! Et aucun sujet n’est évité, même les plus difficiles comme celui du hooliganisme.
Il est d’ailleurs marrant de voir les désillusions de Rob et Ryan quand ils s’aperçoivent que tout ne se passe pas forcément de manière logique autour et sur le terrain et que la catastrophe n’est jamais bien loin. Mais leur comportement et leurs actions pour la ville et le club sont admirables (et auront un immense impact sur la communauté entière) et feront changer d’avis pas mal de détracteurs…
Que ceux qui n’aiment pas forcément le football se rassurent : il est presque secondaire, c’est l’humain qui est mis en avant. Interview de joueurs, tranches de vie de supporters ou drames familiaux, que ce soient de belles ou de tristes histoires, le savoir-faire est là pour le montage et on reste happé jusqu’au bout.
Magistral, poignant et intense, ce documentaire est un must see si vous êtes supporter d’une quelconque équipe, ou si vous voulez comprendre pourquoi l’humeur de votre partenaire semble dépendre d’un rectangle vert… Welcome to Wrexham, mon énorme coup de coeur du moment !
