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Lysfanga: the Time Shift Warrior

Chers amis, nous sommes réunis en ce jour pour nous pencher sur le cas de l’improbable Lysfanga: the Time Shift Warrior, production francophone signée Sand Door Studio et éditée par le studio Quantic Dreams de David Cage, célèbre créateur d’Omikron: the Nomad Soul, Fahrenheit, Heavy Rain ou encore Beyond Two Souls.

Et ce que nous avons sous les mains n’est pas commun puisqu’il va s’agir d’un jeu typé Hack & slash hybridé au puzzle game (oui, j’assume la description).

Visuellement, c’est propre, non ?

Avant d’attraper votre manette (car oui, misérable Pciste, le jeu a bien été conçu pour cet accessoire du démon ! Bon, je reconnais que pour le speedking de l’Atari ST, il y avait  un peu de ça) et non pour le sacro-saint combo clavier manette, il serait bon de déflorer quelque peu l’intrigue et l’univers de ce Lysfanga: the Time shift Warrior (que je me bornerai à partir de maintenant à appeler plus simplement Lysfanga ou « le jeu » pour des raisons de flemme et d’incompétence crasse à utiliser le copier/coller).

En des temps lointains la déesse de la lumière, affrontant son ennemi juré, a pris la décision de figer dans le temps les cités des hommes, leur permettant ainsi de vivre en paix durant des centaines d’années, désormais hors d’atteinte des Raxes, serviteurs de l’adversaire.

Je suis légion et la distribution de baffes va commencer

Oui, je sais, on nage en plein cliché mais, soyons honnêtes, les amateurs de fantasy en ont l’habitude. Afin de prévenir le retour de l’ennemi ancestral, chaque nouvelle génération voit naître un enfant doté de pouvoirs divins qui se trouvera chargé de devenir le Lysfanga, sorte de protecteur du peuple. 

Le système marche plutôt bien durant des centaines d’années jusqu’à l’arrivée d’Imë et de son frère jumeau. Bien évidemment, la naissance de jumeaux jette un léger froid et grippe quelque peu la machine de la Destinée. Imë, experte en armes blanches, se trouve seule intronisée Lysfanga (à partir d’ici, je vais l’appeler Lysfanga et arrêter de m’enquiquiner avec le e tréma).

Ça vexe un tantinet son frère, adepte de la magie, qui le prend manifestement moyennement bien puisqu’il décide de disparaître dans la nature sans même laisser d’adresse postale ; ce qui n’est pas du tout suspect ou inquiétant.

Oui, dans ce cas précis, ça va au delà des difficultés pour garer la double poussette

Quelques année s’écoulent dans une relative quiétude jusqu’au jour où le sortilège qui conserve les anciennes cités hors du temps s’estompe brutalement, offrant aux Raxes, qui ont manifestement la rancune ancrée au corps, une belle occasion d’aller tabasser le bon peuple qui n’en demandait pas tant.

Lysfanga, n’écoutant que son courage et sa fiche de poste, s’élance alors contre les légions ennemies, bien décidée à leur expliquer pourquoi il est toujours déconseillé d’énerver une héroïne et, accessoirement, la chouchoute de la Déesse. Manque de bol, la chance du débutant est aux abonnés absents et Lysfanga, toute auréolée de sa gloire de Protecteur du peuple, tombe au champ d’honneur dès la première escarmouche.

Ce qui la fout un peu mal quand même.

Le jeu aurait pu s’arrêter là (et générer quelques critiques passablement énervées quant à la durée de vie du soft) mais fort heureusement, c’est à ce moment précis que la Déesse de la Lumière décide d’intervenir et de ramener notre fière héroïne à la vie, non sans l’avoir préalablement dotée d’un pouvoir nouveau qui va s’avérer, comme nous allons le voir, fort utile.

Lysfanga, je ne te cache pas que ton premier run a été un peu pourri. Du coup, je te file un super pouvoir

La Déesse, bien conscience qu’une héroïne sur le carreau dès la première échauffourée n’impressionne que modérément l’ennemi, décide alors de lui confier le pouvoir de manipuler le temps (Ubi nous indique qu’il a breveté le concept). Oui, dis comme ça, on reste un peu sceptique sur la nouvelle force de frappe de Lysfanga. Un fulguro poing, une hache magique ou des lasers OK, on prend et on va marave ces gros bâtards de Raxes mais la manipulation du temps, c’est un truc à laisser aux amateurs de Braid. L’heure des explications est donc venue, brave lecteur.

Si le scénario ne semble pas briller particulièrement par son originalité (honnêtement, le résumé ci-dessus montre que ça ne m’a pas trop captivé), le jeu peut, en revanche, se targuer d’un gameplay qui mélange allègrement le traditionnel hack & slash à une sorte de jeu de réflexion/puzzle game.

L’armure présente, à l’évidence, une faiblesse mais qu’importe, on a misé sur le look

Dotée de ce pouvoirs nouveau, notre jeune héroïne va donc avoir la capacité de remonter le temps et de créer des doubles d’elle-même afin de latter plus efficacement les gueux qui ont décidé de s’installer sur le territoire national sans demander d’autorisation préalable ni dire s’il te plaît. Le mécanisme est malin puisque le jeu va permettre de créer divers clones temporels de notre héroïne qui vont reproduire ses mouvements passés à l’identique.

En effet, il n’est pas question de simplement multiplier notre héroïne en X exemplaires (je vous ai perdus ?) mais bien de lui permettre de multiplier les attaques face à l’ennemi en coordonnant les différents clones temporels. Comment ça, c’est pas clair ? Petite explication de texte.

Lors d’une première séquence de combat, les groupes ennemis sont massés à trois endroits différents. Notre première action va donc être d’envoyer notre héroïne tabasser le groupe qui se trouve au centre de l’écran. En plein milieu de l’échauffourée, vous décidez alors d’utiliser la touche rembobinage, ce qui va avoir pour effet de créer un nouveau clone que vous allez pouvoir lancer cette fois au combat face au groupe situé à droite de l’écran.

Résultats des courses, Lysfanga va se trouver simultanément engagée au combat au centre et à droite de la map. C’est donc le moment pour utiliser une nouvelle fois la touche rembobinage et de dégainer un troisième clone qui va, alors que la version originale et le clone numéro 1 s’occupent du centre et de la droite, s’attaquer au dernier groupe situé à gauche de l’écran. C’est bon ou il faut que je fasse un dessin ?

Je sentais bien qu’il fallait un dessin. Cet ennemi ne peut être vaincu qu’en le frappant dans le dos. Il est donc nécessaire de vous organiser avec vos clones pour l’attaquer ensemble.

Et voilà, notre héroïne est littéralement devenue une One Woman Army ! Bien évidemment à grand pouvoir, grosse limitation de gameplay. Comme vous pouvez vous en douter, tout ne sera pas aussi simple.

En tout premier lieu, l’héroïne ne peut créer qu’un nombre limité de clones d’elle-même, ce qui réduit de facto votre armée à une petite bande en maraude. De plus, et ce sera l’écueil principal qui transforme le jeu en une sorte de puzzle game, le succès de chaque rixe (j’arrive à court de synonymes) sera conditionné par votre vitesse d’exécution.

Capture steam deck avec des paramètres plus bas.

En effet, chaque phase de combat ne peut être exécutée et réussie qu’en respectant un timing précis puisque le temps vous est, littéralement, compté. Il est donc essentiel de coordonner les attaques de votre personnage et de ses clones si vous entendez réussir dans les temps à éliminer tous vos adversaires, d’autant que chaque zone sera semée d’obstacles à détruire, de plateformes à gravir etc.

Il sera également impératif de tenir compte des différents obstacles pour réussir à défaire tous vos adversaires suffisamment rapidement pour que le chrono ne vous ne vous envoie pas ad patres. Bref, le principe est aussi simple qu’addictif et le mélange hack & slash et puzzle game fonctionne assez bien.

Un petit côté Prince of Persia isométrique ?

En dehors de la manipulation temporelle, Lysfanga dispose, assez classiquement, de deux types d’attaques plus ou moins fortes, d’un dash et de divers pouvoirs qui pourront être débloqués au fur et à mesure de la progression et qui, comme dans tout bon hack n’ slash, pourront être subiront un cooldown après chaque utilisation. Chaque phase étant chronométrée, les amateurs de challenge pourront toujours s’amuser à essayer de battre leur propre chrono.

Du point de vue technique, pas grand-chose à reprocher. La réalisation est très correcte, avec des modèles 3D bien identifiables, des artworks très réussis et des décors plutôt soignés et colorés sans qu’on puisse pour autant parler d’un AAA ou se rapprocher de l’excellence graphique d’un Hadès.

Le timer, éternel ennemi des joueurs besogneux

Le jeu tourne sur Steam Deck mais il sera nécessaire de baisser un certain nombre de paramètres pour obtenir un framerate suffisant. Avec les réglages au max, le jeu oscille entre 24 et 30 images par seconde, ce qui est un peu trop léger pour profiter du jeu.

En définitive, l’expérience est plus que concluante et le jeu peut être facilement recommandé à tous les amateurs de hack & slash et/ou de puzzle un peu curieux.

Genre : Hack & Slash / Puzzle game

Développeur : Sand Door Studio

Editeur : Quantic Dreams

Date de Sortie : 13 février 2024

Prix : 24.99€

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Baalim

Vieux joueur, atariste convaincu, collectionneur de trucs bizarres et hétéroclites, geek à ses heures perdues, pratiquement certain de n’avoir rien signé et de ne pas être payé, il se demande encore ce qu’il fait là.