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Citadelum

Si vous aussi vous avez grandi avec les jeux Impression Games, passant des nuits blanches ici sur Caesar, là sur Zeus, si vous aussi vous avez fini Pharaoh: a New Era et Nebuchadnezzar, que vous n’aimez pas les effets graphiques qui vous décrochent la mâchoire alors réjouissez vous : Abylight Barcelona vous a entendu et vous propose Citadelum.

Dans Citadelum il va vous falloir, à travers une dizaine de mission, assoir l’hégémonie romaine en Italie, Espagne et Egypte. Pour se faire, rien de plus simple : vous allez construire de belles cités ! Mais si vous savez, ces cités aux rues bien droites, avec les marchands qui partent livrer des marchandises aux habitants, les ouvriers qui triment dans les champs.

Le tout sous le regard bienveillant des dieux auxquels il va falloir plaire, à grands coups de festivals et autres sacrifices. Soyez dans leurs bons papiers et ils descendront bénir vous bâtiments. Négligez-les et dites adieu à des quartiers entiers de votre ville.

Et quand vous vous trouverez à l’étroit sur la carte, envoyez des explorateurs découvrir les régions avoisinantes et… repérer les armées ennemies. Parce que oui, dans Citadelum il va falloir envoyer des taloches pour ne pas se faire piller. Après tout, vous jouez des Romains, non ?

N’attendez toutefois pas de superbes batailles à la Total War : une fois votre légion levée et envoyée contre l’armée adverse, la carte bascule en mode tactique sur lequel vous gérez le placement de départ et… pas grand-chose d’autre ! Cela se jouera donc à celui qui a la plus grosse ou à celui qui arrive à gagner à l’éternel chifoumi entre cavaliers, archers et fantassins.

Si vous vous dites que quand même, Citadelum ressemble énormément à ses ancêtres, rassurez-vous : c’est le cas. C’est même quasiment la même chose avec les inévitables améliorations graphiques. Les chaînes de production ne sont pas bien complexes, avec le plus souvent un bâtiment entre la matière première et le produit final, il n’y a aucune gestion de la logistique ou de l’éloignement des maisons par rapport aux lieux de travail.

Collez à un bout de la carte les logements, à l’autre les habitations pour ne pas subir de malus et zou, construisez librement. En faisant gaffe bien entendu à garder de la place, beaucoup de place, pour tous les bâtiments qui vont être débloqués au fur et à mesure que votre prestige augmente. C’est d’ailleurs un peu dommage, ces dizaines de nouvelles structures qui se débloquent d’un coup, obligeant à remanier l’urbanisme avec une interface pas toujours très pratique.

Citadelum est comme ça : il a pris le meilleur des anciens, a rajouté sa petite sauce, comme la découverte des villes avoisinantes pour l’établissement de routes commerciales, la gestion du militaire finalement assez complète, le workshop directement accessible à la communauté, pour échouer à véritablement se l’approprier et apporter sa touche personnelle pour nous livrer un titre inoubliable.

Les graphismes sont sympas sans être transcendants, l’interface aurait gagné à être plus travaillée et surtout, l’optimisation laisse clairement à désirer. Sur mon ordinateur portable, qui fait habituellement tourner tous les jeux de gestion dans le même genre, Citadelum tournait péniblement à 5 images par seconde avec les graphismes au minimum… Un point à considérer si vous jouez sur du vieux matériel…

Citadelum n’est pas un mauvais jeu, bien au contraire. Ses mécaniques sont bien huilées, il reprend tout ce qui se faisait de bien et nous le ressert proprement, avec un sourire affable. La partie militaire vous oblige à sortir de votre zone de confort pour ne pas négliger la défense, mais aussi la conquête car sinon vous ne pourrez pas commercer, et les objectifs de chaque mission sont logiques et n’obligent pas à attendre bêtement que vous remplissiez une jauge.

Après, si vous aimez la gestion mais que vous aimez les jeux originaux, j’ai bien peur qu’il ne vous laisse sur votre faim tant on est dans le vu et revu. Mais, et je le répète encore une fois, le vu et revu agréable et plaisant, un peu comme ces charentaises élimées qui vous attendent tous les soirs et que vous enfilez avec un petit soupir de plaisir.

Genre : Gestion

Développeur : Abylight Barcelona

Editeur : Abylight Studios

Date de Sortie : 17 Octobre 2024

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...