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Shadow of the Ninja Reborn

À l’origine le jeu Legend of the Ninja connu sous le nom de Yami no Shigotonin Kage, est un classique run and slash (oui, j’invente des catégories si je veux. On devrait probablement plus parler de side scroller) créé par Natsume et sorti sur la console Nintendo Entertainment System de vous savez qui en 1990.

Ce qui n’était pas forcément la période la plus opportune vu que la première vraie console 16 bits, la Megadrive de Sega, approchait à grand pas. Mettant en scène un ninja et une kunoichi, le jeu lorgne très clairement du côté du hit Ninja Gaiden de Tecmo sorti arcade et sur NES en 1988 (Pour info, les versions sont très très différentes ; la borne d’arcade, adaptée par Ocean sur Amiga et Atari, ressemblant à un Double Dragon ou Final Fight).

En gros, votre ninja virevolte, court et sabre ses adversaires tout au long de niveaux à défilement horizontal (mais pas que) jusqu’à tomber sur un grand méchant boss qui souhaite lui faire passer, à grands coups de batte de baseball dans les rotules, l’envie de se balader joyeusement dans le ghetto (ledit ghetto prenant bien souvent la forme de ruelles sinistres, d’entrepôts et cetera. Nous sommes donc dans le classique le plus absolu de l’époque).

Sauf erreur de ma part, le jeu a bien eu l’honneur d’une sortie sur les territoires américains et japonais mais reste inconnu sur nos rives (EDIT : Catel, ce triste sir qui a toujours raison, me dit dans l’oreillette que « Shadow of the Ninja est bien sorti en Europe et en France, début 1992 sous le titre Blue Shadow !« .  Mea Culpa).

On reconnaît bien une production NES pur jus. Notez à quel point des jeux comme Oniken tentent de l’émuler.

Assez étrangement, un remake devait sortir sur la petite (le petit ?) Game Boy de Nintendo, mais c’est finalement sous le nom de Ninja Gaiden Shadow qu’il sortira en 1991 (je m’aperçois d’ailleurs en regardant dans la jaquette sur wikipedia, que je ne suis pas du tout tout en train de repomper, que je possédais cette cartouche). L’explication tient au fait que Ninja Gaiden est le nom sous lequel le jeu est sorti en arcade.

Fast forward vers l’année 2024 où débarque subrepticement une nouvelle version joliment appelée Shadow of the Ninja Reborn. La question qui va se poser va donc être de savoir si nous sommes en face d’une bête réédition ou d’un remake ou remaster un peu plus soigné. Réponse dans les lignes qui suivent.

Le même passage qu’au dessus mais en version 2024.

Si le menu principal ne paie vraiment pas de mine (options graphiques quasi inexistantes, options de gameplay limitées et menu assez moche), le jeu va très agréablement surprendre dans les minutes qui vont suivre. En effet, le premier niveau qui s’ouvre sur une sorte de paquebot armé jusqu’aux dents, en jette pas mal.

Les sprites sont jolis et bien animés, le décor est soigné et rempli de détails tandis que de discrets effets lumineux (impact des armes, tonnerre etc.) renforcent l’ambiance générale. Notre ninja ou kunoichi répond au doigt et à l’œil et les coups partent sans input lag.

Shadow of the Ninja Reborn
Etrangement, le jeu m’évoque parfois l’immense Ninja Spirit d’IREM.

Les premières minutes de Shadow of the Ninja Reborn permettent de constater que nos belliqueux protagonistes sont dotés de deux armes bien spécifiques. Si notre brave héros manie le sabre avec aisance (arme que de nombreux power-ups vont rapidement renforcer pour balancer les ondes de choc), il bénéfice ici, comme dans Bionic Commando de Capcom ou tous les jeux plébiscités par Pipomantis, d’un grappin.

Etrangement, ledit grappin s’avère bien plus efficace pour laminer l’ennemi que pour accéder à des plateformes pourtant hors de portée. C’est ce qu’on appellera pudiquement un fail.

J’avoue que je n’ai jamais compris compris sortir le coup spécial. Et pourtant, ça n’a pas été faute d’essayer.

Ce grappin peut être orienté dans les 8 directions (tout ceci manque de clics caractéristiques des sticks arcade) et permettre de toucher en diagonale les ennemis juchés sur des corniches. Rapidement, on découvre de nombreuses caisses qui regorgent de bonus aussi bien offensifs que défensifs.

Ainsi, notre valeureux ninja (notez bien que je risque d’arriver assez rapidement à court d’adjectifs) pourra rapidement choisir d’utiliser une bombe, des shurikens, des sortes de mines pièges à ours ou une batte de baseball particulièrement efficace à courte portée. La sélection des différents bonus se fait par simple pression sur la touche R1.

Il y a un petit côté Strider qui plane sur l’ensemble du jeu (regardez donc l’animation de mort de votre personnage).

Alors oui, c’est très joli, on se croirait devant une borne d’arcade fantasmée du début des années 90 mais il y a un hic. Shadow of the Ninja Reborn vous hait. Il n’a qu’une envie : vous faire crever dans les pires souffrances. À tel point que le trajet jusqu’au boss est un chemin de croix.

Oui, « git gud », j’ai bien compris. Sauf que j’ai passé l’âge de faire des concours de virilité et que je ne suis pas d’accord. Du tout.

J’ai honte mais je n’ai jamais testé l’option 2 joueurs. A voir si ça adoucit la difficulté.

J’ai terminé Elden Ring deux ou trois fois. J’en suis à ma deuxième partie sur le DLC Shadow of the Erdtree (j’aime donc me faire humilier gratuitement) mais là, je suis à deux doigts de rage quit dans le troisième niveau (sur cinq. Ne faut pas déconner non plus) et de maudire les développeurs (et leurs mamans même si ça n’est pas convenable).

Ok, c’est cool quand on mérite la victoire mais faut quand même pas pousser. Ma manette PS5 coûte beaucoup trop cher pour que je la balance contre le mur et pourtant ce n’est pas l’envie qui m’en manque. Alors, quelle conclusion, cher lecteur ?

Oui, les ninjas sont d’authentiques yamakasi (à moins que ça ne soit l’inverse) qui s’accrochent partout.

D’un côté, nous avons une chouette suite d’un vieux side scroller d’antan qui réussit à ne pas trahir l’ADN des jeux de cette époque 8/16 bits que nos souvenirs enjolivent probablement un peu trop. De l’autre, un jeu inutilement difficile où il est parfois nécessaire de connaître le placement des pièges et le timing des attaques des ennemis par cœur (sans oublier ces sauts particulièrement).

C’était fun à l’époque de Ghouls n’ Ghosts. Ça l’est probablement un peu moins aujourd’hui. Bref, j’abandonne au troisième niveau et je ne recommande l’achat qu’aux joueurs les plus masochistes.

Genre : Side-scroller

Développeur : Natsume Atari

Editeur : Inin Games / Natsume Atari

Date de sortie : 29 août 2024

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur


Baalim

Vieux joueur, atariste convaincu, collectionneur de trucs bizarres et hétéroclites, geek à ses heures perdues, pratiquement certain de n’avoir rien signé et de ne pas être payé, il se demande encore ce qu’il fait là.

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