Hypercharge: Unboxed
Aujourd’hui, nous allons nous intéresser à Hypercharge: Unboxed, sorte de relifting d’un ancien titre sorti en 2017 puis sur Switch en 2020 en pleine pandémie. Le jeu, réalisé par les britanniques de Digital Cybercherries, vous met à la tête d’une escouade de jouets qui va devoir défendre plusieurs zones et plusieurs centrales d’énergie (alimentées par des piles LR03 parce que… pourquoi pas) connues sous le nom d’Hypercore contre les assauts d’un groupe de jouets rebelles mené par le terrifiant, que dis-je, l’infâme Major Evil.
En effet, ce dernier, qu’un enfant a conservé dans sa boîte, sous cellophane et en aspect Mint comme tout bon collectible qui se respecte, a conçu une certaine rancune envers son jeune propriétaire qui rechigne à jouer avec lui. Il décide donc de se rebeller, de se créer une armée de sbires en plastique recyclé et de…. dominer le monde ! Bon, ne soyons pas mauvaise langue et tournons-nous donc vers l’histoire telle qu’imaginée par ses créateurs :
Il existait jadis une série ancienne de figurines, qui créa une source d’énergie magique, permettant aux humains de conserver leurs souvenirs d’enfance préférés avec leurs jouets. Cette ancienne source d’énergie est connue sous le nom d’Hypercore. À l’intérieur de l’Hypercore se trouvent les précieux souvenirs de nos jouets préférés. Si Major Evil le détruit, ces souvenirs disparaîtront à jamais. Défends-le de toutes tes forces, sinon nos jouets adorés se transformeront en trésors perdus du passé !
Mouais, j’aimais tout autant mon résumé. Autant vous dire que vous ne risquez de ne pas passer tellement de temps sur le scénario du jeu, pourtant illustré par de jolies planches de comics et qui rappelle étrangement le Toy Soldiers du cultissime réalisateur Joe Dante. Alors qu’il n’est pourtant pas si vieux, le jeu sent bon cette époque révolue où une certaine candeur régnait encore dans le monde du jeu vidéo… Vous savez, cette époque d’avant l’ère PS3/Xbox 360 ou tous les jeux n’étaient pas gris ou marronnasses.

Les décors familiers, sont ceux d’une salle de bain, d’une chambre d’adolescent, d’un entrepôt. Les couleurs sont vives et les personnages ressemblent à des versions mutantes des G I.JOE qui ont égayé l’enfance des plus belliqueux, bien loin des productions bien plus austères et réalistes auquel nous sommes habitués.
En fait, le jeu fait un peu penser à The Mean Greens – Plastic Warfare qui était sorti sur Steam en 2015 et qui était lui aussi un jeu clairement (uniquement) tourné vers le multijoueur. Graphiquement, cette version Playstation 5, qui tourne une fois encore sur le sempiternel Unreal Engine, est propre, sans plus. Le jeu tourne bien, que ce soit en solo ou en coop local avec un écran scindé en deux, mais il n’affiche rien de bien impressionnant, que ce soit dans la modélisation des personnages et des décors ou encore dans le choix des textures utilisées. Il est clairement inutile de sortir la PS5 pro du placard.

La musique vous tapera probablement très vite sur le système, de même que les borborygmes et quelques interventions vocales de vos personnages, mais, à vrai dire, compte tenu du thème du jeu, je n’entretenais guère d’attente à ce niveau. Bref, c’est fonctionnel, point barre. L’intérêt du jeu se trouve heureusement ailleurs.
Hypercharge : Unboxed, qui peut se pratiquer en solo, en coop local, (et c’est d’ailleurs une de ses principales qualités pour les asociaux dans mon genre), ou en ligne, est une sorte de mélange entre un classique capture the flag et un Tower defense. Résumons tout ça de façon plus simple : vous devrez faire face, à chaque niveau, à plusieurs vagues d’ennemis qui tenteront, de leur côté, de réduire vos Hypercore en cendres.

Quelques minutes avant le lancement de chaque vague, vous aurez la possibilité de préparer votre base, réparer ce qui doit l’être, édifier des défenses etc. avant de faire face à l’adversaire. Vous ne serez heureusement pas seul puisque votre équipe comprendra trois autres membres humains ou gérés par la console (des bots, donc).
Avant chaque match, vous aurez la possibilité de fouiller de fond en comble le décor pour y dénicher des pièces, qui vous permettront de payer l’équipement et les défenses nécessaires, ainsi que des secrets plus ou moins bien cachés qui vous permettront, quant à eux, de débloquer diverses apparences pour vos jouets et de les personnaliser à l’envie.

À l’issue du temps imparti, une vague d’ennemis hargneux déferlera avec, pour objectif, de démolir vos misérables défenses, regarder vos femmes pleurer à leurs pieds et, bien évidemment, soigneusement atomiser les trois centrales hypercore que vous aurez vainement tenter de protéger. Bien entendu, ces ennemis, qui pourront être une équipe de joueurs humains, prendront différentes formes, toujours sous la forme de jouets.
Vous aurez donc à lutter contre de terribles robots mécaniques, petits soldats en plastique, blobs, mini hélicoptères ou drones, toupies (Beyblade, sois maudit !) et cetera. La dernière vague du niveau vous donnera enfin l’occasion de vous frotter à un ennemi autrement plus coriace qui fera office de boss. Pour être tout à fait honnête, le plaisir que vous tirerez de ce jeu dépendra très clairement du nombre de personnes impliquées dans une partie.

Seul, le jeu n’est guère passionnant, malgré des bots qui tentent de donner le change et de jouer leur rôle de manière suffisamment convaincante pour qu’on n’ait pas à hurler à l’injustice. La bonne surprise tient à l’existence d’un mode local à deux joueurs.
Si ce genre de mode de jeu faisait partie des attentes légitimes du public des années 90 (imaginez donc un Perfect Dark ou un Golden Eye qui en serait honteusement privé) à 2000, il a malheureusement tendance, avec le développement de l’ADSL et de la fibre, à disparaître au profit de modes multi-joueurs exclusivement en ligne.

En coop local, le jeu permet de scinder l’écran horizontalement ou verticalement et propose toute une série de paramétrages pour que chaque joueur puisse disposer de la meilleure configuration pour lui. A noter que le jeu peut, d’un clic, passer d’une vue FPS à une vue à la troisième personne. Il est également possible de modifier les objectifs de chaque niveau et d’ajouter des règles qui influeront sur le gameplay.
Si le jeu en solo s’était avéré passablement soporifique avec l’impression de faire toujours la même chose et de se battre contre des adversaires sans grand intérêt (je m’apprêtais d’ailleurs à sacquer le jeu), il dévoile son plein potentiel à plusieurs joueurs. Si les ennemis ne sont guère plus futés, il s’avère très plaisant de hurler des ordres à son coéquipier, de se moquer de lui et de faire la compétition avec qui obtiendra le plus de pièces, visera le mieux ou descendra le plus d’ennemis.
Ça tombe bien puisque le jeu donnera, à la fin de chaque manche, suffisamment de statistiques pour chambrer son coéquipier ou reconnaître sa défaite (bien évidemment due à un dysfonctionnement de la manette ou à un glitch). Après avoir joué à ce mode, il est évident que ce Hypercharge : Unboxed ne justifie son existence que par le multijoueur et que le mode solo n’est guère là que pour prendre son mal en patience et pallier à la défection d’alliés humains.
En d’autres termes, si vous n’avez pas d’abonnement pour le jeu en ligne et pas d’amis, de frère ou de sœur à portée de main, vous pouvez allègrement zapper ce jeu et passer à une proposition nettement plus adaptée à une activité solo. Avec un peu de chance et si les soirées multi-joueurs entre amis font encore partie de votre quotidien, Hypercharge : Unboxed vous occupera peut-être suffisamment longtemps jusqu’à la sortie du prochain Mario Kart, si tant est que votre banquier vous laisse vous payer l’édition collector.
Genre : FPS multi-joueurs
Développeur : Digital Cybercherries
Editeur : Digital Cybercherries
Date de sortie : 30 mai 2025
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur