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The Alters

Vous dire que je n’attendais pas The Alters, le nouveau jeu de survie de 11 bits studio, avec une hype certaine serait vous mentir, particulièrement depuis que j’avais essayé la démo du jeu il y a quelques semaines. Il faut dire que This War of Mine figure dans ma liste de jeux préférés de tous les temps et que le premier teaser pour The Alters avait immédiatement attiré mon attention.

Il faut dire que le pitch est séduisant pour les fans de Science-Fiction. Je résume pour les distraits au fond de la salle qui n’auraient jamais entendu parler du jeu. Vous incarnez Jan Dolski, seul survivant de la mission spatiale à laquelle il participait. Coincé seul sur une planète peu accueillante, les choses n’ont pas l’air de tourner en votre faveur. Alors, oui, la base mobile de l’expédition semble intacte, mais elle est aussi prévue avec une équipe entière pour fonctionner, et vous êtes tout seul. En plus de ça, la menace permanente d’une éruption solaire imminente ne vous laisse qu’un temps limité pour essayer de sauver votre peau.

C’est donc dans ce contexte assez sombre que commence l’aventure. Si vous avez déjà joué aux précédents jeux du studio, This War of Mine ou les deux Frostpunk, vous savez déjà que ça reste dans le même ton, bien que le contexte ait changé. Car s’il y a bien un point commun à tous les jeux de chez 11 bits, c’est bien leur ambiance de survie dans un contexte dans lequel tout parait déjà désespéré.

Revenons-en à notre seul survivant. La compagnie qui vous a envoyé là, ravie d’apprendre que vous avez trouvé du rapidium, un matériel mystérieux (mais cher) dont l’acquisition était l’objectif originel de la mission, vous propose une solution radicale (et éthiquement un poil douteuse) face à votre manque de main d’œuvre. Construire une salle, dont le nom présage déjà tout, et qui va vous permettre d’utiliser le rapidium pour… vous cloner. Oui, vous avez bien lu.

Là où ce twist est encore plus intéressant, c’est que vos clones ne sont pas tout à fait des copies identiques du Jan originel. Grâce à un ordinateur quantique qui a séquencé votre vie entière, les clones vont être des versions alternatives dont les décisions ou les circonstances de vie ont différé à des moments clés, changeant ainsi leur vécu, et par là même leurs personnalités et leurs bagages émotionnels. Bagage auquel vient s’ajouter le fait être à présent la « copie » altérée de quelqu’un d’autre, et de la véracité de tous leurs souvenirs. Bref, vous l’aurez compris, si en général, l’enfer c’est les autres, ici, les autres c’est un peu vous-même.

Avec ces bases posées, parlons un peu du gameplay de The Alters. Si le jeu se classe dans la catégorie des jeux de survie, le gameplay est un mélange de trois genres assez différents : de l’exploration à la troisième personne, de la gestion de base et ressources, mais surtout, le plus intéressant à mes yeux, une partie narrative solide sur la gestion de vos clones et de leurs émotions. Il va vous falloir jongler avec tout ça, en plus dans une contrainte de temps, pour essayer de sauver vos peaux.

Et c’est là qu’entre en jeu la brutalité habituelle des jeux de chez 11 bits. Entre la pression des objectifs de la corporation, les émotions et les demandes de vos alters, le soleil qui menace de vous carboniser et les ressources limitées, la moindre erreur peut être la dernière et vous condamner à l’échec sous quelques jours. Et, soyons réalistes, des erreurs, il va y en avoir avec tous ces paramètres.

Fort heureusement, The Alters crée une sauvegarde chaque matin et en conserve beaucoup d’entre elles sur la durée, vous permettant de recharger à un point du passé et de tenter de corriger vos erreurs. Je dis fort heureusement, car les parties sont longues et devoir recommencer de zéro à la moindre erreur aurait pu vite s’avérer frustrant. Cela n’en rend pas le jeu facile pour autant, loin de là.

Si le jeu n’est donc pas un roguelike et ne vous fait pas repartir de zéro à chaque échec, il ne permet pas non plus de rencontrer toutes les personnalités de Jan au cours d’une seule partie. Cela permettra au jeu de garder une bonne rejouabilité et d’explorer les différentes interactions et solutions au problème.

La gestion de la base et des ressources est tout ce qu’il y a de plus classique, bien que souvent sur le fil (en tout cas dans ma partie). Vous avez le choix d’améliorer votre base en lui ajoutant des modules, plus ou moins essentiels, chaque module coûtant non seulement des ressources (dont vous avez par ailleurs besoin pour d’autres tâches essentielles), mais aussi de la place sur la grille limitée de construction de la base. Vous devez aussi assigner chacun de vos clones à leur tâche quotidienne en fonction de ce que vous estimez le plus urgent. Avec la pression du temps et du nombre limité de jours avant une mort certaine, tout cela s’avère parfois compliqué.

Cependant, sur le plan de la gestion et du confort du joueur, The Alters a vraiment essayé de penser à tout. Vous pouvez assigner vos travailleurs, lancer des productions et toute sorte d’autres tâches à la volée depuis votre menu, où que vous vous trouviez sur la planète.

Parlons enfin de la partie que je n’ai pas encore détaillée : l’exploration. Elle sert principalement à la collecte de ressources. Équipé de votre combinaison spatiale, vous partez déambuler sur la surface de la planète afin de ramener les divers éléments essentiels à votre survie et au bon fonctionnement de la base. Si visuellement, on a une impression d’immensité, dans les faits, les zones explorables sont rapidement contenues par des murs invisibles. Une fois les points de la carte abritant les ressources tant convoitées, on peut y construire des avant-postes. Ils permettent à la fois de miner lesdites ressources, mais surtout de se téléporter sur ce réseau ainsi formé. Ça ne parait pas grand-chose, mais le temps à l’extérieur étant limité par les fortes radiations qui apparaissent à la nuit tombée, ça rend vraiment service.

Malgré le fait que c’est sans doute la partie la plus « jolie » du jeu, c’est celle qui m’a le moins intéressée. Pas qu’elle soit mauvaise, mais j’avais bien plus envie d’interagir avec mes doubles et parler de leurs traumas que d’aller me frayer un chemin pour connecter deux avants postes.

Vous l’aurez compris, pour moi tout l’intérêt du jeu repose sur les relations humaines et les émotions complexes de chacun des alters. Ne vous attendez pas forcément non plus à un visual novel, le jeu préférant distiller ces brèves interactions plutôt que de vous asséner de longs pavés de textes qui en rebuteraient certains.

Notons au passage que The Alters est aussi une réussite sur le plan artistique. La musique est vraiment magnifique, les graphismes n’ont rien à envier à des AAAs et surtout, le doublage est fantastique. On peut noter en particulier la performance exceptionnelle d’Alex Jordan qui incarne Jan dans toutes ses différentes incarnations et parvient à donner à chacune d’entre elles sa propre personnalité tout en restant fondamentalement la même personne.

À noter aussi que pour des raisons techniques, j’ai joué à The Alters sur mon Steam Deck. Alors oui, c’est loin d’être aussi joli que sur un PC un peu puissant, mais ça tourne très bien. Les bugs visuels rencontrés étaient mineurs et n’ont en rien gâché mon expérience, en m’apportant le confort de pouvoir suspendre le jeu à n’importe quel moment. Une bonne surprise pour un jeu qui est si visuellement impressionnant sur PC.

Vous l’aurez compris, j’ai adoré mon expérience avec The Alters, malgré la difficulté parfois élevée que l’on connait aux jeux 11 bits. Cette difficulté pourra en frustrer certains, mais les fans de This War of Mine ou de Frostpunk seront surement séduits comme je l’ai été. Si le pitch a attiré votre attention et qu’un peu de difficulté ne vous fait pas peur, je vous le recommande chaudement.

Site officiel

Développeur : 11 bits studio

Éditeur : 11 bits studio

Plateforme : Steam, PS5, Xbox, Gamepass

Date de parution : 13 juin 2025

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

EvilBlackSheep

Experte en procrastination.

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