L’Institut
En général, Stephen King divise les lecteurs. Soit on aime, soit on ramène ça à de la littérature bas de gamme. Personnellement, je fais partie de la première catégorie depuis que, beaucoup trop jeune, j’avais jeté mon dévolu sur une copie de Ça à la bibliothèque municipale.
Le dernier en date, sorti il y a quelques mois en version originale, a donc naturellement su trouver son chemin vers ma pile de lecture. Malgré le fait que j’en ai quelques autres en retard, le résumé a su attirer mon attention suffisamment pour me donner envie de m’y plonger presque immédiatement. Le livre est un pavé, je ne vous le cache pas (il fait 500 à 600 pages selon les éditions), mais en vaut il la peine ? Et tout d’abord, de quoi parle-t-il ?
Le livre nous raconte l’histoire de Luke, un petit génie de 12 ans, qui se voit enlevé en pleine nuit par un mystérieux commando. Luke se réveille prisonnier dans un établissement plus que douteux, l’Institut, où se trouvent d’autres enfants dans sa situation et où le personnel mène une série d’examens et d’expérimentations sur les-dits captifs. Leur point commun ? Ils possèdent tous, à un degré plus ou moins élevé, une prédisposition pour la télépathie ou la télékinésie. Même si Luke se lie d’amitié avec ces autres enfants, l’endroit est un véritable cauchemar : le contrôle est permanent, le personnel les maltraite et surtout ils sentent bien qu’on leur ment sur la finalité des tests et sur ce qui leur arrivera quand ces dits tests seront finis. Ils se rendent vite compte que s’ils veulent sortir vivants de cet endroit, ils ne pourront compter que sur eux-mêmes.
En parallèle, King nous raconte aussi comment par un enchaînement de circonstances, Tim Jamieson, un ancien flic, va devenir veilleur de nuit pour le village de Dupray, en Caroline du Nord, à des milliers de kilomètres de l’Institut. Ces deux récits à première vue sans rapport finiront bien entendu par se rencontrer. Bizarrement, alors que cette partie du récit est présentée comme secondaire (elle n’est même pas mentionnée dans le résumé au dos du livre), c’est à ce groupe de personnage que je me suis le plus attachée, car j’ai trouvé que l’on en apprenait trop peu sur la plupart des enfants et leur passé avant d’arriver à l’Institut, et j’aurais bien lu quelques chapitres de plus sur les habitants de Dupray.
Au final, j’ai beaucoup aimé ce livre, même si, comme souvent chez King, la fin est un peu en dessous du reste du récit en général. Cela peut être étonnant pour un livre de cette taille, mais la dernière partie, où le plus gros de l’action se passe, est un peu précipitée comparée aux autres. L’autre petit bémol est peut être le manque de connexions évidentes avec le reste du multiverse, nom donné à l’univers des livres de Stephen King, souvent tous interconnectés entre eux, mais il est possible que ces références m’aient échappées en première lecture.
Pour ceux qui aiment se plonger dans l’univers de King (ou les amateurs de Stranger Things), je vous recommande chaudement cette lecture, soit en vous procurant comme moi la version originale, soit si vous n’êtes pas assez à l’aise avec l’anglais pour vous attaquer à un pavé de cette taille, attendre la traduction française qui arrive chez Albin Michel à la fin du mois de janvier. Pas forcément son meilleur livre, mais tout de même dans le haut du panier.
Notez aussi qu’en même temps que la sortie US du livre, il a déjà été annoncé que les producteurs de l’adaptation de Mr Mercedes (une autre trilogie de Stephen King) avaient acquis les droits pour du livre en vue de l’adapter au petit écran.
Auteur : Stephen King
Hardcover, 561 pages (VO)
Editeur : Scribner (Version Originale), Albin Michel (Version Française)
Date de Sortie : 10 septembre 2019 (VO), 29 janvier 2020 (VF)
Langue : Anglais, Français (bientôt)
ISBN-10 : 1982110562 (VO), 2226443274 (VF)
ISBN-13 : 978-1982110567 (VO), 978-2226443274 (VF)
Il m’a fallu très longtemps, mais j’ai fini par devenir aussi un fidèle de S. King, sans pour autant tout adorer. J’ai lu ton article en plissant les yeux pour les fermer vite en cas de « spoil detected ». Je marque ce titre, merci à toi.
Duma Key, Salem, ont déjà presque 10 ans… J’ai du mal à suivre, il est prolifique.
Je lis pas tout non plus, il produit trop. Ceci dit, parmi les quelques plus récents de ses bouquins que j’ai lu, c’est celui qui m’a le plus rappelé les plus anciens.
Tu as lu « revival » ? C’est intéressant de voir S. King faire du H.P. Lovecraft.
Sinon en récent « L’Outsider » est sympa (et Joyland aussi).
Pas encore pour Revival, mais il est sur ma liste de lecture. J’ai bien aimé L’Outsider, surtout parce qu’on y retrouvait Holly, de la trilogie Mr Mercedes. Je note pour Joyland.