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Batalladores 2023

La Batallardores est une convention de wargames organisée par le club Batallator de Saragosse en Espagne (d’où le nom Balattador.es) qui s’est déroulée du 03 au 05 novembre 2023. Elle s’est déroulée à l’hôtel  EX Boston, un établissement 4 étoiles au charme suranné mais plutôt cosy. 

Les participants à la convention bénéficiaient d’un tarif réduit pour les chambres : 60 euros par jour. Celles-ci étaient grandes avec mini-bar et salle de bains avec baignoire. L’hôtel était calme, le service impeccable : les chambres étaient nettoyées et le lit refait tous les jours. Le petit déjeuner inclus dans le prix était gargantuesque : breakfast salé à l’anglaise : bacon, œufs, charcuterie et légumes chauds ou froids au choix. Sinon pour ceux qui sont plutôt sucré, viennoiseries à gogo ! De quoi tenir jusqu’à 16h00, heure de la pause.

La convention se déroulait dans les multiples salons du premier étage : dès le vendredi, c’était full, des joueurs partout ! La grande salle dans laquelle nous avons joué était très accueillante, moquette au sol, climatisée et tellement grande : l’espace entre les tables permettaient de se déplacer sans jouer des coudes. Étaient présents des éditeurs espagnols : Draco, NAC, Hqwargames avec des jeux en démo (pas eu le temps de voir ça, hélas).

Les journées étaient divisées en 2 : une partie prévue à 9h00 et une à 16H00. C’est plutôt une bonne idée de fixer ces horaires là , on voit l’expérience ou simplement l’intelligence des organisateurs. Et comme ils déjeunent tard dans le sud, c’est double benéf’. Le premier jour en arrivant, on reçoit son badge et un petit totbag rempli de goodies comprenant une mini gourde en métal ! En métal ! Avec le sigle et le nom de la conv’ gravée dessus : grave classe !

Les goodies distribués aux participants à l’arrivée

J’en viens à ce qui vous intéresse : t’as joué à quoi cabron ? Alors, je ne suis pas très fort à l’exercice de compte-rendu et surtout je n’ai pas noté toutes les parties de chacun : cela aurait été fastidieux à lire de toute façon. Je préfère vous livrer mon ressenti et quelques particularités des jeux et des parties que nous avons faites.

Nous avons débuté avec une partie de Successors (le jeu de base de toute convention) à 4 joueurs. On a cru à la boulette car nous avions amené la version française sans vérifier (idiots que nous sommes !) mais heureusement les 2 locos, pardon, locaux avec qui nous avons joué comprenaient le français :i gros ouf de soulagement ! On a eu trop l’air de Boloss !

Ce fut une très bonne partie avec un tour 3 d’anthologie avec plusieurs joueurs à un cheveu de gagner (dont moi à 1 point : oui, il me sont tous tombés dessus et je suis retombé dans les limbes du classement) donc attaques en pagaille sans rechigner de la part de tous, ce qui fait qu’à la fin du tour, il y avait plus de généraux dispersés que sur la carte (du jamais vu pour ma part) !

Durée de la partie : 5h30

Les niveaux d’engagement et de tension étaient incroyables et jubilatoires ! C’est là que tu vois ce que ça fait de jouer avec des joueurs expérimentés car oui, le niveau de jeu était excellent et d’ailleurs, ça a été une constante de tout le weekend, ce qui a été un point fort de la convention.

A noter, la tentative de Christophe de nous impressionner avec une armée uniquement composée d’éléphants, malheureusement les dés ont été contre lui : un pur moment de poilade.

L’après midi nous avons enchaîné avec une partie de Time of Crisis, un jeu de lutte pour la conquête de l’Empire romain au 3e siècle aux règles plutôt légères et dont l’intérêt principal en terme de mécaniques de jeu est un marché de cartes à acquérir selon le nombre de points de contrôle politiques obtenus lors du tour. Ainsi la puissance et le nombre de cartes acquises sont corrélés au niveau du contrôle politique dans vos provinces sur la carte.

L’autre mécanique amusante du jeu est l’activation aléatoire des barbares : sauf que là, c’est surtout les nomades qui ont déboulé sur le même joueur : oui, ça nous a bien fait marré ! Il n’avait pas besoin de ça ! C’est finalement un jeu assez facile à appréhender (nous avons joué sans l’expansion iron & rust). Il n’y a pas, à proprement parler, un nombre défini de tours mais la partie se termine dès qu’un joueur atteint le score de 60 PV, créant un crescendo de tension quand la fin de partie se rapproche.

Victoire de Christophe avec 70 PV : grâce à sa victoire contre mes légions en Italie (meilleur lancer de dés) ce qui lui a permis de devenir empereur à la place de l’empereur or en cas d’égalité de points en fin de partie, le premier tie breaker est le statut d’empereur lors du dernier tour. Après ça, j’en suis resté là, l’ami Christophe a enchaîné sur une partie d’Andrean Abyss jusqu’à 2 heures du matin !

Le deuxième jour, après un petit déj de champion, nous avons repris les armes avec une partie de Sword of Rome à 4 belliludistes, le jeu sur la conquête de l’Italie de 386 à 272 avant J.-C . Il ressemble en surface à Successors. Il est piloté par cartes (points d’opération ou évènement) avec des mouvements de points en points ; le but étant de conquérir des lieux rapportant des PV tout en gardant les siens ce qui n’a pas été facile pour les joueurs grec et gaulois qui ont étendu leur territoire grâce à leurs conquêtes, mais la contre-partie c’est qu’il faut avoir assez de troupes pour pouvoir les défendre.

Ce qui fait qu’on a pu leur reprendre des lieux à PV et baisser leurs scores alors que le Grec faisait la course en tête avec 11 PV suivi du Gaulois, à 10 PV je crois. Nous sommes presque tous arrivés ex-aequo en fin de partie avec 6 PV , sauf le Romain qui était « un peu » à la traîne avec 0 PV (private joke). Une table permet de résoudre les égalités et c’est donc c’est le Gaulois qui l’emporte.

Lorsqu’on est au milieu de la carte (Etrusque/ Samnite ou Romain), on est pris en tenaille entre le Grec au sud et le Gaulois au Nord donc forger des alliances est une nécessité. Étant le Etrusque/Samnite, je me suis allié avec le Grec, ce qui m’a permis de souffler au sud surtout que le Gaulois a éliminé ma tribu des Etrusques… Les factions étant asymétriques avec chacune des capacités propres, elles se jouent de façon différente, ce qui ajoute du chrome au jeu.

Pour finir, il y a des factions indépendantes (Carthaginois, Gaulois etc) activées par les autres joueurs qui viennent vous ravager l’arrière boutique… Surtout du Grec et du Gaulois. Encore une fois, une partie de haute volée surtout. Du beau jeu, construit, rapide et agressif dans une ambiance conviviale et bienveillante. Le plaisir et la réflexion était au premier plan (bon, la baston aussi !). La partie à duré de 9h45 à 16h00, par contre les règles m’ont semblé plus touffues que celles de Time of Crisis mais le jeu mérite l’investissement intellectuel demandé !

J’étais un peu rincé après la partie de Sword of Rome mais on a enchaîné par Here I Stand à 6 joueurs : youpi ! Partie moyenne pour moi, à l’image de mon premier jet de dés Ottoman qui a donné le ton pour moi : une seule réussite sur un lancer de 14 dés ! Cela m’a empêché de prendre la Hongrie au début du jeu. De plus, la carte me permettant de faire de la piraterie n’est pas sortie donc il fallu attendre le tour 4 pour pouvoir commencer à écumer les mers et engranger quelques maigres PV. Je sais que l’Ottoman est un peu en dehors de l’action principale, ça ne me dérange pas, mais comme les tours sont longs et que je ne parle, hélas, pas espagnol, je n’ai pas trop profité de l’ambiance autour de la table – qui était bonne – sauf quand ils faisait l’effort de parler en anglais ou en français, ce que j’ai apprécié.

Concernant le reste de la partie, le Français n’a pas attaqué le Hasbourg, l’Anglais est allé s’encanailler en Écosse. La partie s’est finie au tour 4 donc plutôt rapidement (elle a tout de même, duré de 17h00 à minuit avec une pause d’1h30) avec la victoire du protestant qu’on a dû laisser se battre avec le catholique qui était trop en avance, dû à une inflation de points du fait de multiples conversions : on les a regardés lancer les dés un bon moment… donc le ressenti fut un peu long pour ma part. C’était la partie la moins attrayante du week end.

Le Jour 3 a été le jour de Falling Sky à 4 joueurs avec une partie l’équipe créative de Plantagenet (no pressure !) avec 2 partie enchaînées car la première s’est terminé en 2 heures par la victoire du joueur Eduen au 2e hiver : on n’avait pas fait attention à ses conditions de victoire ! La 2e partie fût beaucoup plus équilibrée et animée mais s’est aussi achevée par la victoire du joueur Eduen au 3e hiver. Son action de manipulation (suborn) très puissante lui permet de substituer une pièce de tribu adverse par l’une des siennes, surtout s’il a acquis la capacité l’autorisant à le faire 2 fois par tour (le nombre de tribus sur le terrain étant l’une de ses conditions de victoire).

Il doit payer des ressources pour effectuer cette action mais comme il les accumule assez facilement surtout quand le Romain lui donne son accord pour l’action de commerce (trade) alors que pour les autres factions, il faut « rallier »  en payant à chaque fois alors au bout d’un moment on hésite à poser ses tribus sachant qu’elle peuvent disparaître au tour prochain.

En plus pendant la phase d’hiver ( propagande), les tribus Germaniques déboulent comme des morts de faim pour piller et éliminer tes troupes dans les régions de l’est ! On n’a pas maîtrisé pas toutes les subtilités des règles du jeu, notamment la séquence de combat qui est un peu plus longue que dans les autres jeu de la série. A noter que la carte est assez petite avec peu de régions donc assez facile à appréhender. Pour l’anecdote, c’est Volko Ruhnke qui avait conseillé le jeu à Franscico (allez, un peu de name dropping pour la forme).

Euh…

Et ainsi s’est conclu ce week end de folie ! Cette convention a été synonyme pour nous de parties d’anthologie avec des joueurs aguerris dans une ambiance détendue dans un cadre cossu ! L’accueil était vraiment chaleureux et les gens très sympathiques. J’ajouterai que, moi, qui ne jure que par l’opérationnel, je n’ai finalement fait que du stratégique qui, il est vrai, se prête mieux au multijoueur. En plus, l’Antiquité n’est pas vraiment ma période de prédilection mais j’ai été réjoui par les jeux auxquels j’ai joué, qui sont des classiques ayant fait leurs preuves.

Bon, il faut quand même dire que c’est loin de Paris et cher si comme moi on ne s’y prend pas à l’avance. La prochaine fois, je m’organiserai mieux ! Mais ça valait bien les 10 heures de voyage en train pour l’aller ! Si vous habitez dans le sud de la France je dirai même que c’est obligatoire ! Nous sommes repartis comblés et nous avons fait le plein d’émotions et de souvenirs de combats mythiques avec des jets de dés parfois improbables ! Pour conclure, Balattadores, c’est comme Dior : j’adore !

Ci dessous , une double tour de dé faite maison par impression numérique. Lorsque tu lances ton dé d’un côté , il tombe en bas du même côté : absolument inutile et totalement indispensable ! Si ça, ce n’est pas de la passion pour le hobby !

Mitchpuru

Revenu au wargame et aux jeux de plateau en général à l'occasion de la pandémie mondiale. J'ai retrouvé les cartes avec des hexagones et les symboles NATO avec plaisir. J'apprécie le mélange de graphisme et de réflexion qu'apportent les jeux ainsi que les ascenseurs émotionnels que peuvent procurer les jets de dés.