Tennis Manager 2022

Si tu me parles de tennis, je te réponds après-midis de mai – juin affalé sur le canapé à regarder Nadal marcher sur Roland Garros après l’élimination de tous les Français et Françaises au troisième tour. En dehors de ça, il ne reste que les pétages de plombs de Benoit Paire, même si cette année on a eu le feuilleton antivax de Djokovic pour nous occuper quelques semaines. Autant vous dire que je ne suis ni un acharné, ni un spécialiste, mais vous me connaissez, ça ne m’a jamais empêché de donner mon avis sur le sujet. Alors on est partis pour l’édition 2022 de Tennis Manager.

Je vous avais parlé de la version 2021 l’an dernier, puisque tel un FIFA ou un Football Manager, la franchise à l’intention de sortir sa mise à jour annuelle à 40 balles.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que je n’ai pas été dépaysé. On y retrouve les mêmes concepts, la même représentation des matchs, et fatalement, les mêmes défauts. Avec un point corrigé tout de même : les courts ne sont plus envahis de publicité, elle se limite aux contrats de sponsoring mais n’envahit plus visuellement les matchs.

Je le disais déjà l’an dernier, mais son problème majeur, c’est son principe même : on n’incarne pas un joueur ou une joueuse, mais un directeur d’académie.

Si la gestion d’un club de foot ou d’une écurie de F1 est intéressante, c’est parce que les décisions à prendre sont nombreuses et régulières.

On prépare et on constitue l’équipe en fonction des ressources disponibles, on envisage l’avenir en faisant de la recherche et du développement (de pièces pour la voiture, de jeunes joueurs pour le foot), on pare aux situations imprévues (accidents, blessures…) et les matchs / courses valident ou sanctionnent ces choix.

Dans le cas d’un sport individuel comme le tennis (puisque le double n’est pas disponible dans ce jeu), c’est un exercice difficile de rendre l’entre-tournois intéressant. Et si on peut trouver de quoi faire quand on cherche de nouveaux préparateurs ou qu’on améliore les installations, la grande majorité du temps, on attend le prochain match en flirtant avec l’ennui.

Les conférences de presses sont toujours sans intérêt, l’organisation des séances d’entrainement est rare puisqu’on ne s’entraine pas pendant les tournois, les progrès des joueurs sont lents (ce qui est réaliste, mais pas palpitant)…

Il n’y a bien que les matchs qui redonnent de l’intérêt au jeu. Là-dessus, rien à dire, c’est bien fait. Les changements de plan de jeu ont un impact direct, l’IA s’adapte en cours de rencontre (je l’ai même trouvée plus forte que l’an dernier), on peut parler au joueur pour ajuster son état d’esprit, c’est clairement le point fort de Tennis Manager.

Mais est-ce que ça suffit pour le recommander ? Pour un joueur intéressé par ce sport, ça peut faire le taf, même si je continue de croire qu’on s’amuserait plus en contrôlant le joueur. Pour un amateur de jeux de gestion, j’ai peur que ça soit trop limité.

Créer une académie à partir de rien et la faire progresser est un challenge intéressant au début, mais assez rapidement revient la frustration du manque d’interactions régulières. L’interface n’aide pas non plus à s’impliquer, peu claire, pas intuitive, avec une partie financière pas assez détaillée, elle est plus un frein qu’un allié dans la conquête du grand chelem.

Cet article ressemble fort à celui de l’an dernier, mais le jeu aussi, alors je vous rétorquerais sans trembler des genoux que c’est lui qui a commencé.

Je ne ferais pas la même erreur en vous disant qu’il est seul sur ce créneau (d’autres jeux de tennis proposent une partie gestion et progression), mais ne les ayant pas approchés, je ne saurais vous dire où Tennis Manager 2022 se situe par rapport à eux.

Ce que je peux vous dire, c’est qu’il ne sait pas rendre la gestion d’académie passionnante, mais il faut saluer le bon boulot sur le moteur 3D et l’approche tactique en cours de match. J’aurais quand même apprécié plus de nouveautés et d’approfondissement des concepts.

Les progrès ne sont pas flagrants depuis la version 2021, pas de quoi justifier un nouvel achat si vous aviez craqué l’an dernier. Mais si l’odeur des balles neuves et des lignes blanches vous attire et que vous n’avez pas une trop grosse envie de gestion, il y a quand même de quoi s’amuser.

Genre : Management de tennis

Développeur indépendant : Rebound CG

Site officiel : Tennis Manager

Plateformes : Steam – GoG – EGS

Prix : 40€

Date de sortie : 17 mai 2022

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur