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Stygian : Petits nouveaux pour Grands Anciens

Quelle idée à la con cet article sur Gibbous. Ok le jeu était bien, mais je pensais que mon article serait assez truffé de fautes pour que Harvester me foute la paix. Bingo Toto ! Quand on a reçu une clé pour Stygian: Reign of the Old Ones, il n’a pas réfléchi 30 secondes (il n’a pas réfléchi du tout en fait. NdRuvon : c’est pas dans ses habitudes…) et il m’a harcelé jusqu’à ce que j’accepte. Mais j’ai tenu bon…. 1 jour… à peine.

Faut dire qu’il avait quelques arguments à mettre en avant (le jeu pas le rédac’ chef). A commencer par son univers. Lovecraft ça vous parle ? Cthulhu et toutes ses vieilles copines…. Bref je vous ai déjà parlé de mon fanboy-isme pour ses tentacules (si ça ne vous dit rien, retournez lire le début de cet article). Et puis il a ajouté « jeu de rôle ». J’ai dit « Banco ! On vend la caravane ! ».

L’écran d’accueil est l’occasion d’admirer un magnifique artwork

Ce que je n’avais pas vu venir, c’est qu’il s’agissait de jeu de rôle, oui, mais façon « papier » ! Et j’avoue que je n’ai jamais trop touché à ce genre sur PC. Ça s’est vite vu sur mon premier essai. Tieffeline et Ruvon peuvent en témoigner, ils m’ont vu sombrer dans la folie très (trop) rapidement. Heureusement pour moi (mais beaucoup moins pour elle), Tieffeline, débarrassée de la pression de l’article qui me revenait, avait décidé de jouer à Stygian à peu près au même moment. Bien plus experte (et visiblement grande amatrice du jeu de rôle papier dont il est inspiré), elle a eu la joyeuse corvée de me guider un peu sur la création de perso (encore un grand merci à toi !). Armé de ses précieux conseils et de la feuille de route « How to survive in Arkham », je pouvais m’attaquer à cette aventure.

Lendemain de fête, mal à la tête

Comme vous l’avez compris (parce que vous êtes malin), le jeu commence par la création de son personnage (ou la sélection d’un avatar prédéfini quand on est faible). Et côté création, le jeu est plutôt bien fourni.

(Qu’en pense Tieffeline : J’aime beaucoup le système de personnages qui me rappelle les JDR papier que j’ai pu faire.)

Cette personnalisation se fait au fil de 6 étapes différentes. Vous commencerez par choisir votre sexe (masculin ou féminin) et votre âge (jeune, adulte, Sigarrett mâture) qui s’accompagne de bonus/malus. Vient ensuite le choix de votre archétype parmi les 8 disponibles, chacun s’accompagnant d’un antécédent à sélectionner parmi 4. Cette association définira les grandes lignes de votre personnage et les capacités de base que vous aurez pour la suite de l’aventure. Par exemple, vous pouvez opter pour un Occultiste magnétiseur qui jettera plein de sorts ou bien un soldat marin (dédicace au rédac’ chef :-P) (NdHarvester : plus jamais tu me traites de marin…) qui tirera plein de coups (j’en suis pas très fier de celui-là).

Puis, c’est le moment de choisir votre obédience (parmi 6,6,6) qui vous permettra de regagner de la santé mentale en effectuant certaines actions ou choix de dialogue. On touche presque au but puisqu’il ne vous restera plus qu’à adopter un portrait (parmi 23 – tu peux pas test la Creuse ! – disponibles), nommer votre avatar (t’au poil – ah ben je sombre complètement là) pour finalement distribuer vos points d’attributs et de compétences. L’aventure peut commencer.

Oh la belle fiche de personnage

Et dès le début du jeu, une déception. Tout du moins pour ceux qui avaient suivi/backé le projet sur Kickstarter. Le prologue annoncé pour chaque archétype est tout simplement passé à la trappe. Ainsi tout le monde commence l’histoire de la même manière. Une fois ce (très) court prologue passé, vous êtes lâché dans le jeu et pouvez commencer à arpenter les rues d’Arkham. On commence dans le grenier d’un pub qui servira de lieu de repos (quand celui-ci n’est pas occupé) moyennant quelques clopes (la monnaie du jeu). Et là, si vous avez opté pour un passage en langue française, vous aurez le droit à votre 1er bug. En effet, dans ce pub vous pouvez défier un joueur de fléchettes. Et, si vous le filoutez pour gagner, il vous traitera de « ! ! ! ! » (ou bien dans la version originale de « Cheater ! Cheater ! Cheater ! Cheater ! »). Le bât commence à légèrement blesser mais « ça va ça passe ». Là où ça passe beaucoup moins c’est lorsque le PNJ qui vous donne une quête ne vous donne pas l’item nécessaire à sa réalisation (alors qu’en anglais il le fait !). Perdre une sauvegarde d’une dizaine d’heures pour ça, croyez moi « j’ai beau être matinal, j’ai mal ». Et ça commence à être quand même bien ennuyeux car pour rester sur la V.O pour un jeu aussi « verbeux » il faut maîtriser un minimum la langue de bœuf bouilli de Shakespeare. C’est tout à l’honneur des développeurs d’avoir voulu proposer le choix parmi plusieurs langues (6 en tout, VO comprise) mais comme dirait l’autre « derrière il faut que ça suive » (copyright une hardeuse célèbre – je déraille complètement sortez moi de là !). Et ce n’est pas le cas !

(Qu’en pense Tieffeline : Les choix et dialogues (bien que buggés en français) me semblent bons, c’est bien écrit (en anglais du moins) et les différents choix de spécialisation du personnage ouvrent plein de possibilités de dialogues différents, et ça m’a conquise. L’histoire, pour le peu que j’ai pu voir, m’a semblé assez maîtrisée et me donne envie de connaître la fin. Les femmes ne sont pas sexualisées, et j’ai même relevé quelques phrases féministes dans quelques dialogues, ce n’est pas grand chose mais assez rare dans un jeu vidéo pour être noté.)

Toi aussi apprends les bases du code avec les balises « italique » et « couleur »

Dans le même ordre d’idée, on a un large choix de « roleplay » possibles. Toutefois, si vous vous orientez vers un mix de furtivité et d’art de la discussion pour éviter au maximum les combats, vous serez quand même obligé de passer par certains affrontements obligatoires. Ceux-ci étant des « boss » du jeu, les compétences manquantes ou faiblement augmentées vont vous rendre les choses très difficiles.

Puisqu’on aborde les combats, ceux-ci manquent cruellement de dynamisme. Le tour par tour n’est pas rédhibitoire en soi, mais il n’y a aucun moyen d’accélérer le tour des ennemis et c’est parfois long, très long, trop long. De plus, ceux-ci ne sont pas exempts de bugs. Il peut arriver qu’un de vos compagnons ne puisse plus du tout agir, sans aucune raison et vous êtes alors obligé soit de passer son tour dans le meilleur des cas, soit de relancer le combat depuis le début si vous n’avez pas de chance. J’ai également eu un bug qui n’affichait plus le portrait de mon personnage et rendait donc impossible la possibilité de basculer de l’arme primaire vers l’arme secondaire.

(Qu’en pense Tieffeline : à mes yeux le système de combat est bancal, ou alors je n’ai pas compris comment il fonctionnait. Les personnage sans skills de combat sont super handicapés et même si la fuite d’un combat est récompensée, quand on a aucun skill de combat ni furtivité c’est la mort assurée. Ce qui à mes yeux est plutôt moyen. Il n’est pas non plus possible de looter les corps APRES les combats. Déjà que le combat est hardcore, s’il faut prendre le temps de fouiller pendant ceux-ci… Au vu de la difficulté des combats, je trouve d’ailleurs que l’expérience gagnée par les dialogues est ridicule, genre +3 XP pour avoir réussi un jet de charisme, ouais, merci mais c’est juste rien du tout. Au final on a presque envie de faire les choix en fonction de ce qui donne le plus d’XP, plutôt que celui qu’on aurait fait normalement. (+3 XP stats + 10 XP Skill).)

Enfin, pour clore sur les combats, quand bien même on nous explique qu’on n’est pas obligé de les terminer en tuant tout le monde, grâce à un système de sorties de secours qui apparaissent au bout d’un certain nombre de tours, très souvent, il ne reste déjà plus qu’un ou deux ennemis à achever avant que celles-ci ne se dévoilent.

« Les dingues et les paumés » (H.F Thieffaine)

En fait, j’aurai tendance à dire que le jeu souffre d’un déséquilibre permanent dans tout ce qu’il offre. D’un côté il nous donne une première moitié de scénario qui permet de suivre plusieurs quêtes en parallèle, dans plusieurs environnements et de varier nos actions. De l’autre, une fois passée cette moitié de jeu, on se retrouve dans un couloir où il n’y a plus réellement de liberté. Nos compagnons n’ont même plus rien à nous dire et on sent que les décors regorgent d’éléments inexploités faute de temps/d’argent pour pouvoir absolument sortir le jeu.

Jusqu’à cette fin en cliffhanger (alors qu’on nous promettait une vraie fin) et qui semble se diriger vers, soit un DLC, soit une suite au jeu pour le conclure (on finit Stygian avec une/des quêtes non rayées dans notre journal et beaucoup d’éléments non expliqués).

(Qu’en pense Tieffeline : Il y a quelques bugs de collision qui m’ont bien gavée, par exemple lorsque l’on est sur un objet utilisable, on doit s’en éloigner pour ensuite pouvoir cliquer à nouveau dessus et revenir l’utiliser, sinon le personnage bloque devant sans agir. Les compagnons sont mal gérés : j’aime l’idée d’avoir des compagnons, mais leur skills et stats sociales ne servent à rien. Du coup on a un compagnon qui va avoir 10 en arme à feu et 0 partout ailleurs, car sa seule utilité est de combattre. Même le skill d’enquête qui permet de découvrir des objets ne fonctionne pas. Du coup un compagnon, la femme qui cherche son mari, devient complètement inutile, celle-ci étant basée sur l’archétype de l’enquêteur.)

Il en aura fallu des allumettes pour faire celle-là

Il reste deux points que je n’ai pas abordés. Les graphismes et l’ambiance sonore. A titre purement personnel, je n’ai pas du tout aimé le choix graphique. Toutefois, je reconnait qu’il colle bien à l’atmosphère globale du jeu et à un univers Lovecraftien qui se prend au sérieux.

(Qu’en pense Tieffeline : j’aime beaucoup l’ambiance. Les graphismes collent très bien avec l’ambiance générale. Bande son ok, mais rien de fou. ).

La bande son, à l’image du reste, est très inégale. J’adore le morceau de jazz dans le pub, je n’ai pas vraiment souvenir des autres musiques….

Pour conclure (et me délivrer libérer de cet article – tu la sens bien ma folie là ?!) je ne conseillerai pas d’acheter le jeu tant qu’il ne sera pas grandement patché et terminé. On sent plein de bonnes idées mais (quasi) aucune ne va au bout de ses promesses.

(Qu’en pense Tieffeline : La sauvegarde est archaïque, tout en automatique avec un nombre maximum d’emplacements. Du coup il n’est pas possible d’avoir différentes parties en cours. Il n’y a pas de bouton continuer, le joueur est obligé à chaque fois de recharger la partie manuellement. Par contre j’ai bien aimé le système de drogues et de sédatifs qui peuvent soigner ton esprit en contre-partie d’une addiction. Ça fait très psychotique de vouloir fuir ses démons dans une addiction, et bien que je n’ai pas pu trop tester le système, il me semble être une bonne idée.)

Dommage (Eliane !)

(bruit de fenêtre qui s’ouvre : « je vole ! »)

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P.S : Merci à Wulfstan du forum canardpc pour sa contribution. J’ajoute également qu’entre temps, les développeurs ont annoncé travailler sur un patch qui devrait corriger la plupart des problèmes soulevés. A voir lors de sa sortie.

Genre : jeu de rôle

Site officiel : http://stygianthegame.com/

Développeur : Cultic Games

Editeur : 1C entertainment

Plateforme : Steam

Prix : env. 25€

Date de sortie : 26 septembre 2019

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Eiffel-AD

CM 24h/24, rédacteur fût un temps.