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24h le Mans, Vaillante vs Leader

Si comme moi vous avez la flemme d’aller vous entasser au bord d’un circuit pour regarder des voitures faire du bruit pendant 24 longues heures, alors il se peut que monsieur Della Siega ait de quoi vous satisfaire – tout en restant à portée du frigo – avec son nouveau jeu 24h le Mans, Vaillante vs Leader.

Actuellement en pleine campagne de financement participatif, 24h le Mans, contrairement à la concurrence (je pense notamment à Heat et Rallyman GT) ne vous met pas dans le siège baquet d’une voiture de course mais plutôt dans les mocassins d’un gestionnaire d’écurie. Et vous l’aurez remarqué, en fin observateur que vous êtes, ils se sont appuyés sur la licence Michel Vaillant pour proposer un jeu aux visuels accrocheurs.

Que vous soyez fan de la bande dessinée ou pas, il va vous falloir choisir une écurie et trois pilotes, en prenant ceux prédéfinis ou tout simplement au hasard. Chaque pilote dispose de caractéristiques de pilotage sur piste sèche ou humide, qui représentent les bonus qui seront ajoutés aux tests de pilotage. De l’écurie choisie dépendra aussi la qualité de la voiture, avec notamment une équipe Vaillante légèrement favorisée, thème oblige.

Les voitures de l’équipe adverse étant moins performantes et endurantes, cela permettra d’équilibrer la partie si vous jouez avec des enfants. Si le plateau ne change évidemment pas, il est à noter que celui-ci est purement informatif et que le tracé n’a aucune incidence sur le gameplay. Votre but n’est pas de gérer le passage des virages mais la fatigue des pilotes et l’usure de la voiture, ce qui le démarque de la concurrence et est tout à fait en accord avec le thème des 24h du Mans.

Chaque joueur, une fois l’ordre de jeu défini, va à son tour jouer de un à six dés, dans l’ordre qu’il veut, sachant que le résultat du jet doit être supérieur ou égal au résultat du jet précédent. Et avant que vous ne me demandiez, non les dés n’ont pas le même nombre de faces. Vous aurez donc un dé à 4 faces (D4), un à 6, un à 8, un à 10, un à 12 et enfin un D20. S’il semble logique de les jeter dans l’ordre croissant, vous allez parfois vouloir faire autre chose.

En effet, en cas d’échec à produire un résultat supérieur, vous pouvez écarter un dé qui n’a pas servi pour relancer le dé en cours. Ou, si vraiment vous n’avez pas de chance, avancer l’usure de votre voiture d’une case pour gagner un bonus à votre jet.

Si malgré tout cela vous ne parvenez pas à produire une suite croissante – sachant que vous pouvez arrêter après chaque lancer réussi – vous allez devoir piocher une carte dans le paquet « série noire » qui, comme son nom l’indique, ne va pas vous apporter de bonnes nouvelles. Cela va de la perte de points d’usure à un handicap jusqu’au prochain arrêt au stand.

La plupart de ces désagréments peuvent être évités par un test de pilotage ou de fiabilité où, en additionnant la valeur d’un D6 aux bonus (et malus) de votre pilote, de sa fatigue, de la météo ou de la fiabilité de la voiture. Cela se passe généralement bien et dans le pire des cas, la sanction n’est pas trop pénalisante.

Si par contre vous parvenez à faire une suite de jets croissants, en vous arrêtant lorsque vous le désirez ou en allant au bout de la série, vous allez avancer votre véhicule d’autant de cases que vous avez de dés dans votre série, sachant qu’il faut avancer de 11 cases pour faire un tour complet. Une fois ceci fait, votre pilote se fatigue et vous passez la main au joueur suivant.

Une fois que tout le monde a joué, on avance d’une heure, on tire un jeton météo pour voir comment celle-ci évolue et si la piste reste sèche ou si la pluie s’en mêle (ce qui peut entraîner la perte des plus gros dés et peut influer sur les modificateurs des jets de pilotage et de fiabilité). Et on repart pour un tour. Le gagnant est celui qui aura fait le plus de tours pendant ces 24 (ou 12 si vous faites la version courte) tours.

Pour rajouter une composante tactique et étoffer un peu le gameplay, il va tout de même falloir gérer votre pool de pilotes et l’usure de la voiture qui, si elle atteint le dernier slot, provoque une panne qui vous fait perdre la partie. Vous remarquerez aussi en regardant les plateaux joueurs que chaque pilote ne peut faire qu’un nombre limité de tours de jeu avant de rentrer au stand, du fait de la fatigue accumulée.

Pour le changer, rien de plus simple : il suffit de sacrifier un dé, changer avec un autre pilote et éventuellement repartir. Mais quitte à y être, pourquoi ne pas en profiter pour réparer un peu la voiture ? Il vous en coûtera deux dés par point d’usure récupéré. Je ne vous fais pas de dessin, il faut rentabiliser les passages aux stands, sachant que les cartes d’évènements peuvent vous imposer des malus tant que vous n’y retournez pas.

Les règles simples de 24h le Mans ne vous auront pas trompé : c’est un jeu très accessible qui plaira plus volontiers aux familles. Le côté « push your luck » est divertissant, on se prend vite au jeu de pousser l’adversaire à tenter le coup de trop ou au contraire à la jouer trop prudent afin de prendre l’avantage. Et même si la partie en 24 tours nous a paru un peu longue pour un jeu aux mécaniques simples, la variante en 12 tours est bien plus dynamique.

Le côté familial est renforcé par le côté très peu punitif d’une majorité de cartes événements (dont les illustrations proviennent bien entendu de la bande dessinée) et la gestion light du stand. On sent que l’auteur s’est focalisé sur la fluidité des tours de chaque joueur et de ce point de vue c’est un succès. Certes les gros joueurs (non, ça n’est pas forcément une insulte) auraient préféré un peu plus, comme des événements impactant tous les joueurs et piochés à chaque début de tour pour mettre un peu plus la zizanie, mais ils ne sont pas forcément la cible.

24h le Mans est donc une découverte agréable dans une catégorie pourtant bien fournie et parvient, grâce à son approche différente de la course, son accessibilité et sa direction artistique, à susciter l’engouement. Si la boîte de base permet de jouer seul ou jusqu’à 4, des extensions proposant différentes périodes permettent de faire monter ce nombre à 6 ou 7, idéal pour les familles nombreuses ! Elles apporteront en plus de nouveaux pilotes et voitures et sont inspirées des albums de la série. Que vous soyez chanceux ou malchanceux, adepte ou non de courses automobiles, n’hésitez pas à jeter un coup d’oeil à la campagne !

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...

2 réflexions sur “24h le Mans, Vaillante vs Leader

  • Arnauld DS

    Bravo ! Bravo !
    🙂

    • Harvester

      L’auteur en personne qui vient nous remercier !

      Félicitations pour la campagne réussie 🙂

Commentaires fermés.