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Death or Treat

Contrairement à d’autres membres de la rédaction qui semblent affectionner le genre, je n’ai jamais compris le plaisir que l’on a à jouer à un roguelite, roguelike ou autre machin où on doit recommencer des centaines de fois la même chose en faisant évoluer petit à petit son personnage. Mais quand Death or Treat est apparu sur les écrans radar, je me suis dit que, aimant les plateformers – tout en étant nul – le concept pourrait cette fois prendre. Fut-ce le cas ?

J’ai envie de vous dire oui et non. Tout d’abord parce que le côté plateformer de Death or Treat est très léger. N’allez pas l’acheter parce que vous êtes nostalgique d’Ori and the Blind Forest. Donc de ce côté-là, c’est une petite déception, même si ça me permet de ne pas mourir trop vite.

La fiche Steam affiche aussi Hack n’ Slash. Là encore, j’ai quand même un énorme doute quant à la pertinence de cette étiquette. Certes il y a de nombreux ennemis à trucider mais de là à appeler ça un HnS il y a un gouffre que je n’essaierai pas de franchir. Maintenant que nous savons ce que Death or Treat n’est pas, voyons ce qu’il nous offre.

L’heure est grave : l’esprit d’Halloween a disparu et Scary – vous donc – doit le retrouver. Pour ce faire, il va devoir s’améliorer en achetant un meilleur équipement et en gonflant ses stats. Comment ? En faisant encore et encore les différents niveaux, en collectant toutes sortes de ressources pour restaurer les boutiques de HallowTown et y faire vos emplettes. Punaise un jour je ferai scénariste de JV ça n’a pas l’air bien compliqué.

Vous connaissez donc le principe : vous vous équipez d’une des armes à votre disposition en fonction de votre style de jeu (corps à corps ou tir à distance), choisissez un pouvoir spécial parmi trois et hop, vous partez explorer un donjon. A l’issue de celui-ci ou à votre mort, vous revenez en ville, dépensez les ressources collectées pour acheter un meilleur équipement ou booster vos stats. Rinse, repeat.

Le gameplay est à l’image du scénario : simple et ne s’embarrassant pas de chichis. Un saut, un double-saut, un triple dash, une attaque normale, une attaque puissante et un pouvoir spécial reposant sur une jauge.

Les ennemis que vous détruisez lâchent des petits bonbons bleus qui servent de monnaie et parfois des ressources et autres potions de soin. Toutes ces ressources viennent directement à vous, inutile de vous embêter à risquer votre peau pour les récupérer.

Donc oui, vous pouvez balancer des tirs dans tous les sens, détruire des ennemis et coffres hors écran et voir débouler des ressources… Je vois ça comme étant un choix assumé qui permet de garder un jeu à la difficulté maîtrisée. Death or Treat semble en effet s’adresser aux mauvais joueurs peu doués comme moi, même si certains choix, comme une certaine lourdeur dans la maniabilité, sont assez étranges.

J’aimerais pouvoir vous dire que Death or Treat est un des plus choupinous et sympathiques jeux auxquels j’ai joué cette année. Franchement. Parce qu’à chaque fois que je le lance je le fais avec le sourire. Il est mignon tout plein avec ses graphismes faits main et ses animations choupinous. Les niveaux regorgent de petits détails qui les rendent plus vivants.

Mais le souci c’est que le tout est quand même terriblement générique et que globalement – et comme déjà mentionné – il n’y a pas vraiment de challenge sur l’aspect plateforme. On flotte donc dans tous les sens pour éliminer les ennemis et arriver au boss en collectant le plus de ressources.

Les différentes améliorations sont pour leur part intéressantes et sans le gimmick du déblocage des armes, l’intérêt aurait été quasi-nul. Ah, on me signale dans l’oreillette que c’est le principe même des roguemachins et qu’il faudrait que je m’intéresse un peu à ce qui se fait. Mais comme je reconnais la voix de Cekter je vais l’ignorer.

Résumons donc : Death or Treat n’est pas un jeu parfait, du fait d’une maniabilité un peu pataude et d’un manque terrible d’originalité dans ses mécanismes. Sa partie technique est correcte même si je pourrais lui reprocher de ne pas accepter certaines résolutions et de ne proposer qu’une bande son quelconque.

D’un autre côté, une fois la maniabilité acceptée et maîtrisée – ce qui ne demande guère d’efforts – le jeu s’avère somme toute agréable, surtout par petites sessions. Il y a beaucoup de grind bien entendu, ce qui me navre toujours autant, mais le plaisir de l’acquisition d’une nouvelle arme ou le déblocage d’un nouveau monde permettent de faire passer la pilule et de relancer une petite session. Bon, vous n’en retirerez aucun souvenir particulièrement mémorable mais…

Un bilan mitigé donc pour un jeu qui, en voulant être le plus accessible possible, se positionne de manière bancale mais propose globalement une expérience plaisante pour un néophyte. Cela ne change pas mon avis sur les roguelikes bioen évidemment et me donne simplement envie de me plonger dans les plateformers que j’ai en attente.

J’ai bien entendu conscience que si Death or Treat était tombé dans les mains de mes camarades il aurait reçu un accueil autrement plus glacial. Mais bon que voulez-vous, je ne suis que bonté et amour. Et n’allez pas croire ce que vous crie Ruvon depuis son placard humide.

Genre : Action roguelike

Développeur : Saona Studios

Editeur : Saona Studios, Hawthorn Games

Date de sortie : 11 Mai 2023

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...