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Strategic Mind: Spectre of Communism

Nous vous avons déjà parlé de la série Strategic Mind (ici et ici pour les deux opus précédents), les développeurs de Starni Games nous proposent cette fois-ci de prendre le contrôle des forces de l’Armée Rouge durant la seconde guerre mondiale avec Strategic Mind: Spectre of Communism. Tout d’abord en Mongolie, puis en Pologne et Finlande avant d’affronter l’ennemi teuton sur ses propres terres. L’opus suivant est déjà prévu et nous donnera le contrôle des alliés, on peut donc considérer que la « franchise » s’installe tout doucement.

Et à ce moment, je lui ai dis…

La série se démarque surtout de la concurrence par la scénarisation de sa campagne (et le titre se focalise sur celle-ci vu qu’il ne propose ni mode escarmouche ni multijoueur) qui met en scène des personnages clés de la seconde guerre mondiale. Scénarisation faite avec les moyens du bord, avec des modèles un peu datés au regard fixe et des voix toujours aussi horribles. Tout cela avec des dialogues qui ne sont pas toujours des plus inspirés avec des scènes que je trouve un peu ridicules parfois et qui ont par le passé causé quelques soucis aux développeurs. Cette fois-ci on se concentre donc sur les personnages de Staline, Joukov, Molotov… Ces scènes ont le mérite de fournir une trame scénaristique légère et de casser un peu le tempo des batailles. En jeu, l’aspect sonore est toujours dans le même ton peu sérieux, ce qui donne parfois des moments un peu étranges lorsqu’une voix féminine (nouvel ajout qui augmente un peu la variété) lance « Aerial bombs are a girl’s best friends » lorsque vous sélectionnez un bombardier.

« Aerial bombs are a girl’s best friends »

Autre point « fort » de Strategic Mind: Spectre of Communism, la modélisation des nombreuses unités et le déclenchement au hasard d’un mode « immersif » où on suit une unité au hasard dans son déplacement ou son combat. Le système n’a pas changé par rapport aux opus précédents, les animations sont toujours limitées et toutes les unités détruites explosent toujours. Malgré cela, ça reste sympathique de pouvoir voir ses troupes de près et à de rares occasions cela permet d’être spectateur privilégié de la mise à mort d’une unité ennemie.

Kaboom

Au niveau du gameplay on a pas de changement révolutionnaire, c’est du tour par tour pur avec des unités clés que vous pourrez faire évoluer d’une mission à l’autre, l’interface a un peu évolué par rapport au titre précédent, surtout au niveau des informations sur les unités et la gestion entre les opérations. On a droit à un système jour/nuit qui change « l’éclairage » de la carte et qui, selon moi, est malheureusement presque illisible. On a en effet perdu le contour lumineux qui existait sur l’opus précédent. Alors certes, c’est normal que les unités subissent une pénalité de combat nocturne mais je trouve un peu dommage que le joueur doivent en pâtir aussi. Plisser les yeux pour essayer de ne pas louper une unité ennemie qui pourrait lancer une embuscade devient vite lassant.

Tombe la neige, tu ne verras rien ce soir!

Autre nouveauté de Strategic Mind: Spectre of Communism, sur certaines opérations (comme la Finlande), il vous faudra équiper vos unités de vêtements d’hiver (oui, même les chars) afin d’éviter qu’elles ne soient pénalisées par les températures très hivernales et voient leur déplacement limité à une seule case en plus des malus de combat. Assez sympathique et vous obligeant à reconsidérer votre stratégie lorsque les températures changent, il aurait été bien d’avoir un élément visuel sur les unités bénéficiant ou non de cet équipement hivernal.

Question prise en main, rien ne change, c’est du tour par tour pur. Sélection au clic gauche, attaque au clic droit. C’est simple à utiliser (même si la visibilité des unités stackées pourrait être meilleure), même pour des tâches différentes telles que le déminage, et ça permet de facilement se plonger dans l’aspect important du jeu, c’est-à-dire l’accomplissement de vos objectifs dans le nombre de tours attribués. Je ne suis toujours pas fan des limites de temps mais ici il y a souvent, mais pas toujours, une période de grâce qui permet en général de réussir quand même sa mission principale s’il manque juste un ou deux tours.

Pas compris tous les objectifs mais c’est pas grave.

Reste que j’aurais aimé avoir un peu plus d’informations sur certains objectifs via l’utilisation de tooltips. On vous demande en objectif secondaire de prendre le contrôle de certaines unités non actives sans vous dire comment, on échoue parfois une mission alors que la limite de tour n’est pas atteinte. Aussi, si lorsqu’on va enclencher un combat on a droit à une fenêtre détaillant tous les modificateurs, impossible de voir aisément les modificateurs de terrain pour une case. Bref, il y a encore un certain manque de clarté générale qui est, je pense, rendu un peu plus irritant par l’apparition de la nuit tous les quatre tours et qui limite déjà la visibilité à l’écran.

Ambiance Dystopeek garantie!

Heureusement, malgré ces défauts (j’ai aussi eu un ou deux plantages mais je pense que les devs sont sur la brèche à ce niveau), le noyau du jeu reste assez solide, avec un système de gestion de ravitaillement assez clair et efficace (zone d’influence par rapport à un dépôt de ravitaillement qui peut être coupé par un obstacle sur les routes) et une gestion des points de renforts qui oblige le joueur à faire des choix (acheter une nouvelle unité, garder les points pour les opérations afin de remplacer les pertes ?). Aussi chaque opération durera plusieurs heures et si les choix sont rares lors de la campagne, le contenu est là.

Déplacement stratégique par rail au lieu de se trainer à pinces.

Le jeu a donc un contenu et une base solide, on voit aussi clairement une évolution d’un opus à l’autre même si on garde le côté très amateur des mises en scène, de l’aspect sonore ainsi que de la lisibilité du terrain qui n’est pas toujours au rendez-vous. Le prix de base est aussi descendu à un niveau qui correspond plus au contenu et à ce qui existe ailleurs. Les fans des opus précédents peuvent donc s’y plonger les yeux fermés, pour les autres cela dépendra de leurs attentes. Je ne pense pas que le titre ait pour but d’attirer les grognards mais il reste très facile à prendre en main pour des joueurs néophytes ou qui aiment le côté moins austère du titre.

Développeur : Starni Games

Editeur : Starni Games

Genre : Stratégie Tour par Tour

Date de sortie : 13 Novembre 2020

Prix : 24,99€

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur.

SA_Avenger

Le Belge taciturne du groupe, pas fan de quoi que ce soit mais touche-à-tout aux goûts éclectiques, amoureux du cinéma, de littérature et de chanson française à texte, bref un nostalgique invétéré. Ancien beta testeur hardcore, je joue encore régulièrement à des jeux obscurs aux règles complexes que je termine d'ailleurs rarement.