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Steam Next Fest: Part III

Comme les copains, j’ai profité du Steam Next Fest pour lancer quelques démos. L’interface du Festival étant ainsi faite, elle m’a principalement proposé des jeux que j’avais déjà en wishlist. J’en ressors avec quelques bonnes surprises et un intérêt renouvelé pour certains titres. Voici donc mon retour d’expérience du weekend, très axé science-fiction.


They Always Run

Ce platformer / metroidvania aux graphismes délicieux m’a tapé dans l’œil dès le trailer. Et manette en main, c’est encore plus jouissif. Notre ninja cyberpunk à trois bras court, saute, roule, s’accroche aux grillages et découpe ses adversaires avec fluidité, dans des décors réussis à défaut d’être originaux. Le gameplay est somme toute classique, mais la présence de ce troisième bras mécanique offre une belle variété d’actions, entre le défonçage de murs, le contre de plusieurs adversaires ou le gros pain dans la gueule d’un ennemi qui se croyait à l’abri.

Direction artistique de qualité, gameplay agréable, combats de boss un brin répétitif et quelques bugs à signaler, mais dans l’ensemble c’est du très bon. Si on se tatane à grands coups de sabre tout au long de la démo qui dure environ trois quarts d’heure, on entraperçoit à la fin une ville / hub avec des marchands, des missions et des flingues que je suis curieux de voir intégrés au gameplay.


Projet Haven

On entre dans mon territoire : le tactical en tour par tour. L’ambiance du turfu est un peu bancale, entre les décors propres mais sans grande personnalité, les personnages un brin caricaturaux et les armes à feu très classiques. L’interface demande un peu de temps pour être prise en main, mais une fois lancé dans le bain, ça devient très agréable.

On utilise enfin un système de points d’action à la Jagged Alliance et non comme dans les XCOM modernes (mouvement + tir) qui ont vampirisé le genre. On peut donc se mouvoir au centimètre près et garder assez de points pour enchainer un lancer de grenade puis envoyer une rafale, se coucher ou s’accroupir derrière des couverts, ramper ou courir…

Les trois missions proposées pendant ce Steam Next Fest nous montrent les possibilités tactiques avec utilisation de la verticalité, des caméras de sécurité à pirater, des attaques silencieuses pour éliminer nos adversaires d’un coup sec derrière la nuque, bref, on sent que les développeurs aiment le genre et le respectent. Le système n’est pas exempt de défauts, comme le fait de devoir viser « à la main » en vue TPS pas toujours évident à appréhender, la lisibilité de l’action compliquée par les différents niveaux de hauteur, la gestion de l’inventaire rudimentaire et l’absence d’information sur les chances de toucher.

Les cinématiques n’apportent pas grand chose et sont parfois inutilement vulgaires (même si on peut masquer les gros mots), tout comme les commentaires de nos personnages en pleine action, surtout quand les personnages masculins draguent ouvertement Indigo et son pantalon taille basse. J’espère que le scénario évitera de tomber dans le nanard total, parce que Project Haven ne manque pas de qualités.


Trigon: Space Story

On va aller vite : c’est FTL avec des graphismes « modernes ». Voilà voilà.

Bon, pour être plus complet, c’est FTL avec quelques ressources supplémentaires, une gestion de la carte spatiale différente puisqu’on se déplace de système en système à notre guise, sans fuir une menace qui se rapproche, mais sinon, c’est FTL avec un filtre Instagram sponsorisé par JJ Abrams.

Dans la démo présentée pour le Steam Next Fest, on se fait botter le cul en boucle si on ne trouve pas vite de nouvelles armes, on galère parce qu’il n’y a que très peu de moments où on peut récupérer des ressources, on se trompe de chemin en voulant remplir des quêtes Fedex, et si la musique est de bonne qualité, on se dit qu’on y a déjà joué ; j’espère que les développeurs sauront équilibrer l’expérience et rendre leur monde plus vivant, parce que FTL, c’est quand même vachement bien.


Warp Frontier

On reste dans l’espace avec ce Point & Click. La démo présentée au Steam Next Fest édition 2021 nous permet d’incarner un policier dont le vaisseau vient de se faire canarder en plein vol et qu’il va falloir tout d’abord réparer. Un petit tour en extérieur, aidé par une IA sous la forme d’une boule flottante qui sert à la fois de bloc notes, de système d’indices et de comic relief, on colmate la brèche et on s’intéresse à nos agresseurs.

Retrouver leur trace s’avère aisé, mais leur vaisseau est éventré et leurs corps flottent dans le vide. L’ambiance est assez réussie malgré un certain décalage entre les décors soignés et les personnages et les animations, disons… rustiques, surtout lorsqu’on double clique pour accélérer les déplacements. C’est le point de départ d’une enquête qui nous amène à des énigmes pas révolutionnaires mais assez logiques, en tous cas dans le cadre restreint de la démo. Ça reste trop court pour se faire une idée précise, mais ça démarre plutôt pas mal.


Death Trash

Cela fait des années que je suis ce projet avec l’eau à la bouche. Enfin peut-être pas littéralement, parce que l’ambiance amène plutôt le cœur au bord des lèvres. Mais ce RPG post-apo avait l’air bien dégueulasse et aussi trash que son titre le promettait. Dans cet univers qui semble inspiré par Fallout, Underrail et la boucherie du coin, de la matière organique semble pousser un peu partout.

On y incarne un personnage affublé d’une maladie inconnue, ce qui lui vaut d’être rejeté de son abri et envoyé dans le grand monde avec sa bite, son couteau et une capacité intéressante, celle de dégueuler à la demande. On ramasse des trucs visqueux, on mange des organes, on tape sur des zombies organiques dans un gameplay à la Nuclear Throne en moins frénétique, on discute avec un gros kraken de chair, on visite un village fait de bois et de tôle…

Une ambiance originale, du pixel art bien gras qui rappelle la cuisine de Maïté version gore, du craft, des points de compétences, mais que demande le peuple que cette démo du Steam Next Fest a enthousiasmé ? Oui, la sortie du jeu, évidemment.


Patron

On change un peu de décor avec ce city-builder, qui ne se cache pas d’être Banished avec une moustache. Il y a pire comme inspiration, mais elle n’est pas facile à assumer tant le maitre du genre a été copié mais jamais égalé. Patron en a-t-il l’étoffe ? Cette démo ne répondra pas à la question mais donne quelques pistes indiquant qu’il est sur la bonne voie.

On commence évidemment par choisir la carte, qui dispose de plus ou moins de ressources et d’un climat spécifique, on y construit quelques tentes pour héberger nos péquenots, on coupe du bois, on ramasse des cailloux, on cueille, on chasse, on pêche, on traditionne… C’est tout comme dans Banished, il leur faut du bois de chauffage, de la nourriture pour l’hiver et en échange nos habitants se reproduisent et (petite particularité) nous payent des impôts. Parce qu’en plus des ressources habituelles, pour construire il vous faudra aussi de la caillasse, qui servira également pour faire de la recherche et débloquer de nouveaux bâtiments.

Le rythme est lent, notamment parce qu’il faut attendre que la population monte pour se lancer dans de nouvelles industries, la musique est ultra convenue et répétitive, il manque certaines infos sur la démographie (j’ai eu un premier hiver rude qui a décimé une partie de mes gueux mais pas de notifications de la part du jeu pour m’en informer) ou l’équilibre à trouver entre production et consommation, mais la base a l’air correcte. Mais comme souvent avec ce genre de jeu, il faudra y jouer plus longtemps pour savoir ce qu’il a dans le ventre.


Rise of Humanity

Allez, on retourne dans le futur avec ce tactical en tour par tour, mais avec des cartes. Avec ses graphismes qui font très 2015, sa traduction approximative et ses lapinous explosifs, Rise of Humanity nous présente un monde dominé par des robots que les humains affrontent à coups de pic à glace. Non mais restez, vous allez voir.

La première mission de la démo nous montre le système de combat, pas inintéressant puisqu’il mêle déplacements tactiques sur hexagones et cartes à jouer à la Slay the Spire. Après avoir survécu aux pains dans la tronche administrés par un gros mecha, on arrive sur une sorte de hub d’où on peut améliorer son personnage, retravailler son deck et partir pour une nouvelle mission, qu’on accomplira en duo.

Une réalisation correcte malgré tout, encore quelques réserves sur l’équilibrage et la profondeur du jeu, mais de bonnes idées. Et des lapinous explosifs.


Murder Mystery Machine

On termine ce Steam Next Fest avec un jeu contemporain, pour changer. De la bonne enquête avec des suspects, des preuves et de indices à relier sur un tableau. Ça commence plutôt mal, avec nos deux protagonistes à l’écriture aussi originale qu’une série policière de TF1. La nouvelle recrue qui sort de l’école est affectée à un ermite qui veut travailler en solo, mais ils sont contraints de coopérer et je pense déjà pouvoir annoncer qu’à la fin il reconnaitra son talent et qu’il lui apprendra plein de trucs.

Sinon, en termes de gameplay, c’est assez sympa. Dans une phase Point & Click, on recueille des indices sur une scène de crime, puis on relie les éléments entre eux pour débloquer de nouveaux dialogues avec son collègue, les témoins ou les suspects, on découvre des mobiles, des incohérences dans les emplois du temps, pour au final répondre aux questions du qui, comment et pourquoi.

Les enquêtes de la démo ne sont pas si simples, la résolution est un peu expédiée par contre ; pendant l’enquête on a droit à des dialogues entre les personnages, mais pas de « débriefing » à la fin. Les graphismes sont assez mignons, on fait tourner les pièces pour fouiller tous les recoins, il a tout d’un petit jeu sympathique qu’on devra juger sur la cohérence des enquêtes et le bon équilibre entre facilité et complexité.


Encore une belle fournée dans ce Steam Next Fest, où le temps nous manque pour jouer à tout ce qui nous intéresse, mais entre les retours de SA_Avenger et EvilBlackSheep, on espère que la rédaction de Dystopeek vous aura permis de vous faire une petite idée sur ce que le futur nous réserve.

Ruvon

Chaologue pas encore retraité, traître renommé, survivant accompli. Mon domaine, c'est le jeu vidéo, du FPS hardcore au point&click niais, et depuis toujours amoureux du tour-par-tour.