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She Sees Red

Comme tout le monde, j’aime bien me mater une petite série de temps en temps. Un truc pas prise de tête, sans tomber dans la série policière made in France ou pire, avec des super-slips, mais qui se laisse regarder sans avoir envie d’étrangler des chatons ou balancer son verre de brandy sur l’écran.

C’est dans cet état d’esprit que j’ai lancé She Sees Red, un « jeu » en Full Motion Video avec de vrais acteurs, qui a mérité ses guillemets vu son gameplay quasi-inexistant.

Dans la grande tradition des visuals novels, nos interactions se limitent à choisir entre deux possibilités à la fin d’une scène. Et autant vous dire que j’ai vite eu l’impression qu’aucun de ces choix n’était le bon.

Pour vous poser le décor caricatural, on va s’offrir une virée dans une boite de nuit russe, qui commence dans le sang et se termine en eau de boudin. Les personnages principaux seront une flic qui se prend pour Sherlock, un tueur déterminé et un mafieux qui fait la gueule.

On suit le périple d’un encapuchonné qui va tracer sa route en laissant des cadavres derrière lui, et en parallèle, celui de la flic et du mafieux qui refont le parcours en essayant de comprendre son but et sa motivation.

Chacun de nos choix à la fin d’une scène va suivre une voie différente, qui nous raconte une fraction du scénario et il faudra clairement rejouer plusieurs fois pour connaître l’histoire dans son intégralité. Il n’y a pas vraiment de « mauvaise » voie, seulement des chemins pavés de plus de cadavres que d’autres, et rarement les mêmes.

Le jeu d’acteur est… forcé. Le méchant très méchant, la flic espiègle omnisciente, le tueur qui surjoue parce qu’on ne voit jamais son visage donc il donne tout en exagérant ses gestes… ça cabotine sec. Mention spéciale aux hommes de main qui ne savent pas toujours où se mettre.

Mais ça reste supportable, déjà parce que les personnages principaux font ce qu’ils peuvent dans des décors minimalistes, mais aussi parce que j’aime bien leurs voix et l’ambiance qu’elles posent.

Attention c’est la minute pédanterie : oui, il faut regarder ce film avec les voix originales, en russe (car oui, ce jeu vient de l’autre côté de l’Ukraine). La version anglaise fait perdre le petit quelque chose de savoureux et finalement le plus réussi du jeu des acteurs. Rassurez-vous, les sous-titres en français sont là pour accompagner ceux qui n’ont pas l’habitude de contracter des emprunts en roubles.

Les différentes fins nous montrent toutes les facettes du scénario, pas ouf en soi mais plutôt bien amené une fois qu’on a atteint la dernière partie. Si le début met bien dans l’ambiance, les chemins intermédiaires sont moins passionnants, bien que la scène d’action culinaire soit correctement mise en scène.

Le principal défaut de ce court-métrage est l’obligation de le rejouer depuis le début pour le voir en intégralité. Impossible de choisir à quel moment on veut reprendre et si on peut heureusement passer les scènes, il faut quand même prévoir quelques minutes pour atteindre l’embranchement souhaité, sans oublier de se retaper l’intro à chaque fois.

Précision nécessaire : comme vous l’avez senti, la violence est très présente dans She Sees Red, et elle vient accompagnée de plusieurs litres de sang et même d’un demi bout de téton occasionnel. Ce n’est pas un titre pour les plus jeunes, ni les plus sensibles.

Il faut environ deux heures pour faire le tour de l’unique titre de Rhinotales. De quoi passer une soirée devant un petit film de série B finalement sympathique, qui ne nous demande d’intervenir que de façon sporadique. Pour le prix demandé, c’est déjà pas mal mais on n’est pas en présence du meilleur du jeu vidéo en FMV.

Genre : Aventure en FMV

Site officiel

Développeur indépendant : Rhinotales

Plateforme : Steam – Egalement disponible sur Android et iOs

Prix : 6,79€, régulièrement soldé à 2€

Date de sortie : 11 juillet 2019 

 

Ruvon

Chaologue pas encore retraité, traître renommé, survivant accompli. Mon domaine, c'est le jeu vidéo, du FPS hardcore au point&click niais, et depuis toujours amoureux du tour-par-tour.