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Enigma

Dernier de la série d’articles en partenariat avec Atalia, Enigma se situe dans un genre que j’apprécie particulièrement, celui des jeux de lettres. Alors que vaut cet Enigma ?

C’est dans la boîte

Ce qui frappe quand on prend la boîte en main, c’est l’illustration de la boîte et son accroche : un jeu de lettres en pièces. Je trouve les deux très réussies. Le jeu prend le parti de ne pas enrober le jeu avec un thème pour assumer de mettre en avant sa mécanique principale, c’est à dire trouver un mot secret à la manière d’un mastermind version lettres.

Les outils de cryptage / décryptage.

Le thermoformage est présent et fonctionnel. Chaque « pièce » du matériel a une place déterminée. A ce moment là, je me suis dit que c’est un fort appréciable d’avoir prévu des emplacements pour faciliter la mise en place. Ce que j’ai remarqué par la suite, c’est que la boîte fait partie intégrante du jeu. Elle va servir de plateau pendant toute la partie, ce qui rend la mise en place ultra rapide puisqu’il n’y a que quelques éléments à déplacer au fur et à mesure de la partie.

T’as la réf ?

Le jeu est prévu pour deux à quatre joueurs (plus on est, mieux c’est). Pour commencer, un joueur (le codeur) sera désigné pour créer un mot secret de cinq ou six lettres qu’il va inscrire dans un paravent. Pour ce faire, il va avoir à disposition des lettres cachées par le plateau qui servira plus tard pour celles et ceux qui doivent découvrir le mot. C’est tout bête, mais tellement plus intéressant que de dire aux autres de fermer les yeux. Après avoir choisi le mot, il va falloir prendre tous les segments de lettre qui serviront à reconstituer le mot. Et c’est là l’originalité du jeu, il ne suffit pas de donner les lettres pour trouver le mot, il va falloir les reconstituer. Ce sont uniquement ces segments de lettres qui serviront dans la partie en cours.

Côté codeur

Les décrypteurs du mot secret devront quant à eux choisir où doit se mettre le segment de lettres que le codeur donne. Chacun joue à sont tour. Si le décrypteur trouve le bon endroit, il pose le segment et peut tenter de reconstituer la lettre, sinon le codeur va poser un jeton sur le segment pour rappeler que ce segment ne pourra être posé ici. Quand il reste plus que trois segments de lettres, ce sont les décrypteurs qui demandent les segments. Il reste toujours possible pour les décrypteurs de faire une déduction au cours de la partie. Chaque joueur est limité à trois déductions et finit éliminé s’il échoue à la troisième.

Côté décrypteur

Je vous épargne le décompte des points qui est très simple : chaque jeton Enigma, bonus, déduction et non a une valeur. Si vous savez additionner sans retenue, ça devrait bien se passer. Le petit twist vient du fait que chaque joueur va devenir codeur et donc choisir un mot secret. Cela évite la frustration de ne pas avoir joué chaque rôle et de se retrouver face à une autre personne qui va choisir un mot très complexe pour s’assurer la victoire. Sans compter la satisfaction d’avoir trouvé un mot absurde et de pouvoir le proposer.

On avance bien.

La durée de la partie est contenue et les tours de jeu rapide. Peu de risque de joueurs se triturant le cerveau pour savoir où placer les segments avec des possibilités qui s’amenuisent au fil de la manche, un petit renversement sur la fin pour dynamiser le tout en moins de trente minutes. Pour ma part, je trouve la durée largement suffisante pour que l’ambiance soit là sans devenir pénible. Ayant beaucoup joué au scrabble, j’apprécie d’avoir un jeu de lettres qui va à l’essentiel et ne rend pas la fin de partie pénible.

On a trouvé

En résumé, Enigma ne révolutionnera pas les jeux de lettres et ne sera pas l’égal d’un scrabble dans l’imaginaire collectif, mais il offre une proposition intéressante avec ce système de segments qui invite les joueurs à se creuser la tête tout en manipulant. Et c’est important de manipuler. L’idée de permettre des mots en cinq ou six lettres est aussi excellente pour ajuster la difficulté en fonction des personnes autour de la table, la boîte qui fait plateau aussi et de faire tourner les rôles pour que chacun puisse donner son mot secret. Pour les amateurs de jeux de lettres, c’est une bonne pioche. Pour les profs qui en ont assez de sortir le scrabble pour faire travailler les élèves, c’est une excellente alternative qui devrait plaire. Pour les autres, c’est l’occasion de découvrir plein de mots rigolos.

Genre : jeu de lettres

Auteurs : Bell Eberle, Greg et Peter Olotka et Jack Kittredge

Illustrateur : Kwanchai Moriya

Editeur :  Heidelbär Games

Distributeur et localisation : Atalia 

Prix : 35€

Machiavel

Toujours à l'affût de ce qui peut piquer ma curiosité, peu importe le domaine avec une légère préférence pour les jeux vidéo, le cinéma, la littérature, les séries TV, les jeux de société, la musique, la gastronomie, les boissons alcoolisées et quelques autres petites choses . Ma curiosité est telle le tonneau des danaïdes, sans fond.