Ride 5

Vous connaissez le food-porn ? Grossièrement, il s’agit de prendre en photo ou en vidéo des plats qu’on aimerait manger. Il s’agit surtout de rendre sexy et désirable le plat. Il parait que c’est un plaisir de gourmets. Et bien Ride 5 c’est du moto-porn. Ce jeu vous en met plein la vue, et sait rendre extrêmement sexy et désirable les grosses cylindrées à deux roues. Même pour moi, c’est dire !

Ride 5, comme son nom l’indique, est un jeu de courses de moto. C’est aussi le 5e d’une longue lignée de titres développés par Milestone, un studio italien spécialisé depuis de nombreuses années dans les jeux de courses, et plus particulièrement dans les courses de moto. C’est à eux que l’on doit les célèbres MotoGP, MXGP, WRC et donc, Ride.

Fort de ce bagage, on sait d’avance que leur titre sera une réussite ou, au minimum, un bon cru. Le principe est simple : vous devez gagner des courses en moto, sur des circuits. Jusqu’ici on n’est pas perdu. Mais là où le savoir faire de Milestone rentre en jeu, c’est comment on va le faire.

Droit au cœur de l’action

En effet, dans un jeu de course plusieurs facteurs vont déterminer si le titre sera une réussite ou un échec. La sensation de vitesse, l’IA, le comportement des véhicules, la fidélité au modèle original, la variété des circuits et le degré de minutie dans les détails (tant au niveau visuel que sonore), car tout ceci va concourir à l’immersion du joueur.

La vitesse est bien présente et servie par des graphismes de qualité. Je précise que je n’ai pas une machine de guerre (i5-10600, 32Go de Ram, AMD RX 6600 XT, écran 60Hz), et pourtant je suis en 60 fps constant sur toutes les courses. Les commandes répondent au doigt et à l’œil, et ce alors même que je joue sur une manette X-Box classique. Les moteurs qui hurlent, très présents sans être agressifs, et le bruit de la gomme sur les différentes surfaces, nous permettent d’être totalement dans la course.

Coté IA, les coureurs contrôlés par l’ordinateur ont des comportements suffisamment réalistes pour vous apporter le challenge que l’on recherche. Il en va de même pour le comportement des motos qui marquent bien leur différences les unes par rapport aux autres. Et chaque petite intervention de votre part sur celles-ci, va influencer non seulement votre conduite mais également vos performances.

Dans l’effort tu es si belle

Et des réglages, il y en a moult ! Vous pouvez configurer la moto sur quasiment l’ensemble de ses aspects : pneus, suspensions, transmission, géométrie, etc. Mais vous pouvez aussi régler la « force » de vos adversaires, l’intelligence des IA, le degré d’assistance que vous souhaitez pour votre moto, les conditions météo, la difficulté globale, et j’en oublie sûrement.

Ces choix permettent d’une part de personnaliser votre façon de jouer, et d’autre part de progresser tout en douceur. Si comme moi vous n’avez qu’une connaissance très limitée de ce qu’est une course de moto, alors vous apprécierez ces options qui font couvrir au titre un spectre allant du jeu d’arcade à la simulation de pointe, avec toutes les nuances intermédiaires possibles et imaginables. On peut donc avancer à son rythme sans jamais se sentir écrasé par un pic de difficulté trop important. Tout est modulable et c’est suffisamment rare dans les jeux pour être noté.

C’est une fois qu’on rentre dans le dur, que l’on se rend compte de la richesse du titre. Le mode carrière est bien entendu présent, et permet de débloquer machines et circuits. Il vous transporte à travers le monde, de championnat en championnat, pour affronter les plus grands coureurs (fictifs).

Vous commencez par des petites cylindrées (250cm3) puis vous passez aux 600cm3 et plus. Certains modèles, convoités, ne se débloquent que sous conditions de victoires spécifiques. Là encore, le mode est classique mais totalement maîtrisé par les développeurs, car ils connaissent leur affaire et ça se sent.

Toujours plus loin plus fort plus vite

Admettons que vous ayez triomphé du mode carrière, vous pouvez vous essayer à un autre mode : le mode course. Il vous propose des courses uniques mais aussi du contre-la-montre, de l’endurance et un mode race creator. Ce dernier vous permet de gérer une course avec les conditions et le nombre de participants que vous souhaitez.

Là encore, tout est modulable très facilement et très intuitivement. Enfin, vous pouvez jouer localement en écran partagé directement depuis votre canapé avec des amis, que demander de plus ?

Et bien, on peut demander un mode multijoueur en ligne par exemple ! Ça tombe bien puisqu’il y en a un et qu’il fonctionne sur le principe des saisons. Je ne peux pas vous en dire plus, je n’ai pas eu l’occasion de le tester.

Last but not least, la feature indispensable pour tout amateur éclairé : le mode éditeur pour vos motos, vos combinaisons et vos casques. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un outil de personnalisation poussé pour vous rendre unique lors de vos affrontements multijoueurs. La plupart des éléments se débloquent au fur et à mesure de votre progression dans le mode carrière. Si vous êtes particulièrement fier de vos créations, vous pouvez évidement les partager en ligne. Vous pouvez aussi récupérer les créations des autres joueurs.

Extrême limite

Au final que penser de Ride 5 ? Il s’agit de mon tout premier jeu de course de moto. Je n’ai donc pas le recul, ni l’expérience nécessaire pour juger de la qualité réelle du titre vis à vis de la réalité. Mais en tant que jeu, et de mon point de vue de joueur, je suis tout à fait conquis par le titre. La prise en main est aisée, la finesse des réglages permet un dosage précis de la difficulté, la sensation de progression est bien présente, le jeu est beau, fluide et sa rejouabilité semble sans faille.

Deux petites remarques pour finir : le prix est toujours trop élevé (60€ dans sa version de base) et le système de season pass à 40€ beaucoup trop cher également. Toutefois, il faut relativiser en se disant qu’il s’agit tout de même d’un jeu de niche s’adressant à des passionnés, et que le studio ne vendra à priori pas des palettes (virtuelle) de Ride 5. Ce n’est bien entendu pas une excuse, mais au vu de la qualité globale du titre, et même si ça fait mal au portefeuille, c’est un jeu qui se doit d’être dans la ludothèque de tout fan de courses de moto.

Genre : Simulation Moto

Développeur : Milestone

Editeur : Milestone

Date de Sortie : 24 Aout 2023

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur