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Panzer Corps 2

Enthousiaste lors de la preview du jeu, nous voici de retour (et oui car Harvester a aussi touché à la bête) pour parler de Panzer Corps 2, sorti ce 19 mars. Comme je l’avais annoncé à l’époque, le jeu est beau, agréable à jouer, le passage à la 3D est réussi et il y a du contenu.

Rouxbarbe est encore passé par ici.

La version complète du jeu compte donc 61 missions réparties sur 5 campagnes, 4 scénarios dont deux fictifs, un générateur de scénarios, du multijoueurs et un éditeur de scénarios. Quant au nombre d’unités ? Un millier d’unités différentes, dont des prototypes ! Le jeu de base se focalise sur la Werhmacht, pas question donc de jouer autre chose que les allemands pour l’instant lors des campagnes.

Quand les russes contre-attaquent, ils font pas dans la dentelle.

Vous l’aurez compris, niveau quantité vous serez servi, même si certaines campagnes se recoupent (Kursk et Sicile proposent les deux mêmes missions après avoir réussi la première) et qu’elles n’offrent pas toutes des embranchements : celle d’Afrique du Nord n’offre en effet pas de choix ou de carte de campagne entre les missions. La difficulté va varier aussi fortement d’une campagne à l’autre, je déconseille de commencer par Kursk qui offre une carte très grande avec un réel challenge. L’IA est d’ailleurs souvent plus agressive que dans la version preview avec de réelles contre-attaques (scriptées mais efficaces) même si elle a encore trop tendance à s’encercler d’elle-même pour infliger des dégâts.

ça c’est un beau Tig’

Niveau gameplay, le jeu n’a pas d’évolution notable par rapport à la preview. C’était déjà fort solide à l’époque même si assez classique dans le genre. Simple à prendre en main avec une interface claire et qui peut être cachée pour profiter pleinement de la carte de campagne, Panzer Corps 2 est accessible autant aux débutants qu’aux grognards.

Au tapis!

Attention cependant, Panzer Corps 2 (comme le premier d’ailleurs) ne se veut pas être une simulation, bien que le terrain joue un rôle décisif, que le moral soit pris en compte ainsi qu’une abstraction de ravitaillement en munition et carburant (probablement trop abstrait pour que le joueur s’en soucie trop d’ailleurs). Il n’y a par exemple pas la possibilité de fortifier un emplacement, pas de tirs directionnels (pourtant présents dans un jeu de moins grande envergure testé récemment) et la pléthore d’unités différentes rend l’optimisation difficile, la plupart des statistiques étant « cachées » derrière une fenêtre d’informations d’unité.

Des unités ? En veux-tu en voilà !

La richesse des options disponibles lors du lancement d’une campagne permet de régler la part de l’aléatoire dans les combats ou d’enlever la limite de tours. Vous pourrez donc vraiment profiter de l’expérience comme il vous plaira et c’est vraiment sur les campagnes que le jeu se focalise. Le mode multijoueurs est, pour l’instant, clairement plus là pour juste jouer un scénario équilibré qu’autre chose. De ce côté-ci, les options sont plutôt inexistantes, même le choix de faction n’est pas libre, celui qui rejoint la partie jouera les allemands, celui qui la crée l’autre côté. Un peu étrange.

Le jeu parfois ridicule des encerclements

Si certains semblent (ce n’est pas mon cas) avoir des soucis de performance, le jeu est stable, en revanche il y a encore parfois certaines étrangetés au niveau de l’équilibrage (je pense à des cavaliers qui m’ont décimé des chars Tigre tout ça en attaquant à partir d’une rivière) mais c’est surtout au niveau du ravitaillement que le jeu va parfois vous faire pester. Le système a le mérite d’exister, il est en effet possible d’encercler des unités en coupant leur lignes de ravitaillement, mais celles-ci sont invisibles pour le joueur et le comportement semble parfois étrange avec des unités qui sont marquées comme encerclées alors que la logique voudrait que non.

Les cavaliers de l’apocalypse.

J’aurais aussi préféré avoir un système de prestige (les points qui permettent de renforcer vos troupes ou d’en acheter de nouvelles), plus lié aux actions sur le terrain et le contrôle de celui-ci plutôt qu’à la simple capture d’objectifs, surtout quand ceux-ci changent de main mais que les points ne sont acquis qu’une seule fois. Surtout que le jeu vous lance parfois dans un nouveau scénario sans un seul point en plus alors que vos troupes sont encore complètement épuisées de la bataille précédente.

Kaboum !

Tout ceci, n’empêche pas de profiter du jeu, de s’extasier devant les explosions, les détails du terrain, les effets de météo qui clouent vos avions au sol ou la richesse de gestion d’unité à la disposition du joueur (héros, médaille, expérience, camouflage, insigne paramétrable, capture d’équipement…), Panzer Corps 2 est riche et pose des bases solides pour les futurs DLCs qui ne manqueront pas d’arriver.

On dirait le gars qui disait « Restez groupir! » dans « On a retrouvé la 7ème compagnie »

Impossible de ne pas recommander Panzer Corps 2 pour ceux qui aiment le genre, le jeu n’est pas parfait, certes, et ne présente peut-être pas le même type d’expérience qu’un Unity of Command 2 où la gestion du ravitaillement est plus importante mais dont le gameplay se rapproche plus d’un puzzle game. On a ici un système un peu plus « old school » qui réussit avec brio son passage vers une présentation plus moderne, avec des heures et des heures de gameplay devant vous et qui, je l’espère, va continuer d’évoluer.

Je ne reviendrais pas sur ce que mon cher collègue a dit concernant les différentes campagnes solos, n’ayant pas eu le temps de tâter la bête comme lui, mais après un tour sur le tutoriel (très bien fait au demeurant), voici mes impressions sur le mode multijoueurs. Comme le dit le Belge, il semble que c’est un pan qui n’a pas été assez travaillé. On choisit juste un scénario, sans réglages, sans pouvoir choisir son camp et zou, on charge !

L’interface est claire, donne beaucoup de renseignements qu’il faut apprendre à trier et le jeu est techniquement très propre. Cependant, je reste dubitatif face au système de ravitaillement qui semble très bancal, avec des unités encerclées qui ne devraient pas l’être. Cela semble être dû au fait que les Zones de Contrôle amies n’annulent pas une ZdC ennemie, mettant ainsi en péril une unité qui, à l’écran, semble être ravitaillée. On assiste donc à des situations ubuesques où les encerclés encerclent les encerclants…

De plus, les bonus apportés par les unités situées à côté de l’attaquant sont parfois étranges, voire… nuls. Ajoutez à cela l’impossibilité d’annuler un mouvement en multijoueurs (et croyez moi, quand vous bougez beaucoup d’unités à la suite vous n’êtes pas à l’abri d’un missclick) et des statistiques trop détaillées pour être vraiment exploitables et vous comprendrez qu’il y a encore du peaufinage à faire.

Panzer Corps 2 reste cependant tout à fait recommandable, et recommandé par la rédaction, surtout quand il vous permet d’entendre couiner SA_Avenger alors que vous contre-attaquez ses belles divisions de Panzers incapables de mettre en place une blitzkrieg digne de ce nom !

Développeur : Flashback Games

Editeur : Slitherine inc.

Genre : Turn-based, hex-based Wargame

Prix : 33,99€

Date de sortie : 19 mars 2020

Page Steam

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur.

SA_Avenger

Le Belge taciturne du groupe, pas fan de quoi que ce soit mais touche-à-tout aux goûts éclectiques, amoureux du cinéma, de littérature et de chanson française à texte, bref un nostalgique invétéré. Ancien beta testeur hardcore, je joue encore régulièrement à des jeux obscurs aux règles complexes que je termine d'ailleurs rarement.

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