L’EA du mois : Spellcaster University
Contrairement à la majorité de la population, je ne suis pas un grand fan d’Harry Potter, c’est même plutôt l’inverse, la littérature jeunesse me donnant des boutons. Pourquoi j’en parle ? Parce qu’il y a un fameux côté Poudlard dans le jeu proposé par les devs indés français de chez Sneaky Yak Studio. Sorti sur steam après un kickstarter réussi à côté duquel j’étais complétement passé, je suis un peu tombé sur Spellcaster University par hasard et j’ai vite craqué.
La voix, très french touch, d’un des développeurs dans l’intro, malgré un effort notable, est d’ailleurs probablement la pire partie du jeu. Maintenant ça me fait sourire mais au premier lancement on se dit « oulah dans quoi suis-je tombé ? » (NdHarvester : un peu comme nos lecteurs quand ils abordent un de tes textes…). On est cependant assez vite rassuré, le ton du jeu est léger, les graphismes des pièces assez jolis (les personnages sont un peu plus génériques et les effets de feu ressemblent à un spaghetti vivant) et le jeu a un gameplay reposant très sympathique qui donne envie d’y retourner.
L’histoire est assez simple : le Seigneur du mal revient tous les x années, battu à chaque fois par une alliance des humains et des orcs menée par les mages. Seulement voilà, cette fois-ci ils se sont gourés dans le calendrier et il est arrivé plus tôt que prévu. Tous les mages se sont fait trucider et c’est donc à vous d’élever la prochaine génération de futurs sauveurs de l’humanité. Vous n’aurez cependant qu’un temps limité avant que le mal n’arrive dans votre région et que vous ne deviez tout recommencer à zéro ailleurs.
En plus, il vous faudra arriver à rallier les différentes factions (Orcs, aventuriers, Inquisiteurs, le Roi, etc…), chose qui ne sera pas aisée vu qu’ils voudront tous que vous leur fournissiez de l’aide en échange du moindre service et qu’en plus ils ne s’aiment pas vraiment les uns les autres (NdHarvester : belle description de la rédac’).
Inspiré de ces petits jeux où on doit convenablement placer des pièces pour construire son château, vous devrez ici piocher des cartes qui permettront d’agrandir ou d’améliorer votre université afin de varier les cours disponibles dans les différentes écoles de magie (cinq au total). Pour obtenir des cartes il faut en général accumuler de la mana ou de l’or, les deux étant fournis par les élèves en étudiant ou en y vivant tout simplement.
D’entrée, le jeu propose une profondeur de gestion agréable, il faut non seulement offrir un panel de cours assez varié pour obtenir de la mana mais aussi acquérir certains objets pour pouvoir répondre aux différents événements déclenchés par les factions qui vous entourent, tandis que d’autres objets serviront juste à donner des bonus.
Plus votre université aura des installations efficaces pour permettre aux étudiants aux professeurs de manger, dormir et se changer les idées, moins ceux-ci perdront du temps à aller satisfaire leurs besoins au dehors, au lieu d’étudier bien au chaud dans vos murs. Hors un cycle d’étude est fixe pour chaque élève et à la fin de celui-ci son avenir sera décidé irrémédiablement (à un jet de dé près).
L’avenir de chaque étudiant est important car il va augmenter votre prestige (et donc le nombre d’étudiants qui voudront étudier chez vous) et vous donnera aussi certains bonus pour la suite de la partie. Certaines quêtes vous demandent aussi d’obtenir certaines professions ou un capital de mana pour que vous puissiez obtenir des bonus lors de la prochaine mission… à savoir qu’à chaque fois que le Seigneur du Mal s’étend et vous force à recommencer à zéro vous obtenez un malus, d’où l’intérêt de contrecarrer celui-ci au mieux.
Vous l’avez compris, malgré le fait que le jeu est encore en EA, il est déjà bien fourni et a une feuille de route qui répond à certaines de mes attentes. Alors c’est parfait ? Non bien sûr, malgré toutes ses qualités, le titre manque parfois de clarté dans son interface : pas toujours simple d’identifier les salles au début, des graphes sans légende, une légère répétitivité qui s’installe au bout de 2-3 missions vu que les cartes reviennent et ne sont pas encore débloquées au fur et à mesure. Le placement des pièces n’est souvent pas un challenge du tout et en général il y a un gros manque d’informations sur le niveau des salles, les effets qui y sont actifs, vos professeurs et vos élèves pour permettre un vrai aspect gestion.
Il deviendra vite évident que vos élèves ne font que passer et vous en aurez trop pour les suivre tous (pour le coup ça aurait été sympa d’avoir des événements de visite d’anciens élèves), je n’ai d’ailleurs pas encore compris l’intérêt d’en refuser vu qu’ils sont de toute façon source de mana et d’argent.
Les profs sont eux permanents, mais on aurait aimer pouvoir plus jouer sur leur performances. Ceux-ci peuvent entrer en grève s’ils n’ont pas de machine à café mais j’ai remarqué que certaines choses ne sont probablement pas encore actives, comme la mort… Un prof avec 0 de vie continuera de combattre ! Car oui, vous aurez parfois des ennemis qui viendront perturber la bonne tenue de vos cours et qu’il faudra éliminer. Chaque interruption va diminuer le temps que passent vos élèves à étudier et donc mettre en péril leur avenir.
Même si le jeu a encore besoin d’un peu évoluer, il est quand même déjà bien parti et les patches sont assez réguliers pour que le tout soit de bonne augure. Et puis, tout simplement, c’est fun et agréable. S’asseoir tranquille devant son pc pour y jouer en profitant de la petite musique et des détails dans les décors de chaque pièce procure un plaisir plutôt rare dans le jeu vidéo. S’ils continuent sur leur lancée, les français de Sneaky Yak Studios vont nous régaler. En l’état, Spellcaster University est déjà un jeu original et agréable qui mérite toute votre attention.
Développeur : Sneaky Yak Studios
Editeur : Sneaky Yak Studios
Genre : gestion
Prix : 20,99€