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L’EA du mois : Atomic Society

J’ai appris à éviter de jouer à des jeux pas terminés, pour éviter les déceptions et les bugs. Quelques exceptions cependant, The long Dark, Take on Mars, avec des résultats différents, l’un devenant excellent, l’autre médiocre.

Quand Atomic Society m’a été offert par Machiavel, j’ai voulu m’y promener quelques heures.

Le choix des biomes. On prend lequel ?

C’est que ce jeu m’intrigue.
Les mots clés qui m’attirent comme l’abeille sur le miel : city-builder et post-apo. Le pitch : après la guerre nucléaire, sortez de votre trou et installez-vous à l’endroit de votre choix pour prospérer avec les andouilles qui vous ont choisi pour chef.

Les plus viles créatures sont à portée de création.

Sur le plan de la construction de village, on est dans du sous-Banished, avec un rythme un peu plus rapide.

Un nom prédestiné pour un lieu de perdition

C’est du sommaire, mais une trentaine et plus (pour l’instant) de bâtiments différents sont à construire. Les serres et pâturages pour produire de la nourriture, puits et récupérateurs d’eau pour la boisson, latrines, tente de premier secours, hôpital, tour de garde, réserves, maisons, caserne… en gros tout ce qu’on voit en général depuis 20 ans dans les jeux de ce type, afin de satisfaire les besoins de nos citoyens.

Eddie Marsh has died of diarrhea

Les ressources proviennent de la récupération à partir des ruines et carcasses de véhicules.

Construisez vite une ou deux huttes de scavengers, avant ça c’est votre chef du groupe qui s’y colle, et sans automatisation. Il faut l’envoyer au ramassage, et lui dire d’aller déposer son loot dans la réserve : relou ! Mais c’est sans doute pour lui donner le prétexte d’être sans pitié ensuite.

280 jours plus tard, on a bien avancé.

Et nous voici donc à placer des constructions au mieux dans le wasteland, ou de transformer des ruines en bâtiments fonctionnels. Une petite ambiance Fallout s’installe grâce au look rustique et aux réverbères plantés en plein désert. Et aussi aux textures qui, elles aussi, ont passé deux décennies dans un abri.

Une maison, texture à repeindre.

Mais voila des batiments inhabituels : une prison ? Un centre de punitions ? Un four crématoire pour éliminer les cadavres ? Une maison d’éducation ?

My own personal Negan

En effet : la société est morte, reconstruisez-là avec vos règles. A partir du Town Hall, on vous signale les problèmes qui apparaissent entre vos survivants. Vous allez donc écrire la nouvelle loi en associant les faits signalés à une réaction que vous jugez la plus adaptée : pendaison, fouet, prison, tolérance, encouragement.
Tout le monde se calme : voici la liste, non politiquement correcte en 2020, des troubles signalés dans votre zone : cannibalisme, esclavagisme, meurtre, prise de drogue, euthanasie, apologie du régime végétarien, homosexualité, transgenre… A noter que la rédaction de Dystopeek affiche dans son ensemble quasiment tous ces comportements.

Le centre social vous informe des problèmes observés dans la communauté.

L’Homo gène ?

Cela nous donne en quelque sorte les clés d’un laboratoire de la tyrannie. Vos conseillers vous expliqueront que la prison calmera un peu les méfaits, mais que les plus endurcis ressortiront encore plus déterminés. Qu’encourager un des faits signalés le fera se répandre dans la population. Et que les exécutions entraîneront la mort d’innocents en cas d’erreurs judiciaires.

La sentence est irrévocable !

En dépit de ces garde-fous, vous êtes donc libre d’encourager l’esclavage, le cannibalisme, de tolérer le meurtre, ou de punir de mort l’homosexualité. Comme dans 8 pays dans le monde en 2018. Ça ce n’est pas Atomic Society qui l’a inventé.
Vous recruterez des policiers chargés de faire respecter ces lois.

Antisocial, tu perds ton sang-froid

Encore plus fort : les courants religieux sont représentés. Pour que la communauté soit homogène, vous pouvez essayer de convertir les autres courants de pensée au vôtre. 3 moyens d’action : l’éducation, la torture, l’exil.

Ce jeu évoluera, et des défauts sont encore à résoudre : l’équilibrage, la gestion de la caméra, des graphismes super basiques, les animations, la durée de la sauvegarde, rien d’inhabituel.

La feature sympa : chaque citoyen a un passé, sa chanson préférée « d’avant », son métier…

Cela étant, je suis curieux de voir la version finale, en me demandant si une controverse naîtra de la liberté donnée au joueur de se placer dans le politiquement ou moralement incorrect.
Dans Crusader Kings 2, on a la possibilité de faire assassiner un membre de sa famille, sa femme par exemple. On le justifie par le besoin de faire progresser sa destinée, et par le fait que les rois pouvaient se permettre les comportements les plus amoraux.
Atomic Society casse les codes (nucléaires ?) et va plus loin en laissant le choix de la tolérance ou de l’intolérance légalisées.
D’autres jeux l’ont fait. Est-ce pour autant acceptable ?

Ah lui, il est mort de faim tout seul, c’est pas la faute du chef.