Wasteland 3
Après quelques reports, Wasteland 3 est enfin là. Six ans après Wasteland 2, inXile nous replonge dans l’Amérique post-apocalyptique. L’attente en valait-elle la peine ?
Bienvenue dans le Colorado – N’oubliez pas votre doudoune
Wasteland 3 commence peu après la conclusion de Wasteland 2, mais pas d’affolement, il n’est pas nécessaire d’avoir joué à ce dernier pour apprécier le jeu. Wasteland 3 se suffit à lui même, vous raterez peut être certaines références mais rien de très handicapant. Vous laissez votre Arizona natal et ses déserts hostiles pour vous plonger dans l’hiver nucléaire tout aussi hostile du Colorado.
Un certain Patriarche a besoin de votre aide pour reprendre le contrôle sur la région, où différents groupuscules s’affrontent… et trois de ces factions sont dirigées par ses propres enfants. En échange, il vous offre une base pour vous installer dans la région. Après une cinématique d’introduction, vous devrez choisir vos personnages de départ. Vous pourrez opter pour l’un des duos prédéfinis ou complètement les personnaliser. A partir de là, vous serez directement plongés dans l’action avec un combat qui servira de tutoriel pour les joueurs non habitués au tour par tour tactique. Pour les autres, vous serez immédiatement dans le bain.
Une réussite artistique
Visuellement, j’ai trouvé ça beau et détaillé. La majorité du jeu se déroule en vue isométrique et on retrouve le style graphique typique du studio. Si l’environnement est austère et parfois un peu gore (c’est la post-apocalypse après tout, pas le nuage des Bisounours), son rendu est soigné et bourré de détails. Même sur mon PC antique, j’ai trouvé l’ensemble très fluide. Je n’ai rencontré aucun ralentissement avec les paramètres graphiques en medium. J’ai rencontré quelques bugs visuels mineurs mais rien qui n’a impacté la progression.
La bande sonore est elle aussi particulièrement réussie. Elle est composée par Mark Morgan, à qui l’on devait déjà la musique de Wasteland 2, ainsi que des deux premiers Fallout. De plus, le jeu est entièrement doublé dans sa version anglaise et ce doublage est de très bonne qualité.
Et le gameplay alors ?
Wasteland 3 améliore selon moi ce que son prédécesseur faisait correctement. L’interface est plus claire et fonctionnelle. Le système d’attributs, talents et avantages, bien qu’assez complexe (et classique pour ce type de jeu), parvient à rester clair et suffisamment détaillé. Le système de dialogues a été repensé : ici, plus de mots clés hasardeux pour décider de votre prochain dialogue mais des phrases complètes, certaines options dépendant de vos talents. Autre changement, lié quant à lui aux affrontements : les tours de combat ne sont plus déterminés par l’initiative de chaque personnage mais chaque groupe joue à son tour, ce qui permet à la fois un combat plus dynamique mais aussi des stratégies plus intéressantes.
Votre groupe, justement, pourra accueillir jusqu’à 6 membres actifs (que vous pouvez reconfigurer à chaque visite à la base si le cœur vous en dit), plus quelques extras dont vous n’aurez pas le contrôle mais qui prendront part aux combats. Votre base peut être améliorée au fil des quêtes en recrutant des NPCs qui viendront remplir différent postes. Les déplacements sur la carte de la région se font à bord de votre véhicule, le Kodiak, lui aussi complètement personnalisable, aussi bien visuellement que fonctionnellement. A noter que l’absence de voyage rapide entre les endroits déjà visités ou pour revenir à la base en dérangera peut être certains. Vous pouvez cependant laisser le Kodiak vous guider automatiquement une fois le lieu découvert.
Vous prendrez bien un peu de co-op ?
Bien que totalement optionnel, Wasteland 3 offre la possibilité de jouer entièrement ou partiellement en co-op. Je n’ai pas pu essayer cette partie là faute de partenaire (pour toute plainte, veuillez adressez vos insultes directement à Harvester, merci), mais la possibilité et le système semblent intéressants et je vous invite à jeter un œil à la bande annonce ci-dessous pour vous faire une idée.
Décisions, conséquences et 50 nuances de gris
Si je ne vous ai pas encore convaincus, laissez moi vous parler de ce qui est, selon moi, le plus gros point fort du jeu : l’écriture. Contrairement à certains jeux où tout est clairement bien ou mal, ici vous questionnerez vos principes moraux ou les intentions de vos interlocuteurs plus d’une fois. L’équilibre entre les différentes factions et votre réputation auprès de chacune d’entre elles sont fragiles et peuvent basculer facilement. Une décision peut ainsi entraîner la suite du jeu dans des directions opposées et chaque quête, ou presque, semble avoir plusieurs solutions à un même problème.
Le jeu est dense et vous aurez fort à faire si vous voulez tout découvrir. J’en suis à une trentaine d’heures de jeu et j’ai l’impression d’avoir seulement effleuré la surface de l’histoire principale (les développeurs annoncent une centaine d’heures pour finir le jeu et de multiples fins distinctes). Mais surtout j’ai constamment l’impression que mes choix impactent l’univers de Wasteland 3, que ce soit par de gros changements ou dans des petits détails. Et si c’est une promesse que beaucoup de jeux ont faite par le passé, peu d’entre eux l’exécutent de façon aussi significative que Wasteland 3.
Un pari réussi
Au final, Wasteland 3 offre un bon équilibre entre un univers sombre et complexe et des combats tactiques au tour par tour équilibrés et intéressants, le tout saupoudré d’une bonne dose de gore et d’humour. Il ne révolutionne pas le genre mais il tient ses promesses et il le fait bien. Pour tous les fans du genre, vous pouvez vous jeter dessus. Si vous voulez vous mettre aux cRPG avec du combat au tour par tour et que la post apocalypse ne vous rebute pas, c’est aussi une bonne entrée en matière. Si vous avez encore des doutes ou que le prix vous rebute, sachez qu’il est présent dès la sortie sur le Microsoft Game Pass et ça peut être une bonne solution pour vous décider.
Personnellement, à moins d’une grosse surprise, il se placera sûrement dans mes jeux de l’année et le cRPG que j’ai le plus aimé ces dernières années. Sur ce, merci à ceux qui ont lu ce test jusqu’au bout (s’il y en reste) et moi, j’y retourne. J’ai quelques clowns psychopathes dont je dois m’occuper et un grille-pain à réparer.
Développeur : inXile Entertainement
Éditeur : inXile Entertainement / Deep Silver
Plateforme : Steam, Gog, Microsoft Store (et Game pass), PS4, Xbox One
Date de parution : 28 aout 2020
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur