Carrion
Organe de toi
Dans la sagesse immense qui le caractérise, et dont fait foi sa chevelure abondante, Ruvon disait il y a peu à propos de Carrion : “Le concept est original, reste à voir en combien de temps ça s’essouffle”. Si tu me permets, estimé ermite, de filer ta formule pulmonaire, je te dirais qu’on est plus proche de Renaud que d’Usain Bolt. Car, en 4h de Carrion, je n’ai pas trouvé grand chose de plus que ce que la courte démo avait déjà pu m’offrir.
Denis l’appendice. C’est toujours agréable, en effet, de massacrer ces petits scientifiques, pour leur apprendre à se prendre pour des dieux, de les croquer ou les projeter du bout du tentacule à travers les meubles. C’est extrêmement plaisant, aussi, de glisser à travers les niveaux comme du Destop dans un conduit d’évier crasseux. De voir sa masse grossir comme un kyste immonde à chaque blouse blanche qu’on ingurgite dans d’odieux bruits de mastication.
Polypes express. Mais très vite, ça se répète, face à des ennemis qui opposent rarement une résistance digne de ce nom. Les différentes augmentations génétiques, censées enrichir le gameplay, sont utiles une fois ou deux chacune, dans des puzzles très faciles. Le pire ennemi est au final l’absence totale de map, dans un réseau sous-terrain où les couloirs se ressemblent parfois. Entre chaque courte session de tuerie, on erre dans des conduits vides pour activer des leviers. On incarne même un humain, lors de flashbacks qui consistent à monter une échelle ou ouvrir une porte.
Carrion possède une identité forte et des mécaniques jouissives. Mais l’opération pour exploiter ces deux gros points forts n’aboutit qu’à un metroidvania simple et vite traversé. Dommage quand on se souvient de la puissance de la première impression.
Développeur : Phobia Game Studio
Éditeur : Devolver Digital
PC (Steam, GOG), Xbox One (inclu dans le Game Pass), Switch
20€