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Total War: Warhammer 3

Il aura mis le temps mais il est enfin là, l’ultime volet des Total War dans l’univers de Warhammer. Certains vont perdre à nouveau toute vie sociale (hein DingChavez), d’autres vont être un peu dépassés par tout ce qu’il y a à faire. Mais dans tous les cas, les heures passées devant risquent d’être aussi innombrables que les légions du Chaos. Alors, Total War: Warhammer 3, l’opus de trop ou la conclusion que tout le monde attendait ?

Commençons directement par les points qui fâchent : non, il n’est pas possible de jouer des Nains dans la campagne solo. Voilà c’est dit, cet opus est nul gardez vos sous, au revoir. Sauf si bien sûr vous êtes prêts à vous avilir en jouant des races inférieures comme le Chaos, Kislev, les Ogres ou encore Cathay. Ne connaissant pas ces derniers, ce sont eux que j’ai sélectionnés pour la campagne, après un prologue destiné aux nouveaux joueurs. Le seul intérêt de le jouer est de découvrir le pourquoi du comment et de savoir quelle excuse on va invoquer pour massacrer ramener à la raison les autres peuples.

Donc attention spoiler alert : Ursun, le dieu ours de Kislev est mourant et chaque race va essayer de récupérer son dernier souffle pour assoir sa domination sur les autres et casser la bouche à Be’Lakor, prince démon ayant emprisonné le pauvre nounours. Tout ceci bien entendu dans les terres glacées du Nord, livrées au Chaos. L’ambiance est posée, ça va être festif et chaleureux !

Total War: Warhammer 3 ne change bien entendu pas la formule des Total War avec son mélange de carte stratégique et de batailles tactiques. Mais rajoute, comme le précédent opus, son lot de nouveautés. Avec Cathay vous aurez par exemple la possibilité d’envoyer des caravanes à l’autre bout du royaume pour des gains substantiels. Ou, présence du Chaos oblige, des portails surgiront, laissant passer des hordes infernales. Il faudra donc soit les fermer, soit envoyer votre chef de faction les visiter pour récupérer les âmes des princes démons. Tout cela en luttant contre les autres factions bien entendu.

A moins que vous ne vous focalisiez sur la diplomatie, qui a été améliorée mais qui, comme d’habitude, montre rapidement ses limites. Il est dommage de voir qu’il est toujours aussi difficile de s’allier avec d’autres représentants de son peuple, ou d’être tout simplement dans l’impossibilité d’acheter, échanger ou vendre des villes, ce qui permettrait d’éviter pas mal de conflits.

Il faut dire que le jeu n’encourage pas du tout les stratégies conquérantes du fait des nombreux événements se produisant et obligeant le joueur à suivre le fil de l’histoire. C’est dommage pour ceux qui, comme moi, aiment bien assurer leurs arrières avant de se lancer dans l’aventure. Mais c’est surtout dommage pour les nouveaux joueurs qui se retrouveront devant énormément de tâches à accomplir sans avoir forcément l’expérience pour les prioriser. Il est clair qu’il ne faudra pas commencer la série par Total War: Warhammer 3 !

S’il y a du mieux dans beaucoup de domaines, il n’en est pas de même dans d’autres : l’interface par exemple, pas toujours optimale, ou l’IA pendant les batailles, surtout les sièges. L’optimisation est aussi en retrait de ce qu’on pourrait espérer d’un studio aussi expérimenté. Rien de bloquant je vous rassure, mais c’est dommage.

Total War: Warhammer 3 est sans aucun doute le plus touffu des Total War avec des dizaines de héros, unités et autres possibilités. Il y a énormément à faire, que ce soit en gestion de royaume avec le développement habituel, la gestion des décrets pour chaque région, la lutte contre la corruption quand on ne joue pas avec le Chaos ou au niveau plus « Jeu de Rôles » avec la spécialisation des héros, de leurs caractéristiques et de leur équipement.

C’est simple, à chaque tour de multiples pop-up nous rappellent que 20 factions ont été détruites, douze villes prises d’assaut et quarante héros attendent des ordres. Il faut être méthodique et concentré et tenter de repérer sur la carte du monde, qui devient très vite illisible. On lit, on scrolle dans tous les sens, on peste devant ces *-/!;µ de héros qui s’infiltrent partout et vous pourrissent la vie et on tente de résister sur tous les fronts.

Et vous savez quoi ? La recette marche toujours. Certes au bout d’un moment on ne joue plus chaque bataille (à moins d’avoir énormément de temps devant soi), on force le destin et on exploite les faiblesses de l’IA. Mais on s’amuse à botter les fesses des Ogres ou à raser les villes du Chaos, on s’étale (encore une fois, bien moins facilement que dans les premiers opus) et on peste quand ces saletés de Skavens s’incrustent. Et surtout on s’arme de courage pour franchir les portails, conseil d’ami…

Oui, Total War: Warhammer 3 est la conclusion que l’on attendait, même si certains points fâchent encore. Oui il manque encore des races, mais il faut bien vendre des DLCs ma p’tite dame, oui la campagne est trop dirigiste et empêche le joueur de vraiment s’étendre et non on ne peut pas jouer les Nains. Mais malgré tout ça, malgré la technique qui tire la langue, vous allez passer des dizaines d’heures devant, comme d’habitude. Mais attention, encore une fois : débutants, commencez donc par le premier volet !

Genre : Stratégie

Développeur : Creative Assembly

Editeur : SEGA

Date de Sortie : 17 Février 2022

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...