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Teardown

Teardown (abattre, démolir, détruire en langage Semtex) est sorti récemment d’Early Access, le 21 avril 2022 si l’on en croit Steam, où il est estampillé d’évaluations « Extrêmement Positives ». Sa promesse ? Tout casser. Sur le papier, tout ça est tout à fait attrayant. Au clavier… on se rend compte qu’il y a à prendre et à rendre dans ce qu’on a sous les yeux.

Qu’en dit la présentation Steam ? « Prepare the perfect heist in this simulated and fully destructible voxel world ». Qu’en déduire ? Des braquages, un environnement simulé donc crédible et des bâtiments totalement destructibles. Graphiquement, voxel oblige ça va être momoche, mais on soupçonne que c’est au service d’un environnement lourdement modifiable. N’est ce pas ?

Disons-le d’emblée, Teardown tient sa promesse relative à l’élaboration de braquages : on doit entrer dans un site constitué de plusieurs bâtiments, quais, etc et y voler trois objets. Qu’on doit rapporter voire détruire. Problème : dès le premier objet retiré de son emplacement, une alarme retentit et déclenche un timer d’à peu près une minute.

Si on n’a pas rejoint la camionnette d’évacuation à temps : c’est raté. L’intérêt de Teardown va donc être de modifier le site pour rendre les déplacements les plus rapides possibles : percer un mur, créer un passage à gué, préparer un véhicule pour aller plus vite, abattre des clôtures…

Alors, où ça coince ? Eh bien, même si le jeu nous dote progressivement de divers outils anecdotiques ( un fusil de chasse ? seriously ?), on va surtout taper au pied de biche puis utiliser divers engins de chantier mis à disposition pour éventrer les bâtis, voire jouer avec les bonbonnes explosives en les lançant sur les passages à ouvrir. Chalumeau, extincteur, planches et j’en passe sont d’une utilité toute relative.

Plus gênant, l’environnement n’est pas si destructible que ça… D’abord, certains murs ou surfaces résistent au pied de biche : engin obligatoire. Des engins qui se foutent sur le flanc et deviennent donc inutilisables au moindre gravat chevauché… frustrant. Des engins qui eux-mêmes ne peuvent abattre certaines structures (qui demandent alors des quantités conséquentes de bonbonnes explosives). L’environnement n’est même pas si fonctionnel que ça : détruisez le poste de relais électrique, abattez tous les poteaux électriques desservant un site, coupez les lignes électriques…. et l’alarme retentira quand même.

Encore plus gênant, pour les parties destructibles, l’environnement échappe aux lois de la physique. Privez une maison de tous ses murs en RDC : elle tiendra entière en appui sur ses deux descentes de gouttières ou sur les trois marches de son parvis…. Abattez trois murs et le quatrième seul retient un entrepôt entier…

Le braquage en soit devient donc assez restrictif dans les moyens d’y parvenir, or les missions ont une fâcheuse tendance à se ressembler : entre et pique trois dossiers, entre et pique trois voitures, entre et pique trois voitures puis jette les à l’eau, entre et etc. Si l’on ajoute des décors ternes et dignes des soirées les plus mornes d’ex-RDA, une lumière fade et une bande son déprimante, on obtient une soupe à l’ennui remarquablement dosée.

Enfin, un mode bac à sable permet de s’éclater dans les maps qui servent aux missions. Problème : pendant les missions, on peut trouver des collectibles à récupérer pour se faire du fric ou décorer notre base (mais on n’est pas trop là pour ça…). Mais en mode bac à sable, là où sans contraintes de temps et d’objectif, on pourrait chasser le bibelot : rien. Après 6h d’ennui, la désinstallation s’est avérée un des meilleurs moments de Teardown.

Genre : Action

Développeur : Tuxedo Labs

Editeur: Tuxedo Labs

Date de sortie : 21 Avril 2022

Oldnoobie

Cynique (ah, Desproges !) feignasse, dilettante avide de mondes imaginaires, il coche beaucoup de cases du geek : BD, Manga, Comics, Hard rock, Figurines, Jeux de rôle, Lego, Films avec Jean Gabin ou Dwayne Johnson, voyages, Jeux vidéos consoles (d'avant) et PC. Sa culture est une flaque : belle surface mais aucune profondeur. Ainsi le wombat fait des crottes cubiques, tandis qu'à l'époque des Sévères, les 11 aqueducs de Rome débitaient un million de mètres cubes par jour.