Starsand
Premier jour :
Je galère en pleine tempête de sable, je ne sais pas où je vais, j’ai faim, j’ai soif et, accessoirement j’ai chaud. Incapable de m’orienter correctement même avec un GPS, que je n’ai pas, je progresse laborieusement vers le nord et découvre, à ma grande surprise, un édifice en ruine, aux textures moches.
N’écoutant que mon courage et craignant un premier game over par insolation, je me carapate à l’intérieur et m’écroule. Tiraillé par la soif, je décide quelques minutes plus tard de ressortir, histoire d’explorer l’environnement immédiat et trouver de quoi me sustenter.
Alors que je crois deviner les contours d’une oasis à quelques dizaines de mètres de là, je m’écroule lamentablement, terrassé par la chaleur qui règne dans cet enfer. Damned, je suis mort.
Jour 2 :
Cette fois, pas question d’échouer pitoyablement. Dès la première seconde, je cours comme un dératé en direction du bâtiment, me jette dedans et confectionne à l’arrache un couteau. Fier comme Artaban, je sors avec ma b*** ahem mon slip et mon couteau pour trouver un casse-croûte.
Soyons clair, je serais prêt à bouffer n’importe quoi. A part les cailloux. Faut pas déconner.
Les informations, qui clignotent un peu partout sur l’écran qui laissent entendre que le trépas numéro 2 se rapproche à grand pas, achèvent de me convaincre de ne pas – trop – faire le gourmet. Cette fois, j’atteins l’oasis entre aperçue lors de la partie précédente.
Je ramasse un caillou, ça peut toujours être utile pour fabriquer une hache, et… argh qui m’a foutu un scorpion sous cette pierre ? Peu enclin à combattre la bestiole, je fais trois pas en arrière et m’enfuis à tout berzingue vers le bâtiment qui me sert désormais de QG.
Je démonte/bousille mon couteau, bricole une hache et décide qu’il est grand temps d’aller affronter, comme un homme, l’environnement et la faune que je suspecte d’être particulièrement hostiles.
À ce moment précis du jeu, alors que le danger reflue, je ne peux que constater, que l’ensemble est quand même assez moche. Starsand, avec ses textures sommaires, sa modélisation simpliste, n’en donnera peut-être pas pour leur argent aux joueurs les plus exigeants et à leurs cartes graphiques hors de prix.
Certes, l’intérêt est ailleurs mais on se trouve tout de même assez loin des standards d’un Green Hell nettement plus joli (avec plus de palmiers aussi). À la question « can it run Starsand ? », mon modeste PC portable répondra pourtant par la négative en s’étouffant et en affichant 6 images seconde, même en baissant drastiquement les détails et la résolution.
Ok, pas très beau et pas super optimisé donc. Va vraiment falloir que l’intérêt soit ailleurs. Bref, je sors de mon QG improvisé et cours, comme un con, dans le désert à la recherche d’un autre point d’eau. Le tutoriel m’indique qu’il est là, quelque part au beau milieu du (vide) désert mais comme le jeu n’a pas souhaité me filer une boussole, je galère un peu.
Soit dit en passant, les explications données par le tutoriel ne sont pas toujours un modèle de clarté. Quelques minutes (ou une éternité) plus tard, je barbote joyeusement dans la seule source d’eau potable locale.
Essayant de faire passer le goût du crapaud venimeux et faisandé que j’ai fait l’erreur de gober (les enfants : quand la viande a l’air crado, ayez au moins le bon goût de la faire cuire).
Après m’être ébroué et avoir galopé en vain après une (gazelle ? Antilope ?) « Antizelle » donc, espèce locale nouvellement baptisée, j’entreprends désormais de construire une hutte. Joie. Après tant de souffrance, je peux enfin me reposer (étonnamment, sans me faire bouffer durant mon sommeil) et… sauvegarder le jeu.
Merci, Messieurs les développeurs, c’est une super idée en ces temps de quicksave. Pour un jeu d’exploration/survie, c’est plutôt raccord mais niveau « qualité de vie », ce n’est pas terrible.
Arrivé à ce stade du jeu, je ne peux que m’interroger. Dans un genre aussi balisé que le survival/craft/explore (comment ça, ça n’existe pas ? Et les beat’em all non plus, c’est ça ?), je me demande un peu ce qui me donnerait envie de jouer à Starsand plutôt qu’à un des innombrables jeux sortis auparavant, dans un état plus ou moins correct, sur pc ou console.
Visuellement, le jeu n’est pas désagréable mais ça reste tout de même assez basique. Au niveau des mécanismes de gameplay, je ne vois pas grand-chose qui tranche fondamentalement avec les autres jeux que j’ai pu essayer par le passé (au hasard, Stranded Deep, Subnautica, Grounded ou The Forest).
Ok, on peut mourir de soif, d’une blessure, d’une infection, d’une maladie, de mort violente par arme contendante… Bon, ok, on peut mourir de plein de trucs et souvent. Et revenir. Et mourir. Same player shoots again.
Là encore, je ne vois rien dans Starsand qu’on ne retrouverait pas dans un Green Hell ni même dans l’antique et précurseur Robinson’s Requiem de Silmaris (sérieusement, si vous ne connaissez pas, allez donc faire une recherche sur ce jeu et sa suite, Deus, qui sont d’ailleurs vendus pour une bouché de pain sur un site polonais bien connu).
Alors, il reste bien le mix Egypte / voyage à dos de dromadaire / espace (quelqu’un a manifestement trop regardé Stargate) mais ça reste un peu chiche pour se démarquer de la concurrence.
Je vais pousser encore un peu l’exploration, me balader à dos de chameau (pour le coup, ça, c’est un truc peu courant), découvrir et explorer les pyramides et buter des aliens mais je sens que, in fine, Starsand va rejoindre la pile des jeux sympathiques « auxquels je jouerai peut-être un jour si je me rappelle que je les ai mais c’est pas quand même gagné ».
Sans déconseiller l’acquisition de Starsand qui n’est clairement pas désagréable, je le recommanderai surtout à ceux qui ont déjà éclusé les mastodontes du genre ou que l’ambiance désertique emballe.
Genre : Survival, Crafting
Développeur : Tunnel Vision Studio
Éditeur : Toplitz productions
Plateforme : PC (Steam) / PC (GoG)
Prix : 16.79€
Date de sortie : 17/11/2022
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur