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Art of Rally

Je vous l’ai prouvé à maintes reprises, les jeux de bagnoles, hors arcade pure, ne sont pas mon domaine de prédilection. Une sombre histoire de main gauche pad en main. Pourtant j’essaie ! Mais ça ne veut pas, dès que je suis dans un siège baquet, je perds mes moyens et visite plus les bas-côtés que le bitume. Mon dernier échec sur DiRT Rally 2.0 ayant mis à mal mon amour propre, c’est d’un œil attentif que je suivais l’évolution d’art of rally, présenté de manière plutôt exhaustive par Sigarrett à l’occasion de la sortie de sa démo. Un peu trop d’ailleurs vu qu’il ne me reste plus grand-chose à dire dessus… Mais ça n’est pas grave, faisons comme si !

Chiche !

Moi qui recherchais un jeu accessible mais offrant tout de même des sensations de pilotage, je dois dire que notre vétéran du jeu vidéo n’avait pas menti. Les sensations sont excellentes avec une courbe d’apprentissage plutôt raisonnable qui ne refroidira pas les plus nuls moins doués d’entre nous. Et ça tombe bien que la montée en puissance se fasse doucement, parce qu’il y a au moins un gazillion de courses proposées dans cette version finale. Et j’exagère à peine. Bon ok un peu, mais c’est juste parce que je finis chaque spéciale lessivé, crispé sur ma manette et le regard fou. Oui, un peu comme SAAvenger après un énième assaut désordonné de ses troupes. Alors qu’en fait ça n’est pas si dur que ça, une fois la voiture bien en main. Comme si le développeur s’était dit que bon, c’est bien beau de modéliser chaque piste au caillou près et d’obliger le joueur à gérer la pression des pneus entre les courses, mais bien souvent ce que veut la grande majorité, c’est juste faire vroum vroum. Ne mentez pas, j’ai les noms.

Barrez-vous, cons de mimes !

Et dans art of rally, vous allez en faire du vroum vroum. Pendant 20 ans, des années 60 à 80. Vous y découvrirez les plus beaux bolides de l’époque. D’ailleurs, pour comparer la production de Funselektor Labs Inc aux plus grosses sorties annuelles, parlons un peu chiffres : 60 spéciales, plus de 50 voitures dont 0 officielles, 0 sponsors, 0 tutoiements ingame, 0 possibilité de tuner sa bagnole et surtout, pas de musique techno. Des chiffres vertigineux qui prêtent à sourire et qui montrent que pour la majorité des joueurs, les licences sont de l’argent jeté par la fenêtre (avis péremptoire numéro 347) et ce qui compte c’est le gameplay.

Et celui-ci est plus que réussi. On s’éclate à déraper, prendre des bosses à fond les ballons pour mieux s’enrouler autour d’un arbre à la réception, on fait des sorties de piste après un dérapage incontrôlé, on finit au fond du classement et… on s’en fiche un peu, parce qu’on s’est amusé. Il n’est pas frustrant de foirer sa spéciale, il n’y a pas de rage, on est zen. Parce que le jeu semble nous dire de pas nous en faire, que ça va venir. Que si on n’arrive pas à maîtriser cette caisse il y en a plein d’autres qui nous conviendront sûrement. Alors on continue à enchaîner les spéciales, à découvrir les sublimes décors et à tenter de maîtriser la dernière voiture débloquée.

Sig était tombé, comme bien d’autres, sous le charme de la direction artistique d’art of rally. Moi aussi. C’est choupinou tout plein et j’ai bien souvent envie de m’arrêter sur le bas-côté pour admirer le décor (j’ai essayé de le faire en roulant et ça ne se passe pas terriblement bien à chaque fois). Heureusement pour les rêveurs le développeur a pensé à eux en proposant un mode balade libre dans lequel vous pourrez… vous balader (j’aime bien enfoncer les portes ouvertes) et collecter diverses bricoles. SAAvenger vous dira que c’est moche, trop pastel et que ça manque de kaki mais bon, SAAvenger quoi…

Que retenir d’art of rally ? Oui c’est un excellent jeu de rally. Non, il n’est pas ultra réaliste, non vous n’y jouerez pas des semaines entières pour grappiller quelques secondes et passer premier du leaderboard mondial. Mais oui, vous le relancerez régulièrement pour le plaisir de la balade, du drift (ben oui ça n’est pas le petit frère d’Absolute Drift pour rien) et surtout des yeux. A mettre tout de suite en wishlist !

Genre : Pilotage, Course automobile

Développeur : Funselektor Labs Inc.

Éditeur : Funselektor Labs Inc.

Prix : 21€

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...