Farming Simulator 22
La série des Farming Simulator m’a toujours fasciné. Autant devoir cultiver des céréales ou élever des poulets pour survivre dans un survival lambda ne me surprend pas, autant simuler de la manière la plus réaliste possible la vie d’un fermier, avec le lever à 4 heures du matin et les journées les fesses dans un tracteur, était a priori loin de mes standards en matière d’amusement. Alors pour être sûr, je me suis réservé Farming Simulator 22.
Et avant d’aller plus loin, je tiens à faire une petite parenthèse pour les travailleurs de l’ombre que sont les attachés de presse. Mais si vous savez, les gens qui nous filent un jeu avec un grand sourire et qui blêmissent quand ils réalisent que c’est Machiavel qui va le tester… Donc dans la série Dystoseal of Quality, je désire faire monter sur le podium l’équipe de Koch Media et plus spécialement le jeune Thomas, fringuant jeune homme responsable du press kit de Farming Simulator.
Quelle ne fut pas ma tête lorsqu’un énorme carton contenant une caisse en bois, des outils de jardinage, graines, casquette, bonnet et écharpe (et bien d’autres petits goodies) est arrivé. Cela ne change bien entendu rien à la perception du jeu mais c’est un des meilleurs press kits, un des plus thématiques que j’ai vu. Voilà Thomas, la rédaction se devait de reconnaître publiquement ton travail acharné.
Ceci étant dit et ayant perdu toute crédibilité concernant mon objectivité devant Farming Simulator 22 (non mais sérieux, de l’huile d’olive Farming Simulator !), découvrons ensemble cet OVNI qui passionne les foules au point qu’à la moindre recherche sur Internet je suis tombé sur une quantité impressionnante de chaînes et tutoriaux dédiés. Et honnêtement vous allez devoir visionner pas mal de vidéos avant de vous en sortir, tant le tutoriel est succinct.
J’ai pourtant pris le départ le plus facile, celui où vous avez déjà des champs, une ferme et du matériel. Mais si vous êtes un vrai, avec du poil aux oreilles, alors vous pouvez débuter avec des fonds conséquents mais pas de matériel ni exploitation ou… quasiment rien en poche. Autant vous dire que c’est réservé aux vétérans. Parce que malgré l’aide fournie en début de partie, il m’a fallu un petit moment pour voir comment les choses s’articulaient. Oh rassurez-vous, tout est logique (enfin je crois), mais à moins d’avoir vécu dans une ferme ou de regarder l’Amour est dans le Pré depuis ses débuts, il va y avoir un moment où vous allez regarder votre écran en vous demandant à quoi sert le matériel qui vous est proposé.
Heureusement pour nous, il est possible d’automatiser pas mal de tâches, notamment en faisant appel à des ouvriers dirigés par une IA annoncée comme améliorée par rapport aux éditions précédentes. Et je n’ose pas imaginer ce que ça donnait avant tant je n’ai pas été du tout impressionné. Tout comme le moteur physique qui, sans aller dans les extrêmes comme celui de Ranch Simulator, se permet quelques facéties à vos dépends, avec des remorques qui escaladent les obstacles ou les palettes qui disparaissent dans le sol. On prend donc très vite l’habitude de ne pas jouer « GTA-like » et de faire attention lorsque qu’on déplace un véhicule. Oui comme dans la vraie vie.
Une journée de Farming Simulator 22 est assez chargée, et pas simplement parce qu’elle représente un mois in-game. Il vous faudra en effet labourer, entretenir les véhicules, semer, mettre de la chaux et plein d’autres trucs auxquels je n’ai pas compris grand-chose. Oui l’investissement du joueur est primordial dans ce jeu. On ne peut pas jouer une heure par-ci, une heure par-là. Il faut savoir dans quelle direction partir et s’y consacrer, le temps et les moyens manquant pour tout faire. Vous pouvez par exemple vous focaliser sur les céréales et les revendre dès leur moisson, ou alors investir dans une usine et les transformer avant revente. Plus de bénéfices mais un traitement plus long et un investissement de départ beaucoup plus important.
Heureusement vous pourrez faire de petits contrats ici et là pour arrondir les fins de mois, ou même acheter vos véhicules d’occasion. C’est d’ailleurs la partie hallucinante du titre : le choix proposé dans la boutique. Que ce soit les dizaines de tracteurs, chacun dédié à un usage spécifique, les remorques, les bâtiments, c’est un véritable catalogue en images qui nous est proposé (plus de 400 trucs et machins annonce fièrement le descriptif). Et autant vous dire que vous ne saurez pas à quoi sert la moitié des trucs à l’écran…
N’étant guère enthousiaste devant les moissons et pour faire honneur à mes origines, j’ai décidé de me lancer dans l’élevage de poulets. Mais j’aurais pu choisir les cochons, vaches ou même abeilles. Ou décider de devenir sylviculteur ou vigneron. Oui, Farming Simulator 22 ne vous bloque pas dans une voie et vous allez sans nul doute beaucoup expérimenter avant de trouver la vôtre. Les cartes sont d’ailleurs suffisamment grandes pour que vous n’en fassiez pas le tour en quelques heures. Au menu, la Beauce les Alpes avec Erlengrat, Elmcreek (le midwest américain) et le Haut-Beyleron . Achetez des terrains, construisez, battez-vous un peu avec l’interface (il m’a fallu un moment pour comprendre comment et où acheter du grain), faites prospérer votre ferme et n’oubliez pas de prendre un chien.
Alors, que penser de ce Farming Simulator 22 ? Tout d’abord qu’il me fait penser à un monsieur à l’air grave affublé d’une grosse moustache. On n’est clairement pas là pour déconner comme dans Ranch Simulator. Dans le titre de Giants Software il faut optimiser, réfléchir avant chaque investissement. Avoir une entreprise prospère n’est pas si évident que ça et, si le jeu n’est pas vraiment punitif, on ne peut pas faire n’importe quoi (ou pas très longtemps). Paramétrable dans les moindres détails – on peut régler la vitesse à laquelle les véhicules se salissent – il n’est accessible que si on prend la peine de s’investir. Pas question de sauter dans un tracteur et de faire n’importe quoi. Comme son nom l’indique, c’est une simulation. J’en veux aussi pour preuve les 70 raccourcis clavier pour chaque machine…
Encore un peu brut de décoffrage sur les angles avec de petits bugs gênants mais pas bloquants, ouvert aux mods et disposant d’une communauté impliquée, Farming Simulator 22 est certainement LA meilleure simulation d’exploitation agricole. Oubliez le reste, vous avez là le top du top. Est-ce pour autant un titre que je vous conseille ? Ça dépend. Si vous voulez un titre relaxant que vous pourrez lancer de temps en temps et quand même vous amuser, passez votre chemin.
Mais si vous avez une cinquantaine d’heures devant vous, que vous rêvez de poser le regard sur vos champs s’étendant à perte de vue, que vous faites la différence entre une moissonneuse et une brouette sans vous aider de Google Images alors oui, vous pouvez envisager d’investir. Vous allez tirer la langue au début, recommencer parce que vous aurez fait le mauvais choix. Mais une fois dedans, il y a peu de chances que vous décrochiez.
Genre : Simulation d’exploitation agricole
Développeur : Giants Software
Editeur : Giants Software
Date de sortie : 22 Novembre 2021
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur