Early Access: The Succession of Changing Kings
Quoi de plus relaxant que de se dire que l’on va enfin jouer un jeu à choix multiples en prenant son temps, sans avoir à courir, sauter et massacrer à tout va ! C’est ce que propose The Succession of Changing Kings.
Le pitch de The Succession of Changing Kings en bon français est d’une originalité telle que vous n’en reviendrez pas : vous êtes l’ultime roi en titre d’une longue succession ayant hérité d’un royaume exsangue et voué à la disparition. Mais votre bonne étoile et surtout le patriarche, pensent qu’en 444 jours vous pourrez rétablir la situation et passer de dauphin à roi. Si vous n’y arrivez pas à cette date, alors oui, le cycle de succession de nouveaux rois ne cessera de continuer. Pour cela vous aurez votre indéfectible intendant Adrian pour vous guider dans cette immense tâche.

Il vous informera d’abord sur la situation de votre royaume et la façon de le gérer en vous avertissant que le concept même de justice peut prendre bien des tournures différentes selon qu’il s’agisse d’un noble ou d’un simple paysan. Votre bonne santé sera aussi un aspect tout aussi important que la défense du Royaume. D’ailleurs, ces deux indicateurs seront parmi les 7 à suivre pour faire prospérer votre territoire qui tiendra tout entier dans l’écran de jeu. Les autres seront votre initiative et les 4 composantes (factions) de votre royaume à savoir votre armée, votre aristocratie, vos religieux et enfin vos roturiers.
Au départ, vous ne connaitrez pas les intentions de chacun à votre égard, il vous faudra donc un informateur capable de vous renseigner pour influer sur ceux dont l’attitude deviendrait menaçante. La salle du roi aura pour principale activité de décider des grandes orientations du royaume, en d’autres termes de gérer les améliorations à bâtir et les corps de spécialistes à privilégier (Armuriers, herboristes, moniteurs d’escrime, physiciens, gardes royaux, informateurs ou détectives).

La salle du trône sera l’endroit où lire les derniers rapports et où prendre les décisions ainsi que de procéder aux jugements du jour et autres doléances de vos 4 factions. Ah, oui, j’oubliais, The Succession of Changing Kings se passe au moyen-âge sans aucune autre précision historique. Pour l’instant le jeu est en anglais (Espagnol ou Russe pour ceux qui veulent) mais pas encore de français. Néanmoins, les développeurs ont eu la sage idée de ne pas retranscrire les dialogues en ancien Anglois !
Et vous n’aurez pas 444 tours mais 111 car un tour correspond à 4 jours de jeu. Votre journée commence donc par repérer sur la carte les différents endroits où vous pourrez aller. Cela déclenchera un récit à la fin duquel vous devrez prendre une décision. Chaque endroit est marqué du sceau d’une des 4 factions (ou bien royal) dont votre choix influencera leur attitude mais impactera aussi vos autres indicateurs.

Votre score d’initiative vous permettra de faire des actions (ne tombez donc pas à 0 sous peine de louper certains choix) mais aussi de décider quoi bâtir ou quel spécialiste faire venir (et cela coûte très cher !). C’est donc un paramètre essentiel à gérer mais obtenir ces précieux points d’initiative n’est pas chose aisée d’autant que rien n’indique comment les obtenir. Heureusement, comme la nuit porte toujours conseil, une poignée de ces points vous seront gracieusement accordée pour le jour d’après.
Vous n’aurez le temps d’aller qu’à deux endroits par jour sur la carte. Il faut donc bien choisir, même si l’on ne sait pas à l’avance ce qui va se passer. Un passage dans la salle du roi ne vous sera utile que si vous avez assez d’initiative pour acheter des spécialistes ou des bâtisses qui vous coûteront de 9 à 40 points alors que vous ne démarrez qu’avec 5 et qu’en récupérer une paire à la fin du tour sera déjà un exploit en début de partie !

Enfin, la salle du trône vous mettra en face de plusieurs décisions à prendre dans la conduite du royaume ou le règlement de problèmes plus terre à terre, où tel un Saint Louis rendant justice sous un chêne, vous tenterez d’apaiser les conflits et gagnez de précieux points d’initiatives et les bons offices de vos 4 factions.
Votre but sera donc de survivre pendant les 111 tours en veillant bien à ne pas trop indisposer les 4 factions et à maintenir le royaume dans un minimum de prospérité. Ce qui se traduit dans le jeu à garder les indicateurs (ceux des 4 factions et ceux de la santé et défense du royaume) aussi haut que possible sur une échelle de 0 à 10.

Les histoires sont prédéfinies, 6 différentes sont disponibles par exemple au début du jeu mais environ le double est disponible en réserves pour l’instant, ce qui permet déjà à ce stade une bonne rejouabilité. En revanche, les décisions dans la salle du trône sont pour l’instant proposées dans un ordre identique. Espérons que cela sera étoffé au fil du développement du jeu. Certaines histoires progressent au fil du jeu en fonction de vos choix et peuvent donc changer la physionomie du jeu d’une partie à l’autre.
Après toutes ces décisions du tour, une bonne nuit de sommeil vous attend mais c’est aussi le redoutable moment où les factions lésées pourront vous faire comprendre que vos choix n’étaient pas les bons et vous en faire payer le prix fort à savoir la fin pure et simple du jeu ! A ce petit jeu, sachez que j’ai perdu ma première partie dès le début du 2ème tour malgré une accumulation de 15 pts d’initiative, ce qui ne garantit en rien un démarrage prospère. La 2ème m’a vu tenir un tour de plus. Et la 3ème encore un tour de plus.

Donc à ce train il me faudra encore 108 tours avant de voir la page de la victoire s’afficher à l’écran. Quoi que, un même évènement pouvant produire des conséquences différentes, on n’est pas au bout de nos surprises. D’ailleurs toutes mes tentatives ont fini lamentablement avant que je ne puisse atteindre le 10ème tour ! Je crois que j’ai déjà obtenu toutes les façons de perdre dans ce jeu. Il me faudra attendre la 20ème heure de jeu pour enfin franchir ce palier 30 heures pour passer le cap des 20 tours de jeu !
C’est d’ailleurs ma principale critique à ce stade du développement, alors qu’après quelques parties on arrive finalement à comprendre la mécanique permettant d’éviter que les factions ne vous tombent dessus rapidement, il arrive inévitablement un évènement avec une chance sur 3 ou 4 de finir abruptement la partie quelle que soit la bonne gestion obtenue jusque-là. Cela s’apparente donc in fine à purement de la chance, jusqu’à atteindre un nombre de parties permettant de connaitre tous les évènements de ce type à éviter et de faire les bons choix d’achats pour espérer survivre.

De même, on finit par comprendre que, comme aux échecs, certaines ouvertures sont plus performantes que d’autres et, pire, qu’un ordre précis dans les constructions est nécessaire pour pouvoir franchir certains paliers, car lorsqu’un évènement prédéterminé arrivera, si vous n’avez pas alors déjà acheté ou recruté à temps la seule chose qui pourra vous sauver, vous finirez invariablement votre partie, quel que puisse être votre choix !
Ainsi, comme Dyonisos remontant inlassablement son tonneau en haut de la colline pour le voir rebasculer indéfiniment et dévaler l’autre pente, vous serez contraint à recommencer à zéro chaque partie et de progresser à petit pas afin de trouver les bons enchainements emmenant à la victoire. Malgré cela, The Succession of Changing Kings tient toutes ses promesses à ce stade du développement, en supposant qu’encore plus d’histoires variées éviteront le phénomène d’avoir à trouver le bon et unique enchainement qui amènera à la victoire.
Genre : Simulation de royaume
Développeur : KwaKwaGames
Editeur : KwaKwaGames
Date de sortie en Early Access : 10 Février 2025
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur