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Cloudpunk

Vous avez toujours rêvé d’être coursier chez Deliveroo ou Uber Eats ? C’est votre jour de chance, et celui de Rania, notre héroïne. Vous allez l’accompagner lors de sa première nuit de travail chez Cloudpunk, une boite de livraison un peu douteuse. Les deux seules règles sont : on livre toujours le colis, et on ne pose aucune question sur son contenu. A bord de son taxi volant, Rania va donc parcourir la mégapole Nivalis au gré de chaque mission, lors de la nuit qui ne fait que commencer.

Visuellement, Cloudpunk est magnifique. Dans un style qui lui est propre, le jeu nous offre un univers cyberpunk et une atmosphère à couper au couteau. Les gratte-ciels, les petits commerces, la pluie, la brume, la lumière des néons qui illuminent la nuit… rien ne manque. Pour ne rien gâcher, la bande son est d’une qualité égale et ne fait que rajouter à l’ambiance sombre du jeu.

L’autre gros point fort du jeu, c’est l’écriture. La narration se fait au travers des dialogues, à la fois avec le répartiteur de Cloudpunk et les différents personnages que vous pourrez rencontrer au détour d’une rue. Ces derniers vous donneront de nombreuses quêtes annexes qui viennent étoffer l’univers du jeu, alors que le répartiteur vous permettra d’avancer la quête principale. L’histoire en elle-même est intéressante, mais se noie parfois dans l’abondance des dialogues. A noter que si j’ai joué en anglais, le jeu est disponible en plusieurs langues, dont le français, pour ceux à qui la langue de Shakespeare fait peur. Pour le côté narratif, donc, on est plutôt bien servis.

Mais qu’en est-il du gameplay ? Il se divise en deux parties distinctes : la conduite et l’exploration à pied. La conduite, d’abord. Aux commandes de votre taxi volant, vous pouvez explorer les rues de Nivalis, donnant ainsi une impression de liberté. Le véhicule est un peu lent à la réponse, ce qui peut parfois être frustrant, surtout au moment de prendre les virages, changer d’altitude ou encore se garer. Si ces phases sont assez relaxantes et agréables pour explorer la ville, le manque de vitesse se fait sentir lorsqu’il s’agit de traverser plusieurs quartiers pour effectuer une livraison.

Si vous pouvez explorer ainsi les rues de Nivalis, la majorité des quêtes et des rencontres se feront cependant dans l’autre phase de gameplay, celle à pied. Et c’est là que l’on s’aperçoit que le sentiment de liberté est en réalité bien illusoire. En effet, vous ne pouvez garer votre véhicule qu’à des emplacements bien particuliers, afin d’en descendre et d’explorer alors des zones urbaines piétonnes beaucoup plus restreintes. Vous y rencontrerez ces fameux PNJ et pourrez collecter un certain nombre d’objets qui apparaissent sur votre carte.

Malheureusement, il n’y a au final pas grand chose à découvrir et ces déplacements sont eux aussi parfois un peu laborieux. De plus, la rotation forcée de la caméra lorsque vous tournez aux coins des immeubles a eu une forte tendance à me donner la nausée (et je ne suis pourtant que très rarement sensible aux mouvements de caméras en jeu). J’ai plusieurs fois fini mes sessions de jeu avec un mal de tête persistant.

Au final, Cloudpunk me laisse un peu sur ma faim. Si j’ai adoré l’atmosphère, la narration et le style graphique, j’ai moyennement adhéré au gameplay, surtout sur la longueur. Il m’aura donné l’impression d’un jeu au potentiel énorme, qui pour le moment n’a pas su le réaliser complètement. Cependant, les développeurs ont l’air toujours actifs, donc il se peut que le jeu s’améliore dans le futur. Je vous recommanderais de garder un œil dessus, ainsi que sur ce studio, surtout si vous aimez les expériences narratives.

Site officiel : http://www.ionlands.com

Développeur : ION LANDS

Éditeur : ION LANDS, Maple Whispering Limited

Plateforme : Steam, PS4, Switch, Xbox One

Date de parution : 23 Avril 2020

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

EvilBlackSheep

Experte en procrastination.