Preview: Hell Let Loose
En ce jour de commémoration du Jour J, arrive un énième shooter multijoueur sur la seconde guerre mondiale, nommé Hell Let Loose. Encore, me direz vous. Vous n’auriez pas complètement tort, certes. Niveau originalité on se pose là. Reste que Hell Let Loose arrive à sortir son épingle du jeu.
Déjà parce que le jeu est beau. Chaque carte a sa propre atmosphère et palette de couleurs. Les textures sont superbes, les effets de lumière ou de fumée réussis. Bref, visuellement ça en jette. Sachant qu’on part sur des cartes de 100 joueurs c’est quand même une belle prouesse pour un jeu kickstarté.
Hell Let Loose se pose en concurrent direct de Squad et de Post Scriptum avec un gameplay orienté escouades et communication vocale. On y retrouve des équipes de 6 joueurs ainsi qu’un commandeur par camp, celui ci gère les chefs d’escouades et la communication en plus du ravitaillement. Le but pour tous est de prendre le contrôle de la carte sur un mode conquête.
Le jeu a un parti pris assez réaliste mais les développeurs ont déjà beaucoup adapté leur copie par rapport aux premières bêtas. Au départ par exemple les médecins n’avaient droit qu’à un pistolet et pas d’autres armes. Reste que le jeu n’est pas vraiment orienté arcade et qu’il s’adressera donc plutôt à des joueurs avertis.
On sent l’importance que les développeurs ont voulu donner à l’immersion. Que ce soit au niveau visuel ou sonore (une tuerie là aussi). Les blessures affichées sur les soldats décédés sont nombreuses et peuvent être visuellement dérangeantes. Les bombardements et explosions vont brouiller votre vision et quelques tirs suffisent à vous abattre (sans qu’il y ait une barre de vie, on a quand même la possibilité de se soigner lorsque l’on est blessé).
Ce désir de réalisme est d’ailleurs parfois frustrant, la conduite des chars n’est pas vraiment intuitive et le changement de vitesse alors qu’on est sous le feu de l’ennemi n’aide pas vraiment à assurer la survie de l’équipage. Bref, il va falloir s’entraîner pour faire autre chose que terminer dans le fossé. Les blindés sont d’ailleurs réservés à des équipes spéciales, tout comme les fusils snipers. Vous l’aurez compris, le jeu pousse à la collaboration (entre joueurs, je vois poindre les mauvaises langues) quitte parfois à frustrer les joueurs plus « casu ».
Ici le but est la capture ou la défense d’objectifs et non le « nombre de kills ». Un côté avec des joueurs expérimentés ou un bon commandant aura d’office l’avantage. Car ce n’est pas juste pouvoir compter sur un bombardement appelé au bon endroit par le commandant mais aussi sur les tirs d’artilleries effectués par d’autres joueurs ou le placement de fortifications ou de canons anti-chars à des endroits clés. Placement qui aura aussi besoin de ravitaillement parachuté par le dit commandant. Ce côté est plus simple et moins « réaliste » que dans Squad où il faut compter sur le bon vouloir des joueurs pour convoyer le ravitaillement par camions et donc l’installation d’une logistique et d’une collaboration plus poussée.
Certains choix des développeurs pourront frustrer certains joueurs, je pense par exemple à la carte Sainte Marie du Mont où la plupart des haies sont infranchissables afin de représenter le bocage normand ou à la carte de Foy où un objectif se retrouve au beau milieu d’un champ sans endroit pour se mettre à couvert. Certes c’est plus crédible mais ça peut diminuer l’amusement de certains. Aussi il vaut mieux avoir une idée de l’endroit où se trouvent vos alliés. Les alliés proches sont marqués sur le HUD mais les plus éloignés ne le seront pas, attention donc à ne pas sniper vos copains (vous l’aurez compris, les TKs sont assez nombreux). C’est possible de changer la distance de visibilité dans les options mais on se retrouve alors vite surchargé d’informations.
L’environnement et les bâtiments ne sont pas destructible et servent plutôt de point de ralliement ou de tension. La taille non négligeable des cartes fait que la plupart des parties durent une bonne demi-heure. C’est loupé pour décompresser 10 minutes après le boulot. Il n’est pas non plus complètement exempt de bugs encore.
Outre quelques bugs sonores, c’est surtout l’interface qui mériterait une plus grande attention. Les serveurs n’ont pas encore de queue, ce qui fait que si vous tentez de rejoindre un serveur presque plein, il faudra attendre le chargement de la carte pour savoir si oui ou non vous êtes accepté ou éjecté. Mais le jeu aura encore le temps d’évoluer car aujourd’hui ne marque que le début de l’Early Access.
Il n’est pas difficile pour moi de recommander le jeu, c’est beau, immersif, agréable à jouer et assez gratifiant une fois qu’on s’est fait aux contrôles et difficultés. Bref à suivre de près pour ceux qui aiment le genre.